Accueil > Le P’tit Usania > 2024 > 313 - Septembre 2024 > 313.1 - Bilan et perspectives des campagnes de prospection dans le secteur (…)

313.1 - Bilan et perspectives des campagnes de prospection dans le secteur du Fond de la Souche avec UniLaSalle Beauvais

Christophe Prévot

mardi 3 septembre 2024, par Bertrand Maujean

L’Aroffe est une rivière qui prend naissance à Beuvezin (54) pour se perdre complètement sous terre à Gémonville (54). Elle s’écoule alors souterrainement de manière pérenne pour résurger à Pierre-la-Treiche (54) et se jette dans la Moselle. Lors d’une pluviométrie importante et prolongée l’écoulement souterrain finit par se saturer et l’Aroffe occupe alors un cours aérien temporaire qui, au niveau d’Autreville et Harmonville (88), se dirige vers Barisey-au-Plain (54) où elle rejoint l’« Aroffe cours inférieur » et finit par se jeter dans la Meuse à Rigny-la-Salle (55). Le secteur d’Autreville et Harmonville est donc important car c’est là que se situe une diffluence entre le cours souterrain pérenne et le cours aérien temporaire de l’Aroffe. Jusqu’à présent, seul le trou du Fond de la Souche (Harmonville, 88) permet un accès au cours souterrain, mais de nombreuses autres résurgences, pertes ou inversacs (Fosse aux Soldats, Puju-des-Vaux, tertres d’Autreville, perte d’Alain, deuille de Crézilles, perte de la Bouvade, trou du Chahalot, trou des Glanes, source de Bicqueley), s’égrènent sur le cours souterrain, certaines étant partiellement pénétrables.

Depuis 2021 nous avons engagé un partenariat avec l’Institut polytechnique UniLaSalle de Beauvais pour proposer des projets d’études et de recherches à des étudiants ingénieurs géologues. L’objectif de ce partenariat est de prospecter le secteur d’Autreville et Harmonville à la recherche de l’Aroffe souterraine à l’aide de méthodes non-invasives et non–destructives comme la tomographie électrique et le radar géologique.

Les 3 campagnes réalisées (2021-2022, 2022-2023 et 2023-2024) ont conduit à 1 projet d’initiation à la recherche apprentis (Pira) par Adrien Leroux, Émeline Rame et Solène Soyez en 2022 et 5 mémoires d’initiation à la recherche (Mir) par Jade Astié, Nina Mariotte et Sophie Vergnol en 2022, Arnaud Ledur, Baptiste Chevalier et Naim Hajouai en 2022, Jade Astié et Nina Mariotte en 2023, Baptiste Chevalier et Arnaud Ledur en 2023 et Mathis Alexandre, Marion Jeanne et Louis Terral en 2024, le tout encadré par les enseignants d’UniLaSalle, Élise Chenot, porteuse principale du partenariat, Michaël Goujon, Pierre-Evan Meurant, Rejanne Le Bivic et Pascale Lutz pour un total de 451 pages produites.

Le premier constat est que la méthode de tomographie électrique est validée pour la recherche de l’aquifère lié à l’Aroffe souterraine, en corrélation avec à une connaissance « fine » nécessaire de la géologie locale. La méthode a permis de repérer les galeries connues du trou du Fond de la Souche ainsi que le Puju-des-Vaux et la Fosse aux Soldats puis d’identifier des anomalies qui doivent correspondre à des conduits souterrains. Par contre, le radar géologique n’a pas apporté de résultats concluants, notamment à cause de la faible profondeur d’investigation, de l’ordre de 5 m, alors que le réseau souterrain semble se déployer entre 15 et 30 m de profondeur.

Plusieurs secteurs ont été identifiés comme des passages possibles de l’Aroffe souterraine. La résurgence-perte du Puju-des-Vaux, comblée, semble très prometteuse pour fournir un accès au réseau souterrain en se situant à environ 600 m du possible écoulement principal repéré. Celle de la Fosse aux Soldats semble également située sur le cours souterrain en amont. Le trou du Fond de la Souche apparaît de plus en plus comme 2 affluents de l’Aroffe qui se seraient rejoints, les extrémités actuelles des siphons se situant à environ 1,5 à 2 km du Puju-des-Vaux et du passage possible de l’Aroffe. La perspective pour les spéléologues est donc d’envisager des désobstructions de ces 2 résurgences-pertes pour tenter d’accéder au cours souterrain de l’Aroffe. Ce cours s’étend sur environ 25 km du sud au nord entre Gémonville et Pierre-la-Treiche le long du fossé d’effondrement de Colombey-les-Belles ce qui en fait potentiellement le plus grand réseau souterrain du bassin parisien…

Plusieurs communications plus complètes sont en cours d’écriture par Élise Chenot, Pascale Lutz et Christophe Prévot.

Les contacts établis au cours de ces 4 années de travaux et lors des 2 conférences données à Harmonville en septembre 2022 et à Laxou en juin 2024 permettent d’envisager plus sereinement ces travaux de prospection et de désobstruction qui devraient nous occuper dans les années à venir dans l’objectif de trouver le collecteur !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)