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220.2 - Les gouffres du Pu-Portu et du Toboggan

Jean-Michel GUYOT

mercredi 14 décembre 2016

C’est un programme que Pascal Admant, dit Bubu, voulait faire absolument.

Ce jeudi 10 novembre 2016, on faisait route tous les deux vers Savonnières-en-Perthois. Sur le trajet, le long de la nationale 4 sinueuse, les grands bras des éoliennes brassent dans la brume.

On parvient à la descenderie qui nous conduit au puits du Pu-Portu. On équipe simplement avec un « chaise » tricoté sur les broches ancrées dans la roche. Le départ est un peu serré, mais aussitôt on se retrouve plein vide dans une colonne verticale très large et naturelle. Quarante mètres plus bas, après la photo, on remonte.

Midi trente, il est l’heure de manger. On profite d’un rayon de soleil timide pour arroser notre sandwich avec un petit Montpeyroux entre les Fourches et le Pérou.

Je lui propose un petit café au tabac du coin, le tabac d’Aulnois, le dernier bistro qui existe sur les trente-deux de la belle époque des carrières en activité. Nous n’avons pas enlevé la tenue ni le baudrier, et nous entrons dans le troquet de la sorte. Le petit caniche nous accueille bruyamment en aboyant nerveusement. Le patron accoudé derrière son bar ne bouge pas. Sur la gauche, un étendoir présente quelques cartes postales, pas toutes récentes, un sac de patates traine au côté d’un pack d’eau de source. Un ensemble d’étagères propose pour les fumeurs une variété de paquets de cigarettes. On commande deux grands crèmes à la patronne qui vient de faire irruption dans la grande salle où nous sommes. Le vieux poêle à bois chauffe à faire fondre les briques réfractaires posées dessus. Elle s’en retourne les préparer… et on attend un très long moment. Heureusement, Bubu meuble le temps avec un cours de géologie pour éveiller l’ancien qui n’a toujours pas décollé les coudes de son comptoir. Enfin voilà les cafés. Je jette un œil sur le journal étalé sur la grande table centrale. J’avale ma boisson chaude, et j’active mon ami, car on a assez traîné.

Direction le Toboggan à quelques kilomètres de là. Avec un repérage méthodique, Bubu nous conduit directement au trou entre les parcelles 5 et 6. On retire le gros couvercle carré qui protège la buse en béton dissimulé sous un matelas de feuilles d’automne. J’arrime la corde de 50 m à un arbre à proximité puis en fractio au premier échelon de l’échelle avec un nœud spécial sans mousqueton sur anneau. Quatre mètres plus bas, je réalise un fractio sur une barre avec sangles pour franchir l’étroiture. Je descends plein vide comme une crécelle rouillée et mal huilée, la corde est sèche. Pascal m’a rejoint et on fait un tour dans les boyaux. Il nous faut par endroit nous faufiler comme des spermatozoïdes agités et récalcitrants. Je véhicule mon mini-kit bien boursoufflé. Puis c’est la remontée par le même chemin. Lors de ma remontée, en tête, j’entends un énorme bruit. Indéfinissable. Je m’informe en bas si tout va bien. Tout va bien, donc je continue et sors. Je vois que Bubu a rajouté un mousqueton sur la ganse de mon nœud spécial.

Là, je comprends, on est terrain de chasse, et entouré de chasseurs qui tirent par-ci par-là. L’un s’approche pour nous saluer, discuter et nous sécuriser avec sa tenue rouge vif. Deux photos avec le fusil et on se tire de cet endroit. Nous avons trouvé qu’il faisait particulièrement chaud dans les profondeurs de ces deux trous !

Dans une prochaine visite on effectuera la traversée par l’autre entrée, mais pas un jeudi en période de chasse !

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