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229.4 - Un week-end pas « Ratey » du tout

Olivier Gradot

samedi 9 septembre 2017

Juillet 2017, nous sommes sur le retour de notre périple de trois semaines entre le Doubs, la Haute-Savoie, l’Ain et les Hautes-Alpes et Théo me demande si je suis dispo le week-end du 26 août pour s’organiser une sortie spéléo dans le Doubs. Après vérification avec mon programme ça colle. La semaine précédant la sortie nous hésitons entre remonter le Verneau depuis la grotte Baudin pour aller voir le tripode ou aller au gouffre du Mont Ratey pour aller voir la galerie de la Toison d’Or. Au final c’est cette dernière qui sera choisie comme destination.

Vendredi 25 août, 8 h 40 : j’arrive avec ma roulotte chez Théo. Nous chargeons son matériel puis nous nous rendons dans nos locaux de Nancy-Thermal pour préparer notre matériel et celui qu’Olivier Humbert utilisera pour les sorties initiations qu’il a organisées en parallèle aux Cavottes et aux Ordons. Nous quittons Nancy vers 11 h et roulons sous le soleil en direction du gîte de Montrond-le-Château avec une étape à Besançon pour y acheter de quoi faire ripaille sur et sous terre.

Nous arrivons au gîte à 15 h et déchargeons les vivres. Théo avale un sandwich en vitesse puis nous préparons un kit afin d’aller pré-équiper les premiers puits du gouffre aujourd’hui pour gagner du temps sur la journée de demain. Nous quittons le gîte au moment où Sabine, Séverine et Harko arrivent. La route jusqu’au Mont Ratey nous prend 40 minutes. On s’équipe puis direction l’entrée de la cavité qui est située à cinq minutes de marche du parking. Le ruisseau est presque à sec, c’est impeccable nous aurons de bonnes conditions pour notre parcours.

Théo équipe le premier puits, on descend ensuite dans une salle où des grilles métalliques ont été installées afin d’arrêter la descente de rochers lors de crues. Théo se lance dans l’équipement du deuxième puits et une fois en bas nous constatons que la corde frotte un peu. Comme les spits qui auraient permis d’éviter cela ne sont plus très beaux à voir je profite du temps que Théo mettra pour équiper le début du troisième puits pour poser un spit tout neuf que je baptise « Brigitte le spit ». Une fois Brigitte installée je descends rejoindre Théo puis nous remontons rapidement. Dehors la nuit commence à tomber. On se change, j’envoie un texto à Sabine pour lui dire qu’on décolle et nous faisons route vers Montrond en ouvrant bien l’œil lors des passages en forêt des fois qu’un animal vienne à traverser la route devant nous.

Nous arrivons au gîte vers 22 h 30. Pendant ce temps Didier est arrivé. Nous cassons la croûte et sommes rapidement rejoints par Olivier Deck. Didier nous a ramené un dessert de choix : une tarte à la mirabelle, vue l’année plus que mauvaise pour ce fruit, je ne manque pas de la goûter car je ne suis pas sûr d’en recroiser une d’ici l’année prochaine... À 23 h 30 le silence règne dans le dortoir, les taupes sont allées se coucher tôt pour être en forme le lendemain.

Samedi 26 août : je me lève le premier à 5 h. Je prépare la table pour le petit-déjeuner, lance les cafés et après le réveil de Sabine qui part promener Harko je pars en voiture vers Amancey pour aller chercher du pain frais. Les autres sont levés à mon retour. Nous prenons notre petit-déjeuner, préparons les kits de cordes et de nourriture et, après l’arrivée de Philippe Pepek, nous partons vers le gouffre. Nous arrivons au parking vers 9 h, on s’équipe et c’est parti !

La première partie de notre parcours est constituée d’une succession de puits qui nous mènent à ‑160 m. Le groupe avance bien. Comme d’habitude on raconte mille et une conneries et on rigole bien. J’apprécie la variété de morphologie des différents puits que nous passons, certains en colimaçons, d’autres en pente, du plein gaz, du contre-paroi, bref c’est toujours différent et c’est visuellement très chouette. La seule étroiture qui existe sur la descente, la fameuse « Césarienne », a été shuntée et nous passons par dessous via un boyau rendu large à coups d’explosifs. Olivier en manque d’étroiture passe par la Césarienne et ne trouve pas le passage plus pénible que ça. Quelques descentes et quelques rires plus tard nous arrivons au dernier puits de notre parcours, un beau P35 en grande partie plein gaz que nous descendons avec un passage de nœud car notre corde n’est pas assez longue. D’en bas, Théo nous dit de faire attention car sur la fin de la descente la corde frotte contre un rocher, la chose est corrigée par Olivier qui trouve où sont cachés les spits permettant d’installer un frac sur la dernière partie de la descente.

Une fois tous en bas du puits nous cassons rapidement la croûte puis partons vers la galerie de la Toison d’Or. On passe un mini-méandre, un petit lac, deux passages en vire horizontale puis arrivons dans cette galerie qui nous a fait rêver en photos. Conformément à nos attentes c’est super joli, le style alpin de la première partie du parcours laisse place à une large galerie superbement concrétionnée, c’est plein de grandes fistuleuses et de stalagmites géantes d’une superbe blancheur. Nous croisons de belles excentriques, des petits gours où croissent de beaux cristaux de calcite et bien sûr nous prenons le temps de prendre plein de photos avec différentes mises en scène et éclairages. L’endroit que j’ai trouvé le plus beau est le lac se trouvant au milieu de la zone la plus concrétionnée, des colonnes l’entourent et son fond est couvert de cristaux, des îles y sont formées par les stalagmites y poussant, c’est plutôt féérique. Théo et moi restons un moment-là à jouer avec les éclairages pour essayer de faire « LA PHOTO » et je dois dire qu’on n’a pas été trop mauvais sur ce coup. Pendant qu’on shoote, Olivier part visiter une partie des galeries continuant plus loin et les autres retournent au P35 où nous les rejoignons une vingtaine de minutes plus tard.

Didier entame la remontée suivi de Séverine et Philippe. Pour éviter de nous refroidir et profiter de l’occasion pour faire la manipulation en milieu réel, on double la dernière partie du puits et Olivier et moi-même entreprenons une petite séance de décrochages mutuels. L’objectif des trois minutes max n’est de loin pas atteint mais ça fait toujours du bien de réviser ces techniques ailleurs qu’au gymnase. La séance « torture génitale » achevée, Olivier remonte suivi de Théo et je déséquipe en chantant du Malicorne et autres trucs farfelus qui me passent par la tête. À mi-parcours je laisse Théo récupérer mon kit, j’en récupère un vide et continue ma séance déséquipement en chantant.

À noter que certains spits sont sortis bien trop facilement à mon goût de leur fourreau... Note aux personnes prévoyant d’aller se faire ce gouffre dans les prochains temps : la trousse à spiter n’est pas de trop.

Quand nous arrivons à la base du dernier puits Olivier nous dit, depuis la surface, que le reste de la troupe va partir vers Montrond pour commencer à préparer le barbecue, nous avons la présence d’esprit de leur dire de nous laisser le bidon de secours où se trouve les clés de notre roulotte (ça, ça n’aurait pas été une bonne blague !). À 20 h 15 Théo et moi sortons. On se change manu-militari et partons vers Montrond. En chemin Théo appelle Olivier Humbert car nous sommes un peu inquiets par rapport à notre heure d’arrivée et avons peur que lui et sa troupe trouvent le temps long en nous attendant. Par chance ces derniers se sont levés tardivement et au moment de notre appel ils viennent tout juste de finir leur sortie : un timing tip-top !

À 21 h 15 tout le monde est autour du barbecue pour l’apéro. Le bon vieux Dom’ est aussi de la partie. La soirée se passe tranquillement, ça discute spéléo, comme d’habitude il y a le passage obligé où on se raconte la vie de nos lampes et de nos longes, on déguste saucisses, brochettes, viandes, salades, amer-bières et fromages et, pour le dessert, nous avons droit au légendaire gâteau au chocolat de Sabine (rien que pour ça les gens qui ne sont pas à l’USAN ne savent pas ce qu’ils ratent...). On réfléchit déjà aux prochaines sorties à programmer, on fait des projets pour notre nouveau local, Sabine essaye de réparer mon dos tassé par ces Pxxxxs de kits, on blague, on rigole... Une soirée Montrond quoi... Pour ma part je suis bien rincé alors je ne fais pas partie des derniers debout et vais rejoindre le dortoir vers minuit.

Dimanche 27 août : je me lève en avant-dernier vers 8 h 30, les autres sont en train de prendre leur petit-déjeuner et je les rejoins pour prendre ma dose de caféine. Rassasiés, nous nettoyons notre matériel et commençons à ranger le gite. La troupe projette d’aller se finir sur une petite session via ferrata. Ce sera sans moi et Didier qui devons rentrer tôt. On se quitte donc vers 10 h. Je reste un peu au gîte pour donner un brin de nettoyage et boire quelques cafés avec Dominique qui attend sa troupe pour aller aux Ordons et vers 11 h 30 c’est l’heure du retour vers Nancy avec de bons souvenirs plein la tête.

En conclusion un gouffre très sympathique dans lequel nous retournerons sûrement pour aller jusqu’au fond. Merci à Théo et les autres pour le fun, merci à la météo pour nous avoir épargnés les remontées sous la douche et Viva la Spéléo !!! ;)

Photos sur : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/sets/72157685881328853

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