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248.1 - Stage perfectionnement dans le Doubs
Olivier Gradot
mardi 9 avril 2019
Vendredi 26 octobre 2018, il est 13 h quand le Rat, sa roulotte et quelques pâtés arrivent sur Villers pour chercher le Lynx (aka Théo mais faut-il encore le rappeler ?). Comme d’habitude le Rat est en avance et le Lynx en retard...
Je discute donc avec le reste de la famille du Lynx pendant que ce dernier avale quelques frites fraîches. Nous chargeons ensuite son matériel, nous disons « à ce soir » à Christophe et Océane qui nous rejoindrons dans la fin de soirée, puis nous allons chercher le reste du matériel au local. Ça ne fait pas cinq minutes qu’on est parti que déjà on ne fait que raconter des conneries... Les bestiaux sont en forme ça promet pour le week-end... Bonne nouvelle me direz-vous... « Pas vraiment » a dû se dire tonton Jean-Luc en nous voyant arriver chez lui en mode « tout fou ».
Nous transvasons les vivres et le matos dans sa voiture puis roulons vers Montrond où nous arrivons en début de soirée après trois heures de route ponctuées de discussions complètement improbables... On ramène toutes les affaires au gîte, tonton commence par faire tomber des canettes de Leffe qui percent et nous aspergent puis il s’occupe d’allumer le poêle et de nous réchauffer les pâtes pendant que Théo et moi enkitons le matériel nécessaire pour équiper le gouffre d’Ouzène (pour info, que vous comprendrez plus tard, nous prenons plus que ce qui est décrit dans la fiche d’équipement, bonne nouvelle me direz-vous... pas vraiment...). Une fois les kits prêts nous rejoignons Jean-Luc pour partager un pâté et lui disons à toute l’heure. Nous prenons sa voiture pour aller nous garer à Tarcenay. On s’équipe rapidement puis partons en direction de l’entrée du gouffre que nous trouvons après un petit détour dans les bois.
Comme nous avons des nouvelles recrues à former ce week-end nous prenons chacun un kit et équipons le P28 en double. Quand j’arrive en bas du puits je me rends compte qu’il me manque quelques mètres pour toucher le fond... J’avais pourtant pris large... pas grave je vire un frac pas primordial et la corde arrive pile-poil en bas sans frotter. Théo bricole dans son coin et me rejoint rapidement. J’équipe le mini ressaut pendant qu’il prépare une petite vire pour rendre l’accès au bas du P28 plus confortable. Nous partons ensuite équiper la vire du niveau supérieur du gouffre. « Monsieur l’initiateur fédéral » (private joke) passe son temps à critiquer mes nœuds pendant que j’équipe le début la vire, on n’arrête pas de raconter des conneries jusqu’au moment où Théo se longe au niveau du dernier spit installé et que ce dernier lâche... je vois Théo partir en arrière en faisant un petit « hop hop hop » je chope direct la corde pour le retenir mais l’équilibre légendaire du Lynx avait déjà résolu la situation. Nous remercions notre ami « Brigitte le Spit » pour cette petite blague et changeons l’amarrage de place (sur le coup on s’est dit qu’on ferait bien une petite plaisanterie aux autres mais qu’elle ne serait pas forcément bien prise...). Nous continuons jusqu’au bout de la vire où nous arrivons au bout de nos réserves de cordes... pas grave on finira demain. Il est 22 h 30 quand on fait marche arrière et, motivés par le pâté qu’il nous reste à dévorer, on retourne à la surface au pas de course : 10 minutes plus tard on est dehors.
Il est 23 h quand nous arrivons au gîte où nous retrouvons le reste des taupes avec qui nous passerons le week-end : Dominique et Imane, Christophe, Honorin, Océane, Leny, Kurt, Sonia, Louis, Philippe, Sylvie, Léo, Solène et Seydi. Nous prenons l’apéro tous ensemble, je me régale des croques-monsieurs qu’Océane m’a ramenés, on discute de tout et de rien, certains s’amusent à lire la dernière B.D. des aventures du Rat et du Lynx dont nous avons imprimé un exemplaire pour le laisser au gîte du G.P.C.M. (pour ceux et celles qui veulent la lire ou la relire : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72157665498809387). Passé minuit il ne reste que trois survivants alias le Lynx, Dom et moi en train de parler nœuds, cavités et conneries puis vers 1 h 30 nous allons nous coucher.
Samedi 27 octobre 2018 : Chose surprenante, Théo et Honorin sont levés avant moi et se chargent de la préparation du petit déjeuner. Je sors du lit attiré par l’odeur du café et petit à petit l’ensemble du groupe nous rejoint.
Rassasiés nous préparons les kits (au menu du jour c’est salade de riz made by tonton présentée dans son joli sachet plastique) et formons deux groupes. Le premier constitué de Christophe, Honorin, Imane, Kurt, Leny, Louis, Seydi et Sylvie ira aux Cavottes. C’est Kurt qui se chargera d’équiper. Le deuxième constitué de Dom, Jean-Luc, Léo, Océane, Philippe, Sonia, Solène, Théo et moi ira (vous l’avez compris) à Ouzène.
Pour la partie Cavottes je laisse Leny faire son complément au compte rendu.
Quand nous arrivons à Ouzène nous sommes contents de la météo qui est plus clémente que celle qui avait été annoncée. Il n’y a pour l’instant ni pluie ni neige et il ne fait pas spécialement froid.
Au niveau du P28 nous nous séparons en deux équipes, la première constituée de Théo, Jean-Luc, Solène et Léo descendra en premier et passera par la vire et la deuxième constituée de Dom, Philippe, Océane, Sonia et moi passera par le P20.
J’équiperai le P20, Théo équipera les puits après la vire, puis je déséquiperai le parcours pris par le premier groupe et Théo fera de même pour notre parcours.
Une fois le premier groupe descendu nous suivons. Pour ma part je descends avec Océane qui s’en sort plutôt bien pour une première fois sous terre. J’équipe le P20 et descends en premier pour assurer les suivants et les prendre en photo. Au bas du puits la salle qui parfois contient un petit lac est complètement à sec, avec la météo des derniers mois il ne pouvait en être autrement. Nous y faisons une pause photo puis enquillons l’ex-étroiture (qui ne plaira pas à Océane), la galerie des gours et rejoignons ensuite la galerie inférieure où nous avons rendez-vous avec les autres pour casser la croûte. J’arrive dans cette dernière au même moment que Théo : on ne pouvait faire plus synchro ! Il sourit en me montrant la corde en bas du puits... encore une fois elle suffit tout juste à 1 m près elle ne touchait pas le fond... On se rappellera de prévoir plus large que large pour la prochaine.
Une fois toutes les joyeuses taupes arrivées, nous déjeunons et prenons le temps de faire quelques photos travaillées avec l’arsenal que Théo a ramené avec lui. Bonne nouvelle me direz-vous… pas vraiment... Le Lynx a bien pris son OMD et des flashs déportés mais il a oublié de prendre un trépied... et comme si cela ne suffisait pas il estime que la dragonne de son appareil est là pour faire joli et le fait tomber à terre. Heureusement plus de peur que de mal, l’appareil tombe dans la glaise et sur une partie non fragile... Ouf ! Notre déjeuner fini nous remballons. Jean-Luc nous tanne pour avoir une tisane mais se fait remballer et nous reprenons donc ensuite nos chemins respectifs.
Le temps que mes collègues libèrent la tête du premier puits je me retrouve seul en bas et me rappelle ma première venue ici en février 2016, au pied de la grande stalagmite à mes côtés nous avions allumé une bougie en mémoire de notre regretté Daniel, que le temps passe vite... C’était d’ailleurs à cette sortie que j’avais pour la première fois rencontré tonton Jean-Luc aussi (Bonne nouvelle me direz-vous...).
C’est Océane qui, en me criant « Libre », me sort de mes délires nostalgiques. J’accroche mon ami kikit à mon baudard puis entame le déséquipement en sifflotant la musique de « Manureva » que j’ai plaisir à faire rentrer en tête de mes victimes... d’ailleurs ça ne met pas longtemps à fonctionner car j’entends de loin Philippe ponctuer les conseils qu’il prodigue à Océane avec quelques airs de cette maudite chanson.
La remontée se passe dans la bonne humeur, j’invente la technique de « la bonne épaule » pour filer un petit coup de main à Océane dans une sortie de puits où elle galère un peu (déjà là elle avait prévenu Sonia « celle qui l’a motivée à venir avec nous sous terre » de sa future « Mojito-vengeance »). Sonia repasse par son puits favori que nous avons rebaptisé depuis du doux nom du « puits de la Longe » et en profite pour y faire une séance vaudou visant à briser une certaine appréhension que certains comprendront (ça, c’est réglé ! bonne nouvelle me direz-vous...).
En bas du P28 Philippe prend mon kit bien rempli et remonte avec lui et Océane tandis que j’en reprends un vide pour déséquiper le puits d’entrée toujours sur fond de chanson française pour motiver les gens à remonter plus vite (« Ève lève-toi » marche particulièrement bien quand elle est « chantée » par ma grosse voix rauque !). Il fait encore jour quand nous sommes dehors et la météo est toujours nickel : parfait ! Tout le monde à l’air content de la sortie et c’est sur fond de calembours divers que nous retournons au gîte où l’équipe des Cavottes nous attend.
Une partie des taupes s’affaire aux fourneaux et l’autre s’occupe de défaire les nœuds dans les cordes et ranger le matos.
Une fois les cordes lovées et les amarrages vérifiés et soigneusement classés nous passons à l’apéro puis au dîner : ce soir c’est colombo de poulet avec du riz, plateau de fromages et desserts.
Rassasiés il est temps pour nous de nous ambiancer avec divers jeux de spéléos : le jeu de la chaise et du briquet, le jeu de la bûche, le tour de table avec deux ou un seul bras pour certains, le jeu de la table humaine, le jeu des étroitures... C’est l’occasion de faire un peu de gainage et de bien rigoler. Plus tard sur un coup de tête tout le monde ou presque va faire une visite au bar du village « Le Pitch » puis sur le retour quasiment tout le monde va se coucher (mais qu’est-ce qu’on leur a servi dans ce bar ??? de la gnole additionnée d’aubépine ou quoi ???)... Bonne nouvelle me direz-vous... PAS VRAIMENT ! Vous avez intérêt à vous rattraper la prochaine fois ! De toute façon je m’arrangerai pour vous empêcher de dormir (poil à gratter dans les sacs de couchage ou autre... ne vous inquiétez pas j’ai plein d’idées !). Du coup c’est le Rat et le Lynx qui après le départ d’Océane (médaille de bronze) seront les vainqueurs de la soirée avec un score acceptable : 3 h du matin.
Dimanche 28 octobre 2018 : Comme nous avons changé d’heure dans la nuit il fait jour à mon réveil aux alentours des 7 h 15. Honorin me suit et nous allons préparer le petit déjeuner. Une fois le café coulé je vais chantonner à l’oreille des spéléos endormis qu’il est l’heure et qu’à mon prochain passage s’ils ne sont pas réveillés ça va secouer. D’ailleurs le premier à profiter de cette technique est Théo qui se retrouve par terre après un retournement de lit rondement mené, le deuxième est Kurt que nous allons bousculer en secouant vivement le Berlingo où il a passé la nuit. Tout le monde étant debout il est temps de déjeuner en vitesse puis de préparer de quoi équiper les Ordons en double car comme un autre groupe de 17 spéléos a aussi prévu de visiter ce trou nous avons intérêt à arriver là-bas avant eux histoire de ne pas passer deux heures dans la forêt. Je motive un premier groupe constitué de Leny, Philippe, Honorin, Théo et moi. Nous partons nous garer, nous équipons et arrivons pile à l’heure. En effet j’ai à peine fini d’équiper qu’on entend des cigognes-spéléos arriver à la surface.
La deuxième partie de notre groupe aura moins de chance et n’arrivera qu’ensuite, face à la file d’attente nos compagnons choisiront d’aller visiter le sentier karstique tout proche.
De notre côté comme nous n’avons pas envie de bouchonner en sortie on la fait rapide, deux spots photos avec flash déportés, un aller-retour vers le fond de la grande salle constituant les Ordons suffisamment rapide pour être les premiers à ressortir suivi de près par le gang des cigognes. Théo ferme la boucle et récupéra notre matériel qu’un spéléo-cigogne avait en grande partie modifié entre temps pour y installer leurs cordes (bonne nouvelle me direz-vous... encore une fois pas vraiment mais je ne m’étalerai pas sur les détails, certains comprendront).
Bonne surprise dehors il fait sec et le soleil semble presque nous faire un petit coucou. Il faut en profiter pour laver le matos au sec. On file au gîte et on commence par ça, on est super efficaces et 15 minutes plus tard tout est nickel ! On passe à table et avalons des pizzas. Il est 13 h quand nous avons fini de déjeuner et on se partage les différentes tâches nécessaires au ménage des locaux que nous avons occupés.
À 14 h 15 tout est bouclé, les voitures sont chargées et nous nous séparons pour la route du retour. Pour ma part je la fais comme à l’aller avec tonton Jean-Luc et Théo. Nous arrivons au local vers 17 h 15 et rangeons le matos. Martial nous fait la surprise d’un coucou, puis comme Solène doit encore ramener Léo à Lunéville je dis salut à Théo et rentre avec tonton récupérer ma roulotte garée chez lui.
Bilan du week-end : des moments bien sympathiques et de bonnes tranches de rires ! Et surtout une belle occasion de faire découvrir un tout petit bout des cavités du Doubs à nos nouvelles recrues ! (mais un petit bémol pour l’heure du dodo de la compagnie le samedi soir !)
Et comme on dit toujours : vivement les prochaines sorties !!!
Photos du week-end : https://www.facebook.com/pg/usannancy/photos/?tab=album&album_id=2178489989141796