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209.6 - Initiation à la diaclase d’Audun-le-Tiche

Jean-Michel GUYOT

mardi 29 décembre 2015

Suite au tournage du film pour la région Lorraine au Spéléodrome de Nancy, Élodie était ravie de sa découverte du milieu souterrain et a souhaité organiser une sortie pour des amis et de la famille. Rendez-vous est pris le 18 décembre pour une découverte de la diaclase d’Audun-le-Tiche...

À l’approche de notre destination, le soleil semble se cacher, tamisé par la brume. Le point de rendez-vous était fixé à la gare. En suivant les panneaux directionnels l’indiquant, on cherche cette dernière. En enjambant le pont je constate que toutes les voies ont été goudronnées pour donner naissance à une autoroute. La gare n’existe plus. Par chance nos chers clients en avaient fait autant et nous les retrouvions au point virtuel fixé au départ, à 10 h comme convenu. Je ne ferai là aucune remarque concernant l’organisateur de cette sortie, il ne pouvait connaître ce nouvel aménagement. Après des salutations avec Élodie, Léo, Julien, Georges, Jenny, Anthony, Marine, Romain, Samuel, Fanny, tous des jeunes entre 20 et 30 ans. Ils sont à deux voitures et nous suivent, Pascal et moi, jusqu’au parking situé à la sortie de la ville.

L’équipement va vite et les préparatifs aussi, ce qui fait que nous sommes à la grille d’entrée à 10 h 30. Quelques photos, et on pénètre dans la cavité. Je laisse passer deux nouveaux, pour les retrouver à notre première difficulté. Ça ne fait que cinq minutes, et il y a déjà des réclamations. On me rappelle en arrière, car un sac est tombé au fond d’une crevasse. Un volontaire va le rechercher. Attendez, c’est de la spéléo, de la vraie, et ça va empirer. C’est sous la contrainte amicale d’Élodie que le groupe a été invité à pratiquer à cette journée découverte suite à sa promenade au Spéléodrome. Ils vont rapidement apprécier les effets bénéfiques de la promiscuité, mais pour l’instant on va procéder à une première descente en rappel. Je m’installe en haut pour les assurer. Ça y va, un par un, une par une. Pascal arrive les mains dans les poches. Je suis descendu sans l’attendre. D’accord, j’avais les bras croisés lorsqu’il conduisait pour venir. Les émotions sont fortes dans cet environnement hostile et inhabituel. Cette phase digérée, notre équipe profite des paysages et admire cet univers. Julien, un peu corpulent, trouvera peut-être la largeur de la galerie un peu juste par endroit. Pour appréhender la difficulté suivante, je remonte la file en passant par-dessus ou par-dessous les clients. Ça met dans l’ambiance. Nous continuons la progression dans une espèce de couloir, c’est la diaclase. J’escalade les quelques mètres verticaux pour aller assurer du haut d’une cheminée, et faire passer chacun. Félicitations au groupe pour le choix de l’option par le circuit haut. C’est le plus difficile avec le passage de la lucarne un peu plus loin. Pour Pascal, j’abandonne le poste. On en fait toute une tinette, mais la lucarne se passe bien, et la petite verticale après aussi. Et plus loin, voici l’échelle spéléo, on se rassemble au pied, je monte en son sommet pour faire les passages de fractio. Pascal assure du bas (pour une fois). À chaque obstacle, c’est un défilé de sacs et de kits, qui passent de main en main. L’espace en haut est confiné, et ce sont nos touristes qui me roulent dessus pour passer dans l’étroiture montante en forme de goulot.

Je crois entendre la sonnerie de mon téléphone, non, c’est une oreille qui siffle. 13 h à la salle de la colonne, Fanny n’a plus de jus. Heureusement, c’est le casse-croûte pour tous, elle va reprendre des forces. Nous nous installons sur les escaliers de calcite pour trente minutes de repos. On repart pour moitié par la coulée, ceux qui ont choisi pour un dessert de difficultés, les autres par le bas. Les miens bénéficient d’une descente en autonomie sur longe avec nœud de cabestan, puis passage par la chatière les jambes dans le vide le temps que je les rattrape. Le reste du groupe, avec Pascal, reprend par l’échelle où on finit par les retrouver. Pour la suite du retour, j’impose le circuit inférieur, car il faut bien qu’ils goûtent au ramping. On rebrousse chemin jusqu’au croisement toujours par des galeries au profil varié en hauteur et en étroitesse. Une remontée en escalade de quelques mètres mettra en évidence les différentes chorégraphies que l’on peut avoir dans une équipée. Georges notre homme de deux mètres y parviendra en trois brassées. Au passage de la vire, en surplomb du vide, faire attention, il faut bien se longer, et longer les sacs. Si l’un ou l’autre tombe au fond, il est perdu. Puis, c’est encore une petite zone de rétrécissement avant de retrouver la sortie à l’air frais à 15 h 30.

On ne pourra pas reprocher à Pascal de prendre cinq kilos de piles à chaque sortie, cette fois on n’en a pas eu besoin. Il fait bon en ressortant, et au final, tout le monde est enchanté, et prêt à renouveler l’expérience (un peu plus dure que cette fois ?). Certains dormiront bien.

Bon Noël, et vive la nouvelle année pour des expéditions d’aventure extrême, sous terre évidemment. T.P.S.T. (Temps passé sous terre) : 5 h

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