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315.1 - Berger 2024

Valentine

samedi 2 novembre 2024, par Bertrand Maujean

Jeudi 15 août 2024, Théo et Vivien me récupèrent à Lyon en début d’après-midi pour une nouvelle aventure ! Seulement 1 h 40 nous sépare du parking de la Molière, mais arrivés au pied de l’objectif, la route est coupée en journée pour protéger la biodiversité. Terrible, nous sommes obligés d’aller boire une bière à Autrans pour patienter. Hugo nous rejoint et nous remontons après 18 h. On décide d’aller poser du matériel à l’entrée du gouffre. Téléphone sur GPS, Théo essaye de nous mener « au plus court » entre les lapiaz. La Laitière-Mutante, la Fromagère et l’entrée principale reconnaissable entre mille du Berger nous évoquent le mythe. Apéro, retour… tient un panneau « La Molière 40 minutes » … on aurait peut-être dû le suivre… et de détours en détours il est déjà 22 h 30 quand on retrouve le parking et qu’on se met à cuisiner.

Aguerris, on retrouve facilement le chemin le lendemain matin, on s’élance dans la lucarne du Berger vers 10 h. La belle main-courante orange fluo nous accueille, le mythique puits du Cairn et un premier méandre. Les copains filent tout droit, je tâtonne un peu plus, il est long ce méandre ? Je suis réveillée par les bonnes sensations des descentes et le volume des puits. Théo nous annonce qu’on est au puits Aldo (c’était le Garby). Un second méandre, Vivien me dit « t’inquiète c’est le dernier » (il en restait encore un).

On arrive à la Grande Galerie, ‑234 m sous la surface et voilà on a déjà battu mon record. On descend tranquillement, pas de lac Cadoux, mais des petites affiches sur la dépollution nous rappellent qu’on est bien au Berger. On ne se rend pas trop compte qu’on est sous terre, à vrai dire il y a pas mal de courants d’air et je ne vois pas le plafond, on pourrait très bien être dehors. Je regarde où je mets les pieds, je suis le balisage posé sur les chaos de pierres. Entre rando et désescalade, on déroule le Grand Éboulis, au fur et à mesure des ressauts je me demande si je vais être capable de remonter. On arrive vers 12 h 30 au camp où on se pose pour manger avant d’aller visiter la salle des Treize, notre terminus !

On entame le retour avant d’être trop refroidis. Après avoir crapahuté dans les cailloux on retrouve les galeries plus confortables. J’accepte l’aide des copains pour me hisser sur certains ressauts. On fait pas mal de pauses cigarettes-Dragibus-eau. Je suis l’altitude sur ma montre et je regarde les battements de mon cœur, je ne veux pas me mettre dans le rouge. Et ça fonctionne bien, je ne m’essouffle pas et je suis bien les copains sur cordes. Ça sera une autre histoire dans les méandres :’) L’équipement en double nous permet de remonter avec un bon tempo. Il faut se hisser une dernière fois sur les bras pour franchir la porte du Berger et retrouver la surface. Il est 18 h, l’occasion de découvrir le chemin du retour en plein jour !

17 août, Gournier : après une bonne nuit sous une bâche, Vivien se réveille frais, très frais, trempé même. On décide de petit-déjeuner en ville avant de rejoindre le parking de la grotte de Choranche et on s’élance sous le regard étonné des visiteurs. Peut-être est-ce la tenue de Vivien qui les laisse sans voix ? Bob sous le casque et torse nu sous les bretelles du baudrier. Moins de 15 minutes de chemin bien balisé pour arriver à l’antre magnifique du Gournier. Théo sort le bateau « Padirac 1992 » et bien sûr les rames, enfin les raquettes de ping pong. Je m’élance sur le lac euphorique, c’est tellement stylé, seule sur ma coque de noix orange. Ma frontale dessine les reflets de l’eau cristalline sur le plafond de la grotte. Je me sens comme une vraie exploratrice.

Je rejoins Théo et Hugo sur la vire. Vivien gare le bateau un peu plus loin sur l’embarcadère. Il y a déjà le bateau d’un guide et il nous semble entendre le bruit d’un gonfleur à l’entrée de la grotte, on va croiser du monde. On commence la balade à 12 h 10. Hugo, qui est déjà venu, est étonné de voir si peu d’eau dans le réseau. Très vite on rejoint les jolis gours de la salle des Fontaines où se trouve le guide avec son groupe devant nous. On décide de déjeuner pour leur laisser de l’avance. Finalement en se remettant en route problème : on ne trouve pas l’entrée qui mène à la rivière. On a pourtant suivi les cairns, cherché du côté d’une flèche noire sur un rocher, mais Hugo et Théo ne reconnaissent pas. Vivien tente un passage à son tour. Une entrée est finalement possible un peu plus loin entre les blocs, on met les néoprènes et c’est parti !

Remonter la rivière après avoir gambadé dans les pierriers est laborieux pour moi, et je n’ai plus envie de me battre avec les arceaux métalliques pour grimper en haut d’une cascade.

Descendre la rivière en revanche était clairement le meilleur moment du week-end. L’aqua-park souterrain a un bon débit, permettant de se jeter dans les petits toboggans et les marmites. Les parois sont blanches et polies par l’eau, le parcours est varié et on observe même des fossiles d’huîtres ! De retour vers le Trou soufflant, une jeune avec son parrain nous passe devant et saute dans le lac depuis la main courante ! Notre équipe préfère redescendre sagement à l’embarcation. Je rejoins la rive en premier et j’assiste au retour de Vivien, il est chargé de deux kits bien remplis, le bateau plie et est à quelques centimètres de se remplir d’eau, quel spectacle de le voir débarquer avec sa raquette de ping pong cassée ! Théo est le suivant, il tombe à l’eau poussé par un mystérieux requin du lagon.

Pas de jaloux car personne ne restera sec, c’est une pluie digne de la forêt guyanaise qui s’abat sur nous. Il n’y a plus personne dans Gournier. On marche sur les chemins transformés en torrents, toujours chics devant les touristes et Théo le bateau sur le dos ! On arrive à la voiture à 18 h et on décide de prendre la route immédiatement. Hugo nous a trouvé un toit pour la nuit, on se change et on étend nos affaires, le bonheur ! Petites pizzas dans un repaire de jeunes cordistes, ils se sont tous couchés tôt, car demain ils vont faire leur première sortie spéléo au Gour Fumant !

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