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34.1 - Le Bief-Paroux en crue

Christophe PREVOT

mercredi 1er janvier 2020

À la mi-novembre 1999, on s’en souvient, un accident spéléologique à l’issue heureuse a tenu en haleine des millions de personnes pendant près de dix jours et fortement défrayé la presse mondiale. Dans Le P’tit Usania n°16 de décembre 1999, je vous en relatais les circonstances et conséquences. Le titre de l’article « Les Vitarelles... et après ? » reçoit la réponse ce mois-ci : « Le Bief-Paroux en crue ».

Mercredi 16 mai au soir une alerte est déclenchée dans le Doubs : une équipe de 8 spéléologues n’est pas ressortie du gouffre du Bief-Paroux (Goumois, 25). Ces spéléos sont en fait un groupe de 7 jeunes étudiants zurichois, qui sortent pour la première fois en spéléologie à l’occasion d’un stage aventure organisé dans le cadre d’une formation sociale, et une « monitrice », fournie par une organisation suisse de séjours sportifs, qui les encadre. Le groupe est entré dans le gouffre vers 18h mais n’étant pas ressorti à 22h, l’alerte a été déclenchée.

Devant la montée rapide des eaux dans le gouffre, le groupe a rebroussé chemin et trouvé refuge au sec à environ 90 mètres de l’entrée. Conscient du temps que peut prendre la descente des eaux et la venue des secours, les jeunes décident de rationner la nourriture emportée pour l’excursion (des barres énergétiques) et s’imposent des activités physiques tant pour lutter contre le temps que contre l’engourdissement.

Le premier contact établi par un secouriste plongeur eut lieu le vendredi 18 en fin de matinée. En effet pendant la longue attente des spéléos, les secours se sont organisés : environ 130 secouristes du Spéléo Secours Français, assistés de secouristes suisses, de pompiers, de gendarmes..., œuvrent pour retrouver les explorateurs. La priorité a été donnée au désamorçage des siphons par pompage car le courant semble trop fort et l’eau trop noire (visibilité à 30 cm). Ainsi, vendredi matin, c’est environ 30 m3 qui sont extraits des entrailles du gouffre chaque minute grâce à de nombreuses pompes et au soutien logistique d’EDF !

Samedi 19 vers 20h30, les passages dégagés, les étudiants mettront seulement 20 minutes pour ressortir par leurs propres moyens du gouffre.

Comme à l’occasion du secours des Vitarelles (3 422 555 F dont 427 000 F au SSF) on se met à parler de coût et de qui doit payer : ici on considère que le secours a coûté environ 1 230 000 F dont environ 1 quart pour le SSF pour la réquisition des bénévoles et le matériel. La mairesse de Goumois avait déclaré le 18 mai : « Je m’engage dès aujourd’hui à ce que l’on ferme l’accès à la grotte »...

Quelles seront les prochaines décisions administratives ? Quels risques encourons-nous vis-à-vis de la libre pratique de notre activité ? Cette médiatisation à outrance des accidents de spéléos ne favorise certainement pas la défense de nos intérêts...

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