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128.11 - L’eau ça mouille
Christophe Prévot
dimanche 12 avril 2009
Le 21 décembre 2008 j’avais prévu une sortie initiation/découverte au Rupt-du-Puits.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, le réseau du Rupt-du-Puits est une grande rivière souterraine (environ 17 km depuis sa jonction avec le gouffre de la Béva ; cette jonction est d’ailleurs relatée dans le bulletin régional Spéléo L n°17 de 2008 en vente auprès de la Ligue spéléologique lorraine : http://csr-l.ffspeleo.fr/?view=publi.php) située dans la Meuse, non loin du village de Robert-Espagne. On accède à cette rivière soit par un siphon soit par un puits artificiel de 80 cm de diamètre et de 45 m de profondeur, foré en 1975 par le Conseil général de la Meuse dans l’objectif d’accéder aisément à la rivière pour établir un barrage et réaliser une retenue d’eau.
Donc, ce 21 décembre à 9 heures, ce sont 7 spéléos (Alexandra AUGST-MERELLE - pour qui c’est un baptème -, Stéphane DROZ, Bertrand MAUJEAN, Jean-Baptiste PÉREZ, Charlotte TRONQUART, Sabine VEJUX-MARTIN et moi-même) qui se sont retrouvés au local pour démarrer de Nancy avec, cela devient une habitude, le 807 de Stéphane et ma 406. Notre objectif premier est de retrouver Estelle CHRÉTIEN qui, meusienne, doit nous retrouver sur la place de l’église à Robert-Espagne. Après un petit tour de place, nous trouvons enfin Estelle et son Evasion : direction le Rupt !
Après être sorti du village et être passé sous le pont de chemin de fer je décide de monter au parking malgré la forte humidité des lieux... Aïe, aïe, aïe ! Le chemin est défoncé, l’eau ravine de toute part et les véhicules (ou au moins la 406...) touchent de partout. Mais une fois engagés, nous ne pouvons plus reculer et finissons tant bien que mal à nous garer sur le parking, non sans éclabousser de boue quelques pousseurs...
Nous nous équipons vers 12h15 : Sabine et moi ajustons les harnais des débutants et donnons les conseils, alors que Bertrand part équiper le puits avec des maillons rapides qu’il sert à la clé (ceci pour éviter un vol pendant que nous somme sous terre !). L’ensemble des descentes s’effectuent sur 2 cordes en une quinzaine de minutes entre 12h45 et 13h. En bas, que d’eau ! Il n’y a plus de "plage" et l’échelle métallique qui permet d’effectuer les trois derniers mètres baigne dans l’eau... Nous ôtons nos équipements et les fixons solidement la poutrelle et aux cordes. Il est 13h13 et nous nous engageons dans une eau glacée et profonde. Mais cela ne nous effraye pas et chacun, au détour d’une méandre, admire là une salamandre ou une grenouille, ici une coulée ou des stalactites. J’en profite, bien évidemment, pour raconter quelques histoires sur le réseau, la géologie locale, le creusement... Au bout d’une heure de marche, relativement fatigante puisque nous remontons un courant assez fort dans une eau plus profonde qu’à l’habitude, Jean-Baptiste commence à fatiguer et s’inquiète du retour et de la remontée : 45 mètres de puits... c’est une première pour beaucoup ! Devant ses inquiétudes je décide de rebrousser chemin avec lui et laisse le groupe sous la direction de Bertrand. Alors que nous commençons à remonter le puits, le reste du groupe nous rejoint : la zone des cascades est particulièrement inondée puisqu’on ne distingue plus les cascades, et le groupe a préféré faire demi-tour. Jean-Michel est le dernier à remonter : il arrive combinaison grande ouverte : il faut dire que la combinaison néoprène cela tient chaud... surtout quand on monte un puits ! Finalement tout le monde est dehors pour 16h30 (TPST : 3h30).
A l’extérieur, nous retrouvons Daniel PRÉVOT et Joël TOTI qui viennent voir ce qui se passe. Déshabillage, pique-nique rapide, embrassades avec Estelle, et nous voici à nouveau sur la route, direction Nancy et le local pour la traditionnelle séance de nettoyage et de rangement, sans oublier... MA BIÈRE !!! (relire "La Sonnette et ma bière" dans Le P’tit Usania n°126 de février 2009). Bref, une sortie bien mouillante et une cavité à remettre au programme pour aller au delà de ces cascades de la nuit !
Et pour les internautes, les photos de la sortie :
http://photos.speleo.free.fr/category.php?cat=502&expand=1,483,502
Note du webmestre : c’est vrai qu’un acéto ça repart même trempé, ce qui sert bien quand on se baque dans la marmitte sous la cascade.