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325.3 - Travaux à la résurgence de la Rochotte

Théo Prévot

samedi 30 août 2025, par Bertrand Maujean

Participants : Antonin, Benoît, Delphine et Théo

Je ne présente plus la résurgence de la Rochotte dans laquelle l’Usan a pu travailler et y faire quelques mètres de première en 1992. Nouvelle équipe, nouveau matériel, tout me pousse à dire que cette source finira un jour par nous dévoiler ses secrets…

La dernière séance de désobstruction effectuée le 21 juin 2025 fut concluante, toutefois le fond de la « faille » d’où provient l’eau ne présente plus beaucoup de gros cailloux rendant la tâche de désobstruction encore plus chronophage. En effet, là où remonter bloc par bloc faisait rapidement évoluer le chantier, remplir des seaux d’alluvions et évacuer la glaise collante demande de nouvelles méthodes. Après avoir récupéré un suceur à sédiments auprès de Julien Tournois, plongeur et spéléologue meusien, nous voici fin prêts pour effectuer ce samedi 5 juillet un essai de succion. Nous arrivons sur site sur les coups de 9 h 15 et sommes comme habituellement très bien accueillis par monsieur Thomas.

Aujourd’hui le niveau de la source est bas, très bas. Nous sortons le matériel et assemblons le suceur, il s’agit d’un tube PVC DN 100 mm dans lequel un tuyau permet une injection d’air régulée à l’aide d’une vanne. L’ensemble et immergé, la « tête » du suceur est lestée au fond de l’eau, la régulation de l’arrivée d’air permet de créer un phénomène d’aspiration dans le tuyau PVC. C’est ce qu’on appelle couramment un airlift (mot à mot, « ascenseur à air »). Ce procédé, habituellement alimenté, par un compresseur de chantier, est utilisé pour les fouilles archéologiques effectuées sous l’eau. En l’absence de compresseur nous nous contenterons d’une bouteille d’air, le volume nécessaire étant important nous disposerons d’une B50 gonflée à 240 bars stockée à l’extérieur de l’eau afin de limiter les risques de givrage du premier étage permettant la décompression de l’air. La bouteille est reliée par un flexible équipé d’une connexion de direct system (DS). Tout est en place, nous nous équipons et répartissons les tâches :

  • Delphine, équipée d’une bouteille, effectuera des allers-retours entre le fond et la surface de sorte à remonter les cailloux trop volumineux pour être aspirés.
  • Benoît réceptionnera les seaux remontés par Delphine et les évacuera de la faille.
  • Antonin s’occupera de gérer l’évacuation du suceur.
  • Moi (Théo), je reste au fond de l‘eau pour gérer le suceur et aspirer ce que je peux.

Je m’immerge avec Delphine qui effectue en même temps son baptême de plongée en milieu naturel, il y a plus glamour qu’une faille profonde de 3 m dans laquelle la visibilité deviendra bientôt nulle avec une eau aux alentours des 11 °C… J’ouvre la vanne d’arrivée d’air et c’est parti, je suis agréablement surpris, je sens que ça aspire bien, sédiments, glaise tout y passe même des blocs de l’ordre du poing ! Trop gourmand, le tuyau finit par se boucher rapidement… Je remonte à la surface, nous débouchons tout ça et me revoilà reparti. Le coude 45° servant de tête d’aspiration est source de bouchons, je dois régulièrement mettre la main pour remuer l’accumulation de matière et éviter un nouveau bouchon. 11 h 15, il est déjà l’heure de sortir si nous ne voulons pas arriver en retard pour l’atelier tyrolienne aux rives de Meurthe.

Un essai fort concluant qui devrait permettre d’avancer efficacement dans le chantier de désobstruction. Je vais néanmoins fabriquer deux prototypes pour améliorer le suceur. Ma première idée porte sur un suceur de diamètre équivalent en modifiant l’injection d’air. Mes recherches et la lecture récente d’une thèse (Bertrand Barrut. 2011. Étude et optimisation du fonctionnement d’une colonne airlift à dépression : application à l’aquaculture. Thèse de doctorat en Génie des procédés. Université Montpellier 2.) m’amènent à penser que la réalisation d’une chambre de décompression serait préférable à une arrivée directe du tuyau d’air. La mise en œuvre d’un Venturi sur le tuyau d’évacuation de la matière devrait permettre d’augmenter ponctuellement la vitesse d’écoulement et d’améliorer la remontée des cailloux. Le second prototype serait un modèle plus imposant en DN 160, voire 200 mm, alimenté à l’aide d’un compresseur de chantier. Nous n’excluons pas non plus la réalisation d’un modèle fonctionnant à l’eau. Les modèles à eau sont utilisés dans les dragues, on trouve peu d’information sur des sites français, les recherches les plus pertinentes sont obtenus en cherchant « airlift dredge ».

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