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140.6 - C’ETAIT IL Y A UN AN : (avec le CDS 31) LE RASSEMBLEMENT HIVERNAL DE CANYON à GEDRE. (65)

Emmanuel Belut

mercredi 31 mars 2010

Vendredi 6 mars 2009, 16h. Tout est calme à la station service du Leclerc de Roques (dans la banlieue de Toulouse, NDLR). Pourtant j’aperçois deux personnes qui s’agitent en chargeant d’étranges paquetages dans une 306 break un peu fatiguée. Bertrand et Jean-Claude sont déjà là, bien plus en avance que moi. Vite je me gare à coté et on achève de remplir jusqu’au toit le malheureux véhicule, afin de vider les lieux au plus vite. Direction : le froid, la neige, la glace, et surtout l’aventure hivernale dans les hautes Pyrénées. On décolle. Rapidement, on aperçoit les cimes enneigées depuis l’autoroute, le blanc a tout recouvert jusqu’au plus bas des vallées, et bientôt même les bords de l’autoroute sont grignotés par de blancs lambeaux.

Mais les chaînes dans la voiture et la perspective d’un week-end bien rempli nous font continuer gaillardement jusqu’à Gèdre, où nous rejoignons Thierry qui nous a devancé pour participer à l’organisation du 1er Rassemblement Hivernal Canyon FFME/FFS. Pour l’heure, il n’y a pas foule au gîte du Desman où nous arrivons, mis à part l’équipe organisatrice, car le rassemblement ne commence que le lendemain. Après un rapide tour des lieux, et un repas improvisé (Merci Bertrand et Michèle ;o) , nous nous décidons pour un départ à la fraîche le lendemain matin, direction le canyon des Gloriettes. Nous savons que l’accès n’est pas déneigé, mais la motivation est à son maximum. Avant d’aller nous coucher, nous croisons M. Vade Retro qui nous vante les mérites de ses combinaisons étanches et nous fait part de la possibilité d’en tester une en condition réelle. Souplesse, légèreté, aisance, et surtout, garantie de rester sec pendant le canyon, sans avoir à se changer dans le froid avant ou après la descente... Jean Claude qui n’a pas une confiance énorme dans l’efficacité de sa combinaison néoprène en condition hivernale est tout particulièrement intéressé. Mais l’heure tourne, et nous partons dormir pour pouvoir attaquer tôt le lendemain.

7h, le réveil sonne. La motivation de la veille semble s’être envolée, et nous émergeons de nos lits péniblement après un quart d’heure de lutte contre le sommeil. La nuit a été mauvaise pour tout le monde, et nous partons en grognant prendre notre petit déjeuner. Ce dernier ne nous laisse pas une impression très favorable, le gîte a vraiment fait le strict minimum. Mais bon, on n’est pas venu pour trier les lentilles, et ce n’est pas ça qui va nous arrêter. Vite, on fait les kits et on part pour les Gloriettes. Jean Claude a réussi à emprunter une combi étanche Vade Retro, et il a tout de suite l’air beaucoup plus serein vis à vis de l’eau froide... Le temps de s’inscrire sur la liste des départs, et de constater que nous sommes censés posséder Arva, pelle à neige et sonde pour pouvoir nous engager (...), et hop ! nous voilà partis.

Il est encore tombé 5 cm de neige pendant la nuit. Sur la route des Gloriettes, la pellicule de neige a tenu. Rapidement, nous nous faisons arrêter par un mur de neige, alors qu’il doit bien rester encore 2 km jusqu’au départ du canyon. Tant pis, nous laisserons la voiture et partirons à pied. On s’équipe, les kits sont lourds : bidons de survie, pelle, piolets et crampons en plus du matériel habituel. Personnellement j’ai pris deux combinaisons, une en 2 mm et une en 5 mm à enfiler l’une sur l’autre. Bertrand emmène sa 5 mm spéciale plongée et un shorty, et des super-gants à 3 doigts. D’entrée de jeu, je décide de marcher directement en combi de 2 mm. Nous préférons laisser les raquettes pour nous alléger, mais après quelques mètres en éclaireur, je suis bien obligé de prévenir les autres que les raquettes seront indispensables. Et c’est parti pour les raquettes donc ! Le temps gris et la brume matinale on maintenant fait place à un soleil radieux et un ciel azuréen. Nous attaquons la marche avec bonheur, et les raquettes s’enfoncent profondément dans les soixante centimètres de neige fraîche qui recouvrent la route. Jean-Claude fait la trace, personne n’est passé avant nous. Nous sommes seuls dans un paysage de rêve. La progression est lente, mais nous finissons par arriver en face de la fin du canyon, un chapelet de cascades de glace dans la pente enneigée. Plus loin, nous franchissons un ruisseau et attaquons la route qui monte au barrage des Gloriettes. La présence de la route est presque imperceptible dans la pente enneigée, tellement la couche de neige est épaisse, et par endroit nous traversons d’anciennes petites coulées d’avalanche. Enfin après 2h d’effort nous parvenons au départ du canyon. Mais là, un examen rapide de l’état des lieux nous plonge rapidement dans la consternation. Au départ tout va bien, l’eau a creusé sa trace dans la neige, mais plus loin la neige recouvre totalement le canyon, aussi loin que porte notre regard, soit sur environ 200m. Impossible de faire notre trace la dedans et de déterrer tous les amarrages, et nous décidons, un peu dégoûtés, de rebrousser chemin et d’aller faire le canyon de Saugué tant qu’il est encore temps. Une heure plus tard, nous voici de retour à la voiture, et nous repassons dare-dare au gîte, dans l’espoir de pouvoir emprunter au passage une corde supplémentaire car il nous manque un peu de longueur. Malheureusement il n’y a personne pour nous dépanner, et nous décidons finalement de nous rabattre sur le canyon d’Ossoue inférieur, même si la navette parait problématique avec une seule voiture. Arrivés sur place, nous mangeons rapidement un morceau car la matinée a déjà bien puisé dans nos réserves, et alors que nous nous apprêtons à nous engager dans Ossoue inférieur, arrivent, comme par miracle, Jacques et Cathy Cohen qui nous proposent de nous faire la navette, ce que nous acceptons avec reconnaissance. Nous engageons très motivés le canyon à 13h30. L’eau est belle et transparente, avec cet éclat froid et bleuté des eaux hivernales. La neige est omniprésente, et le soleil toujours aussi généreux. La vue sur la vallée est absolument splendide et nous avançons avec entrain. Jean Claude est conquis par la combinaison étanche, et il a l’air tellement à l’aise que je lui refile mon kit avec la corde de 60m qui commence à me peser sérieusement (la plus haute cascade doit faire dans les 15m !..)

Nous progressons rapidement dans cette randonnée plus aquatique que canyonesque, et après 1h45 nous attaquons la sortie dans la neige, pour retrouver la voiture qui nous attend : le bonheur. La journée a été belle et tout le monde est enchanté, en dépit de l’intérêt très secondaire du canyon.

Apres quelques efforts supplémentaires pour sortir la voiture de la neige, nous regagnons enfin le gîte pour la soirée. L’ambiance est très animée, et nous partageons un repas pyrénéen (garbure et confit, le tout arrosé de Madiran), qui se conclut par une tombola bien dotée par les sponsors du rassemblement. Nous fixons le programme du lendemain : Canyon du Saugué le matin, puis traversée Spéléo l’après-midi. Ensuite nous ne tardons pas trop à regagner nos lits, car la journée à été plutôt bien remplie.

Dimanche nous nous levons à 7h avec beaucoup plus d’entrain que la veille, et surtout après une bien meilleure nuit. Le beau temps est éblouissant. Après un petit déjeuner encore plus minable que la veille, nous partons pour Saugué. Cette fois-ci, c’est moi qui essaye une combi étanche... La descente de Saugué est un enchantement absolu. Voilà un vrai canyon bien aquatique et vertical. Le soleil est pile dans l’axe, les conditions ne pourraient être plus favorables. Le paysage enneigé qui nous entoure est toujours aussi beau, et se mouvoir dans une combinaison étanche est un pur bonheur à coté de la 7 mm d’hier, où chaque mouvement était un effort pénible. La descente est bien sportive et technique, une ambiance de folie règne dans certaines vasques blanchies par l’écume, et la tempête règne au pied de la sublime cascade de cinquante mètres. Les sensations sont au rendez-vous !!

Sortis du canyon, nous avons rendez-vous avec Thierry vers 11h30 mais aucun de nous n’a l’heure. Nous commençons à peine à marcher sur la route qu’un van passe à notre hauteur et propose très sympathiquement de nous descendre, ce que nous acceptons avec joie. Mais arrivés à Gèdre nous croisons Thierry en voiture qui monte nous chercher !! En dépit des coups de klaxon, il ne remarque rien, et poursuit imperturbablement sa route. Quelle poisse ! Finalement Bertrand trouvera quelqu’un au gîte pour se faire monter, rejoindre Thierry et récupérer la voiture laissée au parking amont de Saugué...

Nous mangeons ensuite un morceau tout en cherchant à récupérer un maximum d’infos sur la traversée spéléo programmée pour l’après-midi, qu’aucun d’entre nous ne connaît. Mais les informations nous manquent, les minutes passent, et le temps toujours aussi magnifique est loin de nous donner envie d’aller sous terre. Finalement nous préférons tous pousser jusqu’au cirque de Gavarnie en voiture, avant de rentrer tranquillement sur Toulouse. Sous son impressionnant manteau de neige, le cirque est absolument majestueux. La grande cascade de 400m de Gavarnie n’est plus qu’un monstrueux tas de glace suspendu à la paroi. On en prend plein les yeux, et d’ailleurs le soleil tape tellement fort que l’on écourte notre sympathique promenade dans la neige, pour revenir partager une dernière bière avant de rentrer.

Et c’est plein de satisfaction que nous regagnons Toulouse, après ce magnifique week-end hivernal, qui restera gravé

Les photos : http://picasaweb.google.fr/nemo.manu/RassemblementHivernalAGedre# et là aussi : http://trupilata.free.fr/SiteVR/Accueil.html

dans nos mémoires.

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