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326.1 - Virée à Samoëns
Théo Prévot
samedi 11 octobre 2025, par
Participants : Pierre G., Delphine L. Théo Pr., Charles R., Mathias W. et Paul en découverte
Profitant du week-end prolongé du 15 août, nous décidons d’organiser une petite virée à Samoëns. Pierre et Mathias ont pu se libérer pour prendre la route le jeudi en fin d’après-midi, le reste de l’équipe partira quant à lui tardivement pour arriver sur les coups de 3 h au parking des Allamands. Le temps de prendre une bière, installer les couchages et nous voici plongés dans les bras de Morphée.
La nuit fut courte, mais l’aventure qui se prépare vaut bien la perte de quelques crédits sommeil. Nous émergeons et redescendons dans la vallée pour effectuer les courses. Xavier (spéléologue du club des Vulcains) étant en balade familiale dans le secteur, nous nous donnons rendez-vous sur la place principale afin de se revoir, partager un repas et surtout, découvrir mini Xa aka Valentin que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir. Je suis content de les revoir, ça fait une paye que je n’ai pas remis les pieds ici ! Nous profitons du repas pour échanger sur notre planning du week-end, la météo semble clémente je serais motivé pour monter voir les hauts lapiés et y bivouaquer pour ensuite profiter du samedi afin de faire découvrir une infime partie du réseau mythique qu’est le Jean-Bernard à mes compères. L’heure tourne, le ventre bien chargé nous disons au revoir à Constance, Xavier et Valentin pour regagner le parking des Allamands où nous devons encore préparer nos sacs.
Malgré le cagnard et les sacs à dos bien remplis par le matériel de bivouac et celui de spéléo, la montée vers le refuge du Folly se fait bon train. Nous y arrivons pile-poil pour l’heure de l’apéro, n’y voyez là aucun signe… Il nous aura fallu à peine moins de 2 h pour monter ce qui, à mon sens, reste correct en termes de délai. Les hauts lapiés ne sont pas encore tout près, nous envisageons de nous contenter d’atteindre la zone un peu au-dessus du CP16. Et puis à quoi bon… si nous faisons l’impasse sur les hauts lapiés autant ne pas partir dans le secteur de la combe aux Puaires et de s’engager directement dans le secteur du Jean-Bernard où nous avons prévu de faire une petite balade. Nous échangeons avec Jacques le gérant du refuge qui nous conforte dans notre lancée. Le point de chute retenu sera finalement le lac des Chambres. La montée est assez raide, nous bifurquons vers le V4 et apercevons furtivement quelques Chamois. Le matériel spéléo nécessaire au lendemain est laissé ici de sorte à s’alléger un peu pour le reste de la montée. Je profite d’être ici pour montrer au reste du groupe les entrées du V6, V4 bis et V15.
Le soleil rasant nous offre de somptueux paysages avant d’entamer le raide pierrier menant au lac. Nous arrivons pile à temps pour ne pas sortir les frontales. Pierre, Mathias et Delphine partent faire trempette dans le lac. Pendant ce temps Charles, Paul et moi-même, installons les tarps (ou bâches) en prévision d’une averse la nuit. Nous bivouaquons un peu plus haut sur un beau plateau herbeux, la vue est à couper le souffle. Les trois barjos étant revenus (je cite : « vous auriez dû venir elle n’était pas si froide… »), nous attaquons le repas, profitons du ciel dégagé pour observer quelques belles étoiles filantes puis ne traînons pas trop pour nous glisser dans nos sacs de couchage respectifs. La courte nuit de la veille et les quelques 1 200 m de dénivelée positive cumulée du jour nous facilitent grandement à la fermeture des paupières.
Bien que les premières lueurs du soleil apparaissent vers 6 h le réveil se fera plus tardivement. Certains ont eu un peu froid cette nuit mais tous semblent contents de l’expérience. Après un petit-déjeuner copieux nous remballons et redescendons au V4 où nous arrivons pour 11 h 30. Seuls Charles et moi sommes déjà venus sur le massif, mais le souffle glacial s’échappant de l’entrée nous accorde tous à dire qu’il est préférable de manger dehors. Paul découvre totalement la discipline, nous lui montrons l’équipement dont il aura besoin puis entrons sous terre. La salle Delacourt dispose tout juste d’une petite plaque de glace. Xavier m’avait informé de cela, mais je m’attendais tout de même à en voir un peu plus. Pierre et Mathias descendent la première verticale puis vient le tour de Paul. Nos explications et encouragements ne suffiront pas, il ne se sent pas à l’aise dans le milieu et préfère en rester là pour l’expérience. Il aura au moins essayé, l’activité ne peut pas plaire à tout le monde et cela ne sert pas à grand-chose de le forcer davantage. Il rebrousse les quelques mètres de galerie tandis que le reste de l’équipe poursuit sa descente en direction du puits des Savoyards. Nous empruntons la main courante aérienne permettant d’arriver dans le réseau de la Pierre qui Tombe puis remontons la galerie des Stalactites et sa magnifique conduite forcée. Le passage permettant de rejoindre le sommet de la galerie n’est pas équipé, je repasse en tête pour escalader le premier et y mettre un bout de cordelette. Les deux trous laissés pour les Pulses ne me sont pas de grande utilité, un AN plus loin me permet d’amarrer la corde, un kit sera nécessaire pour éviter le frottement sur la roche.
Delphine et Mathias feront la petite boucle terminale où se trouvent quelques jolies concrétions. À leur retour je leur dis d’aller jeter un œil dans la galerie de la Mèche de 8, galerie découverte et topographiée en 2023 par Charles, Olivier, Thomas (des Vulcains) et moi-même puis reportée sur Therion par Xavier (lire : Gradot O. 2023. Trois jours sur le camp d’été 2023 des Vulcains dans le Haut-Giffre. Le P’tit Usania no 301 p. 3-4 et 302 p. 1-3. Usan. Nancy.)
Mathias, Pierre et Delphine sont bien motivés pour aller voir plus bas, Charles a toujours un peu mal au coude à la suite d’une chute il y a quelques temps et voudrait ne pas trop tarder pour remonter. Il connaît le chemin de la sortie, mais je préfère ne pas le laisser trop longtemps seul, en cas de glissade il ne vaut mieux pas avoir trop à attendre l’arrivée d’un copain. Il entame doucement la remontée tandis que nous descendons le puits des Savoyards. Delphine s’est un peu emmêlée au frac et préfère remonter avec moi. Je montre la suite aux autres et nous nous mettons d’accord sur un demi-tour sous un délai maximal d’une heure. La remontée se fait à bon rythme, mais nous ne rattraperons finalement pas Charles qui sera sorti une demi-heure avant nous. Le reste de l’équipe nous rejoindra 45 minutes plus tard et semble avoir fait demi-tour un peu avant la cascade Jean-Dupont. Pendant ce temps, Paul est remonté en direction du lac des Chambres puis jusqu’au col où il a pu voir quelques chamois. Nous refaisons nos sacs et filons au refuge.
Jacques est content de nous voir un peu plus tôt que prévu, il a quelques désistements et préfère nous asseoir directement en table. Le repas est excellent et plus que largement copieux, les discussions de table sont intéressantes, nous expliquons à nos voisines de tables en quoi consiste la spéléologie et l’intérêt scientifique que nous pouvons apporter. De notre côté on se dit que nous aimerions bien en faire autant qu’elles lorsque nous aurons leur âge (70 et 72 ans). Nous échangerons ensuite avec une personne de WWF venue ce soir pour présenter et sensibiliser les gens sur la présence et la cohabitation du loup dans les alpages. Nous sommes surpris d’apprendre qu’ici plus de 150 brebis ont été attaquées l’an passé sur une totalité de 500 bêtes avec un pic de 25 bêtes retrouvées mortes en l’espace d’une nuit. Nous terminons la soirée avec une touche de génépi avant de descendre au refuge des Vulcains où nous campons juste au pied, à la belle étoile.
La nuit fut moins fraîche, mais un peu plus humide à cette altitude. Le dernier petit-déjeuner de notre séjour, nous refaisons les sacs, ravitaillons en eau et regagnons le parking. Pierre nous abandonne ici, il va passer voir sa cousine avant de regagner le camp organiser par Olivier Deck dans les Bauges. Le reste de l’équipe redescend dans la vallée manger un morceau avant de reprendre la route.
Nous sommes tous contents de notre week-end et repartons d’ici des souvenirs plein la tête. En espérant revenir rapidement et pourquoi pas en hivernal !
Union Spéléologique de l’Agglomération Nancéienne

