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250.3 - Géoparc Unesco du M’Goun (Maroc) : sur les traces des dinosaures

Dominique Gilbert, photographies : Imane Amine

jeudi 20 juin 2019

Profitant de nos vacances familiales à Casablanca au Maroc, Imane et moi-même décidons de prendre quelques jours pour visiter la région de Béni Ayat dans le piémont du Haut Atlas marocain. Après quatre heures de route nous sommes accueillis par le président Abdellah Abouzinnar et les membres de l’Association du Moyen et Haut Atlas de la recherche scientifique du tourisme et des sports de montagne de Béni Ayat au café du coin. Après maintes discussions, nous nous mettons d’accord sur l’objectif du jour qui est de continuer l’exploration d’une diaclase au-dessus de la commune. Nous serons accompagnés par deux membres de l’association, Abderrahman et Rachid.

Après une heure de marche dans la montagne, nous arrivons à une entrée basse. Ça y est, c’est parti, on s’équipe et je m’enfile suivi de Rachid. Habituellement je n’aime pas trop m’aventurer en premier dans les entrées des grottes en pays méditerranéen à cause des bêbêtes, mais bon là, grisé par le jeu je m’aventure. J’arrive à un premier ressaut de 3 m qui se désescalade facilement et voilà la première difficulté. Une diaclase étroite qui s’élargit par la suite pour donner sur une zone de puits. Je remonte chercher le perfo et le reste du matériel et c’est parti en mode première. Je m’introduis dans le passage étroit tout en commençant à équiper une petite vire et j’arrive au-dessus d’un grand vide. Il n’y a pas trop d’espace pour planter du spit : la roche est concrétionnée. Je cherche quelques amarrages naturels sans aller trop loin et je me rabats sur le morceau de roche saine pour forer. Comme le matin même ce n’était pas prévu que je fasse de la première, la préparation était instantanée et à la louche. Premier spit bien posé, deuxième ça va, le troisième ça foire et le quatrième aussi. Imane vient à ma rescousse et finalement notre travail d’équipe trouve sa récompense : la belle descente d’un puits d’environ 35 mètres.

Arrivé à un palier, j’explore la cavité en attendant les collègues. Je remarque que celle-ci s’est construite dans une diaclase et qu’elle est très concrétionnée. La suite se situe après un ressaut de 5-6 mètres. Nous faisons le compte du matériel : plus de spit, mais il nous reste de la corde, de la Dyneema et des sangles. On équipe le petit ressaut pour éviter tout accident puis après une dizaine de mètres nous arrivons de nouveau sur une verticale d’environ 35 mètres. Allez, équipement old school sur amarrage naturel et amarrages forés. Plusieurs fractionnements plus bas nous nous retrouvons sur un nouveau palier. Après exploration, nous constaterons que notre équipée ne pourra malheureusement allez plus loin. La diaclase très étroite continue cependant elle est bouchée par des pierres. 20 h, il est temps de remonter.

Imane prend la direction des opérations de déséquipement et moi je remonte en compagnie d’Abderrahman et Rachid. 22 h tout le monde est sorti. Retour de nuit sur le chemin. À 23 h nous sommes à la voiture, minuit nous mangeons, et 1 h nous dormons.

Le lendemain, nous partons visiter le pont naturel d’Imi N’Ifri qui signifie la « bouche de la grotte » en Amazigh. Une magnifique arche d’environ 80 m enjambant un torrent, l’oued Tissikht, avec une vie extraordinaire sur ces falaises : faucons, pigeons, chocards.

Un chemin troglodyte aménagé par la population locale serpente dans la falaise pour les touristes plus aisés dans la verticalité. Autrement un chemin plus simple passe sous le pont au fond du torrent. Après renseignements sur la météo, nous renonçons à aller vers Taghia et ses falaises. Nous nous dirigeons vers Iouaridène sur les traces des dinosaures. Nous arrivons sur le site ichnofossile présentant des pistes et des empreintes tridactyles. Ces empreintes sont rapportées à Mégalosauripus, un dinosaure théropode d’une taille de 1,5 à 2 m abondant dans plusieurs régions très proches pendant les époques jurassiques (Maroc, Espagne, Portugal, Amérique...). Par la suite nous rentrons sur Casablanca en ayant bien profité de cet interlude. Conclusion, une bien belle région qui ne nous a pas encore livré tous ses secrets...

Nos remerciements à la Fédération marocaine de spéléologie et à l’A.M.S. Casablanca pour le prêt du matériel.

Un grand merci à l’équipe de l’Association du Moyen et Haut Atlas, de la recherche scientifique, du tourisme et des sports de montagne de Béni Ayat pour leur accueil et la logistique.

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