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277.1 - Val de fer, sortie du 30 avril 2021

Pascal Admant

samedi 9 octobre 2021, par Bertrand Maujean

Pour cette édition, au vu du respect des mesures anti-Covid, nous sommes six : Jean-Michel Guyot, Pascal Houlné, Christophe Prévot, Pascal Admant (Usaniens), Gilles Jeanson (vice-président de la communauté de communes Moselle et Madon en charge de l’eau et de l’assainissement) et Mathieu Averlant (directeur du service Eau et assainissement de la CCMM). Habitant hors du rayon des 10 km, les Usaniens comme Bernard Le Guerc’h ou Dominique Ravailler ne peuvent pas rejoindre le site... Tout le monde est au rendez-vous à l’heure. Malgré la date printanière, et même si les feuilles commencent à s’épanouir, la température est fraîche.

J’ai illustré ce compte rendu avec mes photos ; elles ne sont pas d’une grande qualité. Elles permettent au moins de fixer un aspect des lieux repérés. Les photos provenant d’autres photographes sont signalées.

Pour cette journée, Pascal propose d’aller voir écoulements et concrétions en secteur Nord, à l’ouest de la galerie principale de la Vierge, puis de faire une reconnaissance du secteur Sivrite. Après le cheminement d’entrée, que les plus novices d’entre nous commencent à bien reconnaître, nous partons donc vers le Nord. Nous marchons bientôt dans une longue galerie équipée d’un mur séparateur en briques fines, montées entre des poteaux de bois pourris par le temps. Au passage, nous jetons un regard dans quelques passages remontant ou descendant. Les concrétions sont bientôt atteintes ; elles ressemblent fort à celles du Spéléodrome-Galerie de Hardeval.

Sur le chemin du retour, nous prenons le thé près d’un tag « Gilbert Parmentier ».

Puis au cours de ce retour, nous décidons d’aller explorer un passage qui mène vers le niveau inférieur. Nous y traversons une marche correspondant à un rejet de faille.

Nous explorons de belles chambres d’exploitation, datant du XIXe siècle. Pascal Houlné nous explique qu’elles sont développées autour d’un pilier central. L’une d’elles montre un magnifique décollement de dalle.

Nous voyons de la calcite flottante et observons aussi avec émotion des centaines de coquilles d’œuf, témoins des casse-croûtes des mineurs.



Sur le retour, avant de reprendre la longue galerie équipée du mur séparateur, nous observons la faille à un autre endroit, quelques mètres plus loin avec Christophe. À cet endroit, la galerie fait un coude, comme si l’arrivée du travail de creusement de la galerie avait déterminé la réorientation de la galerie comme à Savonnières au niveau de la Grande Viaille : « L’exploitation de la Pierre de Savonnières dans le Barrois (entre Lorraine et Champagne) s’est faite au cours du dernier siècle et demi par des carrières souterraines dont le développement est aujourd’hui estimé entre 300 et 350 km. Au cours de cette exploitation la rencontre d’un karst fossile : les « viailles » et d’un karst à puits actifs, perturba les schémas d’exploitation obligeant les carriers à combler ou contourner les vides karstiques. » (Jaillet St., Depaquis J.-P., Herbillon Cl. (2002) - « Le karst et les carrières souterraines du Barrois : un siècle et demi de relations Hommes/Milieu », Karstologia n° 40, FFS, Lyon, p. 27‑38).

Bref, je veux dire par là que la présence des failles est antérieure à la mine et qu’ici aussi elle peut déterminer la conduite des travaux.

Nous revenons vers le sud dans une galerie parallèle, puis nous redescendons dans la principale par le passage d’une petite échelle et d’un couloir marqué par des socles en béton.

Cette copieuse entrée en matière nous a mis en appétit et nous décidons de prendre le déjeuner au croisement de galeries principales, au milieu des vestiges d’une installation électrique. Quelques murets en brique forment des sièges agréables. Quelques-uns supportent encore un « sarcophage » marqué H5.

L’après-midi, nous commençons par une exploration du secteur entre les principales de la Vierge, au niveau le plus bas. Deux observations s’imposent au bout de peu de temps. En premier lieu, les galeries ont une hauteur très grande, ce qui fait proposer à Jean-Michel qu’il s’agit de la fusion de deux étages. En deuxième lieu, le tracé ne correspond pas à celui du plan ; ce plan doit donc être le report d’un niveau supérieur.

Christophe remonte sans succès dans un éboulement.

Cette séquence s’achève sur le « carrefour de la Citerne ». Cette citerne est équipée d’un tuyau remontant qui nous laisse perplexes. Il perce le plafond, où va-t-il ?

À partir de là, nous explorons alors la galerie de direction Nord-Sud, au départ de cette citerne. Les marnes du plafond sont éboulées ; des lambeaux de couche de marnes sont maintenus par les poutres métalliques IPN.

On y voit de magnifiques aiguilles de gypse.

La galerie butte sur un abrupt qui donne dans une galerie haute du niveau inférieur, comme celles que nous avons vues au début de l’après-midi. Revenus au carrefour de la Bonbonne, nous faisons le point. Jeanmi et moi faisons un aller-retour rapide par le croisement de la galerie des étais pour voir s’il y aurait par là une jonction avec un passage possible vers un vide où déboucherait le tuyau. Nous ne trouvons rien ; ce petit tour confirme par-contre le croisement d’une galerie inférieure reconnaissable par quelques poutres de bois effondrées. Bref, la citerne et son tuyau remontant sont un mystère de plus.

Nous partons maintenant vers la reconnaissance du secteur Sivrite. Nous voyons le passage d’une faille marquée sur le plan juste avant le carrefour ; je fais une photo pendant que le groupe atteint le refuge maçonné. Nous prenons le thé dans l’abri.

Après cet instant de repos, nous entamons une visite rapide de la galerie supérieure que l’on atteint par un éboulis et une marche d’un mètre, en partant au coin de la chambre d’exploitation.

À un coude de la galerie, nous passons devant une pierre portant l’inscription « 28 juillet 1957 ».

Un peu plus loin, le plafond montre une belle accumulation de rostres et d’ammonites.

Après cette galerie, nous entamons la reconnaissance du grand secteur quadrillé au nord de la galerie de la Sivrite. Le tracé est cohérent avec celui du plan. Dans la première galerie, nous marchons dans des flaques recouvertes de magnifiques plaques de calcite flottante.

La hauteur relativement restreinte de ces galeries nous oblige à marcher courbés, dans une attitude fatigante. Nous sortons de ce secteur presqu’au bout de la galerie de la Sivrite. Nous allons jusqu’au passage remontant qui correspond au passage de la double faille du Val de fer, marquée elle aussi sur le plan.

Le temps disponible touche à sa fin, nous entamons un retour sans arrêt par la galerie de la Sivrite et principale ouest de la Vierge. Nous voyons un bout de caténaire en place et une cloche-avertisseur de mineurs faite avec des bouts de ferraille.

À la sortie, toujours aussi impressionnés par le travail des hommes qui ont creusé cette mine et captivés par ses énigmes, nous retrouvons l’odeur de la forêt et les sonneries impérieuses des smartphones.

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