129.3 - Fermeture du Puits de Haute Borne

Il y a plusieurs années, nous avions été en forêt de Haye faire un repérage d’une galerie accessible de l’extérieur en relation avec le puits de Haute Borne. Cette galerie nous avait été révélée par Daniel Prévot, qui était notre guide lors de cette sortie.

Description :

L’entrée ressemble à un trou de renard. Elle est située en contrebas de la pente qui forme le bord du tas de déblais issue du creusement du puits et de la galerie.

La galerie est de petite dimension et permet la progression à quatre pattes ou en rampant. Les cotés sont constitués de pierres plates empilées. Le plafond est fait de plaques de béton, peut-être armé, ressemblant aux plaques que l’on retrouve dans la galerie principale du spéléodrome, soixante mètres plus bas, et qui ont servi à la construction de certaines poutres. Le son se propage extrêmement mal dans cette petite galerie, probablement à cause du relief des pierres plates sur les bords. Le radier est recouvert de ciment, qui remonte un peu sur les bords.

Après soixante-dix mètres de progression, on débouche dans une petite salle, dont le plan est reproduit ci-dessous. Lors de ma première reconnaissance, un renard s’y trouvait. J’avais d’ailleurs pris une machette, craignant surtout la rencontre d’un blaireau.

La galerie semble bien rectiligne, et a été mesurée au lasermètre. Un report en surface de la longueur selon le même azimut indique l’autre coté du tas de déblai. Cette galerie traverserait donc l’ensemble du monticule.

Une face de la petite salle donne sur un bouchon constitué de blocs de calcaire joints par du ciment. Le plafond donne une arête qui pourrait être l’intersection avec le cuvelage du puits.

Juste avant de pénétrer dans cette petite salle, on trouve une petite galerie presque immédiatement bouchée de la même façon.

En surface, à l’emplacement supposé de la petite salle, donc à priori presque à l’aplomb du puits, on ne remarque rien.

Hypothèses sur l’utilité de cette salle et son rapport avec le puits de Haute Borne :

Sur le plan, les traits pointillés indiquent la correspondance supposée avec le puits de Haute Borne. Ce qui est visible est en traits pleins.

Cette petite salle pourrait donc être une niche sur le bord du puits. La petite galerie permettrait le passage d’un homme entre une plate forme et la niche.

Cette salle pourrait avoir servi à abaisser la cote de refoulement des pompes lors des travaux de creusement, avant que l’écoulement vers l’œil ne soit possible. La niche aurait contenu des pompes, ou plutôt leurs annexes (compte tenu de la hauteur de pompage, il n’est pas possible de travailler en aspirant), et la galerie aurait permis d’évacuer l’eau à une certaine distance du chantier. Peut-être la petite galerie a-t-elle été rallongée au fur et à mesure de l’avancement du monticule de déblai. Le revêtement étanche du fond de la galerie indique son rôle pour transporter l’eau.

Le bouchon visible de pierres et de ciment est peut-être posé sur la dalle qui est visible par le bas. Si c’est le cas, la différence entre la cote maximale accessible par le bas et cette petite salle serait minime.

On imagine alors les travaux de fermeture du puits : des plaques auraient été placées sur les trappes qui restent visible par le bas du puits, et on aurait déversé des blocs de calcaire et du béton.

Perspectives :

Une escalade artificielle dans le puits de Haute Borne permettrait de confirmer la présence des trappes que l’on voit par le bas. Le fait de ne pas pouvoir soulever ces trappes sera un indice de la présence immédiate du bouchon au dessus.

On pourrait tenter de valider la correspondance avec la petite salle par des coups de marteau, ou par un percement de petit diamètre (mais de grande longueur). La désobstruction du bouchon, uniquement sur le passage qui donne au dessus des échelles, serait alors envisageable.