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133.3 - Le spéléodrome de Nancy en 1901

Christophe Prévot

jeudi 17 septembre 2009

Charles DURAND, spéléologue vosgien de la seconde moitié du XXe siècle, a fait récemment don aux bibliothèques de la Fédération (voir : <http://codoc.ffspeleo.fr/index.php3?page=cnds/cnds>) et de la Ligue spéléologique lorraine (bibliothèque accessible à tous à Laxou ; pour plus d’informations voir : http://csr-l.ffspeleo.fr/?view=biblio.php) de son imposante bibliothèque personnelle amassée pendant plus de 50 ans (je profite d’ailleurs de cet article pour le remercier chaleureusement pour ce don qui enrichit à merveille les deux bibliothèques). À cette occasion je me suis replongé dans une documentation riche et fournie et j’ai découvert un compte-rendu pour le moins exceptionnel dans le bulletin Spelunca 1ère série n°37 de juin 1904 (bulletin de la Société de spéléologie fondée par Édouard-Alfred MARTEL en 1895). En effet en pages 17 à 51 on trouve un article conséquent intitulé "La spéléologie aux congrès des sociétés savantes (1901-1904)". Rappelons que les sociétés savantes ont pris leur essor au XVIIIe siècle et avaient des buts non lucratifs et à dominantes scientifiques. (pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Société_savante).

La spéléologie de la fin du XIXe jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle se pratiquait alors dans ces sociétés. Elle a progressivement quitté ce domaine pour s’inscrire dans celui des associations sportives à partir des années 50, notamment à la suite de la création du Comité national de spéléologie (C.N.S.) qui avait des objectifs "plus sportifs".

Bref, dans le fameux bulletin on trouve un article sur le congrès de Nancy de 1901 qui présente entre autres une communication de M. Edouard Imbeaux "sur les eaux d’alimentation à Nancy". À travers cette communication, l’ingénieur décrit les quatre types de systèmes d’alimentation en eaux à Nancy en 1901 :

- les puits particuliers, progressivement abandonnés car contaminés,

- les sources de l’Asnée et de Boudonville, causes des épidémies de typhoïde en 1896 et 1899,

- la Moselle, captée à Messein par une galerie filtrante de 610 mètres et amenée à Nancy par un aqueduc de 13 kilomètres, et pour terminer,

- la forêt de Haye avec le projet de galeries drainantes sous le plateau, dont celle que nous appelons aujourd’hui le spéléodrome. Imbeaux le présente comme une galerie de 6 kilomètres creusée au contact des marnes supraliasiques et du calcaire bajocien, la puissance artésienne de la galerie étant de 20 mètres au niveau de Clairlieu. Imbeaux espérait pouvoir tirer 5000 mètres cubes d’eau par jour de cette galerie et pensait réaliser un second projet situé à un étage inférieur et aboutissant à Boudonville, duquel 12000 à 15000 mètres cubes d’eau par jour étaient envisagés.

Ainsi, déjà en 1901 le spéléodrome de Nancy était connu du milieu spéléologique. Certes il n’avait pas l’utilité qu’on lui connaît aujourd’hui comme centre d’entraînement régional de spéléologie, mais j’ai trouvé cela suffisamment surprenant pour l’indiquer dans ces colonnes.

Et pour ceux qui ne connaissent pas encore le spéléodrome de Nancy, n’hésitez pas à consulter l’historique et la visite virtuelle sur le site du club : http://usan.ffspeleo.fr/usan2008/index.php?id=40

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