326.3 - Reconnaissance de la source du Maine (25)

Participants : Charles, Pierre, Mathias, Delphine et Théo

Ayant vu le portail ouvert ce 19 juillet, je me permets de rentrer sur la propriété afin de prendre contact en vue d’une reconnaissance du site. Les personnes sur place sont en contact avec la comtesse qui leur accorde l’accès. En discutant un peu nous obtenons un premier accord pour effectuer une reconnaissance brève de la source. En attendant que je m’équipe, Delphine et Mathias mettent la tête sous l’eau pour vérifier qu’il y a bien un départ de galerie : il y a bien un départ !

J’amarre mon fil sur un caillou à l’entrée et me glisse sous la dalle… Waouh ! c’est énorme, le laminoir est large, très large. Je mets ma Scurion en spot, tourne la tête à droite, à gauche, ma lumière se perd sans que je ne perçoive de fin.

Je regarde face à moi, si la largeur du laminoir me laisse rêveur, il en sera tout autre pour sa hauteur. Je choisis de tourner la tête sur la gauche et commence à m’avancer dans la galerie. Le sol et le plafond sont relativement lisses, quelques trous, coups de gouge sont présents, mais rien de signifiant pour amarrer mon fil. Une fine couche est présente sur le sol. Étant contraint de frotter le sol et le plafond pour évoluer, la visibilité se trouble vite. Une chance de ce siphon est que le courant permet de la retrouver très rapidement. Le passage le plus large me semble sinuer sur la gauche, je me pose quelques secondes pour effectuer un changement d’embout et évaluer le degré de difficultés de sa réalisation. Ici il n’y aura pas la place à l’improvisation, dans de telles circonstances le plus grand danger n’est autre que nous-même. Je poursuis, passe l’étiquette 10 m, je sais que le terminus du spéléo club MAGMA n’est plus très loin. Je me mets dans la tête des premiers explorateurs qui ne jouissaient pas d’équipement comme le mien, il fallait un sacré courage pour progresser ici en décapelé avec des éclairages certainement rassurants plus qu’utiles. N’ayant pas pris de plombs largables le fil ne suit pas mon trajet, mais coupe droit dans le laminoir. Je préfère stopper quelques mètres plus loin pour me laisser suffisamment de marge de manœuvre en cas de pépin au retour. N’étant pas certain de pouvoir pivoter puis de repasser le laminoir dans l’autre sens je préfère rebrousser chemin en marche arrière en rembobinant gentiment le fil d’Ariane qui me guidera jusqu’à la sortie.

Les entraînements dans un siphon de chez nous portent leurs fruits, malgré ma combinaison 3 mm je ne ressens pas un gros froid ce qui est plutôt encourageant. Arrivé dehors, les copains me disent de ne pas traîner car l’orage est proche et nous n’allons pas tarder à le prendre sur la tronche. Nous replions, remercions nos hôtes et reprenons la route pour Nancy où nous découvrirons à notre arrivée, un spectacle apocalyptique. L’orage a bien ravagé les rues de Laxou, de nombreux arbres sont tombés ou sont bien amochés, une partie de l’avenue de Boufflers est fermée, nous apercevons une fissure de plusieurs mètres avec un soulèvement du macadam.

Perspective : la source du Maine n’a pas terminé de nous livrer ses secrets. Il faudra un équipement irréprochable et un mental aiguisé pour qui voudra dompter ce siphon, mais la suite est là et je suis bien motivé pour y tirer encore quelques mètres de fils.

Équipement : bi 4 L gonflé à 200 bars en sidemount, harnais épuré fond de trou, combinaison de surf (3 mm) et sur-combinaison spéléo Rodcle. Une config à l’anglaise sera préférable pour la suite.