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Petits CR Fond de la Souche et perte du Moche 10 et 11/08/2024

Olivier Gradot

dimanche 11 août 2024, par Christophe Prévot

Vendredi 09/08/2024 - Voir CR de Théo concernant le Chalot

J’y étais pas par fainéantise et besoin de laver mes slips, mais je partage ici les quelques photos prises par Théo dans le Chalot (car il n’y en a pas des masses de mémoire !) histoire que vous voyez ce dernier depuis sous terre et que Benoît Losson puisse les mettre sur Ikare quand il aura le temps.

https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72177720319520504

Samedi 10/08/2024 : « Tentative de plongée au Fond de la Souche »

Après un rendez-vous au local fixé à 9 h 30 et une arrivée de Théo à 10 h 30 nous chargeons la roulotte avec son matériel et décollons.

L’objectif du jour est que Théo plonge le siphon 71 pour y rééquiper proprement les 150 premiers mètres. Deux bouteilles ainsi que 6 kg de lest en tungstène ont déjà été déposés dans la grande galerie lors de notre tentative d’accéder au S71 il y a deux semaines (nous avions été bloqués par le niveau d’eau trop haut). En chemin, il me raconte sa soirée d’hier avec Charles, ils ont tenté d’accéder au siphon du Chalot, mais le deuxième laminoir était encore ennoyé et trop obstrué. Théo n’a pu le franchir malgré le fait de pouvoir s’immerger équipé avec deux bouteilles de 4 L.

Nous arrivons sur Harmonville et le Fond de la Souche vers 11 h 30, nous mangeons un pâté lorrain puis vient la douloureuse : mettre une tenue néoprène et une tenue spéléo en plein cagnard... L’arrivée dans la fraîcheur du trou sera la bienvenue.

On enquille ensuite le plus chouette des méandres du monde (j’ai nommé le Claco) qui, à force d’y repasser, devient moins chiant, mais reste tout de même un chouilla long. L’arrivée au passage « dos d’ânes » super glissant et boueux signe l’arrivée dans la grande galerie. Nous partons retrouver les blocs, le niveau de l’eau a bien baissé, mais il est loin d’être à l’étiage… pas sûr que nous puissions accéder au siphon. Nous tentons tout de même le coup, mais assez rapidement nous arrivons sur une longue voûte mouillante qui indique que ce n’est pas trop la peine de continuer… La loose ! Mais au moins nous aurons eu le plaisir de nous farcir le Claco ! Nous fixons le matériel de plongée à « Brigitte le Spit » puis pour sauver la donne nous faisons une recherche de fossiles et quelques observations minérales (calcaires du polypier, rostre de bélemnite et un joli bout de quartz poli). Nos amis Cæcosphæromas sont toujours aussi nombreux et en soulevant une pierre c’est une tribu de leurs ennemis jurés j’ai nommé « les Niphargus » que Théo observe.

Comme la plongée est annulée nous requillons le méandre et ressortons relativement rapidement tout boueux au soleil, on se dépêche de retourner à la voiture enlever nos armures néoprènes.

De retour sur Nancy nous profiterons de notre avance pour faire une session débroussaillage et dessouchage chez Éliane histoire de nous mettre en jambes pour le programme du lendemain.

Ensuite c’est retour au local, le jet d’eau pressurisée est bien nécessaire pour décrasser notre matériel. Ceci fait nous prenons l’apéro est assistons à un spectacle inhabituel, au-dessous de nos têtes, à quelques mètres un groupe impression de chauves-souris (une bonne vingtaine sinon plus) est en train de voler en boucle dans tous les sens au-dessus de nous, nous n’en avions jamais vu autant d’un coup ici. Est-ce la période de reproduction toute proche qui nous offre ce ballet endiablé ? En tout cas ça fait plaisir d’en voir autant…

La soirée finira sur quelques brochettes et je cuirai en prévision du lendemain quelques saucisses blanches à l’emmental (qu’un renard viendra nous chiper dans la nuit…).

Dimanche 11/08/2024 : Travaux de surface et première reconnaissance souterraine à la perte du Haut Moche

Participants : Théo Prévot, Olivier Gradot, Pierre Gilot et Mathias

Toujours dans la quête du "collecteur de Ouf" l’équipe de l’Aroffe se retrouve au local vers 10 h. Théo et moi avons dormi ici (et avons été privés de saucisses blanches au petit déjeuner…) et y sommes rejoints par Pierre et un de ses amis, Mathias, pour une journée de débroussaillage et de reconnaissance à la perte du Moche (ou perte du Haut-Moche) à Gémonville.

Nous y étions déjà passés plusieurs fois dans le cadre d’observations de l’Aroffe et de ses pertes à la fin du village, mais une récente concertation et la lecture des rapports des travaux de l’époque nous avait amené à la conclusion que nos prédécesseurs spéléos devaient quand même avoir eu une sacrée foi pour avoir pris le temps de buser et creuser de la sorte... bilan : il faut que nous allions voir.

La bibliographie, la mémoire des locaux et les images aériennes des années 1950 nous ont apporté la semaine dernière quelques informations importantes : après le comblement du gouffre du Moulin au début des années 1900, l’Aroffe venait se perdre au lieu-dit « Le Moche » (où Haut Moche). À la suite des problématiques d’inondations récurrentes dans le village et par nécessité d’aménager les prairies, le cours de l’Aroffe avait été dévié vers les pertes actuelles. La Perte du Moche n’étant actuellement une perte qu’en période de crue.

« À noter pour ceux que ça intéresse : L’ancien parcours de l’Aroffe (celui qui se jetait dans la perte) est visible sur Géoportail en prenant en fonds de cartes d’une part les photographies aériennes actuelles et en les comparant aux photographies aériennes historiques prises entre les années 1950 et 1965. »

Le maire nous ayant autorisés à débroussailler l’entrée et démonter les barreaux de bois vermoulus protégeant l’entrée, nous prenons de quoi y travailler. Il y a un certain temps, la zone autour du gouffre avait déjà été aménagée avec des barrières et un panneau informatif, mais le temps et les UV ont joué de leurs talents et un rafraîchissement de la zone est devenu nécessaire.

Nous arrivons sur place vers 11 h, le soleil cogne, ça fait plaisir... enfin un semblant de dérèglement climatique normal en "été 2024 meurthe-et-mosellan". Nous nous occupons en premier de la jungle autour du trou ce qui nous prendra environ une heure trente à la suite de quoi nous nous offrons une pause pâtés lorrains à l’ombre du parasol que nous nous avons eu la chance d’avoir pris. En tout cas, l’endroit est quand même bien mieux mis en valeur ainsi. Nous proposerons au maire et à la communauté de communes de réaliser un nouveau panneau informatif, plus grand et avec des plans illustrés du parcours aérien et souterrain de l’Aroffe.

Théo descend ensuite dans le puits, il me dit depuis le bas : « Je confirme que les anciens avaient vraiment la foi !!! Là dessous c’est pire que l’entrée du Fond de la Souche, tout a été étayé ou bétonné, pour tenter du mieux possible de retenir les tonnes de roche instables au-dessus de ce qui constitue encore aujourd’hui la fin pénétrable des pertes du Haut Moche. Les compères rejoignent Théo et quelques photos sont prises pour illustrer l’intérieur du gouffre. La fin actuelle sera à poursuivre en continuant les travaux de désobstruction dans la faille qui part vers le Nord. Il y a, par contre, un paquet de roches à remonter.

Je suis en surface rejoint par la propriétaire du champ qui me salue et qui semble agréablement surprise du retour des spéléologues dans ce gouffre bien connu des habitants de Gémonville. Les autres ressortent et nous échangeons avec elle concernant le parcours de l’Aroffe avant les derniers travaux d’aménagement de son cours, les travaux spéléos réalisés ici, la présence de la petite grotte toute proche (le boyau de Moiniveaux, d’ailleurs référencé sur Ikare). Elle était venue nous voir à la conférence donnée il y a 2 ans de cela à Harmonville et a aussi suivi la présentation faite cette année avec Flore 54. Nous sommes bien contents quand elle nous dit que son fils viendra avec un engin pour enlever les végétaux que nous avons coupé autour de l’entrée du gouffre.

Pierre et Mathias vont faire un tour voir les pertes actuelles en longeant le cours d’eau. Pendant ce temps Théo et moi rangeons le matériel et sommes rejoints par le maire de Gémonville à qui nous montrons l’entrée du gouffre et avec qui nous discutons du panneau d’affichage et des projets futurs que nous aimerions planifier dans cette perte dans le cadre de notre étude de l’Aroffe.

En fin d’après-midi l’équipe se sépare, je rentre avec Théo au local où nous déchargeons le matériel puis rentrons vers nos chez nous respectifs.

Quelques photos (de Théo ou moi) des travaux du jour sont visibles sur le lien suivant : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72177720319456655/

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