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153.1 - Après 120 heures au gouffre Jean-Bernard

David Parrot

mardi 26 avril 2011

La nouvelle expédition au gouffre Jean-Bernard (Samoëns, 74) a eu lieu du 27 janvier au 5 février 2011. Après les travaux de 2010 à ‑500 (voir : Parrot D., Une semaine d’expédition au Jean-Bernard, Spéléo L n°19, LISPEL, 2010, pp. 95‑108) l’objectif de cette deuxième expédition était d’explorer de nouvelles zones vers ‑900.

Une partie de l’équipe s’est occupée de divers travaux importants comme la remise en tension du rappel guidé précédent la vire du puits du Chenau, le rééquipement après nettoyage de la vire du Chenau, le nettoyage et la mise en place d’un vrai bivouac pour 4 personnes à ‑900 et la dépollution entre ‑900 et ‑500 (corde, câble électrique, etc.), une grosse partie ayant été remontée jusqu’à la base du puits Alain, sauf une grosse poubelle qui est restée à ‑500 et attend de prochains volontaires...

Côté exploration et première, nous avons constaté que la salle du Chaos et salle du Nouvel An sont en fait une même et unique salle, les 2 volumes étant simplement séparés par des trémies suspendues. La découverte d’une nouvelle galerie fossile dans la Bonne Conscience permet de déboucher à une vingtaine de mètres dans la salle du Chaos (le Piège à Con n’est plus un piège : il existe ce shunt !) ainsi qu’une vingtaine de mètres en hauteur dans la salle du Chaos. On aperçoit de nombreuses traces de remplissage surtout au débouché de cette galerie, en hauteur. Le haut de la salle du Chaos n’est toujours pas visible et le télémètre laser n’en a fait qu’à sa tête et marqué ERREUR... on est pauvre en éclairage puissant...

Dans la galerie de la Bonne Conscience, il y avait aussi un laminoir à voir, au bout d’une dizaine de mètres il aboutit sur une ouverture en hauteur, qui permet d’entrevoir le prolongement d’une diaclase étroite. Mais ici, il faudrait élargir à l’explosif ! Surtout qu’un courant d’air est très marqué et la présence d’eau dans la galerie de la Bonne Conscience permet de dire que de l’eau y coule depuis ce laminoir... un point d’interrogation est laissé pour une prochaine fois !

J’ai également l’impression que la galerie de la Bonne conscience correspond parfaitement à la galerie d’accès au bivouac ‑900 puis à la galerie de Sezhommes et éventuellement envisager que toute cette branche se serait creusée avant même que la salle du Nouvel An et la salle du Chaos se soient formées (je me trompe peut-être, mais c’est comme ça que je l’ai senti en observant tout ça).

Nous avons également constaté une accumulation de conglomérat sous la trémie suspendue de la salle du Chaos, donc visible à partir de la salle du Nouvel An. On retrouve ce même conglomérat au niveau de la trémie de la Nuit blanche, c’est le filon que l’on a suivi pour creuser la trémie.

Juste au-dessus de la galerie d’accès au bivouac ‑900 il y avait un point d’interrogation, en effectuant l’escalade, nous avons constaté qu’il n’y avait aucune suite, mais un dépôt de boue important...

Enfin, pour en finir avec nos observations, je termine par une description de la nouvelle partie du réseau actif (ou réseau Hyperactif) : la trémie de la Nuit Blanche est, elle aussi, suspendue. Il faut descendre un P15 pour prendre pied à la base de la chute d’eau que forme la trémie. La suite du réseau Hyperactif est totalement différente de ce que l’on parcourt précédemment, on sent que l’on est dans les entrailles d’un gros gouffre puisque c’est sous forme d’une diaclase que l’eau poursuit son chemin, on doit descendre d’une cinquantaine de mètres depuis le haut de la trémie jusqu’au terminus 2011. On retrouve par endroit au plafond quelques cheminées (il faudra y jeter un coup d’œil, il est possible d’y trouver peut-être un réseau de galeries supérieures) et en avançant on tombe sur une salle où le changement de direction est net ! On repart en direction de la galerie de Sezhommes. Dans cette salle se développe deux galeries, une active, et l’autre « boueuse ». Dans cette branche boueuse, on observe des niveaux de mise en charge jusqu’à 2 mètres au-dessus de nos têtes (une argile très grise et non brune). Au bout de cette galerie deux points d’interrogation sont posés notamment sur une vasque d’eau 3 m ´ 3 m avec un courant présent. Dans la branche active qui se développe en parallèle, la progression n’est pas aisée car c’est plutôt étroit et bas. Une roche d’aspect volcanique est présente avec des joints de calcite jaune-or (présence de souffre dans la calcite ?) : arrêt dans cette branche sur rien, il faut juste s’engager mais nous sommes trop fatigués par ces 30 heures non-stop d’exploration… De la première reste donc à faire dans cette partie !

En parallèle à l’exploration de la trémie une équipe est retournée explorer le méandre que l’on a découvert l’an passé, le méandre Damoclès. En continuant un peu et en descendant dans le méandre on tombe parfaitement au-dessus du gros bloc de la salle de la Gourance (passage obligatoire en dessous du bloc pour aller vers le fond du gouffre).

Exploration à découvrir en images ici :

https://picasaweb.google.com/david.parrot/Expedition2011AuGouffreJeanBernard02#

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