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249.1 - Une virée hivernale à Pourpevelle et la Malatière

Olivier GRADOT

jeudi 2 mai 2019

Vendredi 11 janvier 2019, il est 17 h 45 quand j’arrive chez Théo. Nous chargeons ses affaires dans la roulotte et partons en direction du Doubs plus précisément à Bournois où Martial a loué le gîte « La Malathière » pour le week-end. Au programme une rando aquatique dans le réseau sud de Pourpevelle pour samedi et une visite partielle du gouffre de Bournois le dimanche.

Nous venons tout juste de quitter Nancy quand nous recevons un appel de Jean-Luc nous prévenant que Martial et lui sont sur le point d’arriver sur place. Je lui demande l’état de la route car des chutes de neige sont prévues et ce dernier m’indique que pour leur part il neigeait un peu lors du passage dans les Vosges mais que ça allait. De notre côté nous avons eu un peu plus de neige et ce sur toute la deuxième moitié du parcours. Avec mes pneus été ça glissait un peu sur la fin mais c’est resté praticable moyennant quelques précautions. Nous arrivons sur place après deux heures de route, et rejoignons Martial, Jean-Luc, Benoit et Maud qui sont en train de finir leur dîner. Pascal, lui, n’arrivera que demain matin. Le gîte est sympa, c’est grand et bien équipé avec un garage spacieux qui nous permettra de stocker et faire sécher notre matériel spéléo. À la base il était prévu que Théo et moi équipions ce soir l’entrée du gouffre de Pourpevelle au niveau de la doline et du P40 d’entrée mais comme ça risquait de verglacer nous avons reporté ça au lendemain matin en prévoyant de partir un peu avant le reste du groupe afin de ne pas les faire attendre dans la neige.

Afin de gagner du temps sur le lendemain nous préparons le prochain dîner : au menu ce sera spaghettis à la bolognaise façon USAN. Petit à petit les gens vont se coucher. Pour ma part je discute avec Théo dans la cuisine jusqu’à une heure trente du matin, heure à laquelle nous allons rejoindre Jean-Luc dans une chambre et nous faire engueuler par ce dernier qui n’aime pas la lumière bleue des écrans de smartphones...

Samedi 12 janvier, il est 8 h 30 quand Pascal nous rejoint au gîte alors que nous finissons de petit-déjeuner. Vers 9 h Théo et moi partons vers Pourpevelle dont l’entrée est facilement trouvée grâce à Google maps qui localise bien cette dernière. À notre arrivée le paysage est recouvert d’une fine couche de neige, c’est bien joli. La doline d’entrée se situe juste à côté de la route. Il fait 1° C, nous avons bien fait d’enfiler nos sous combis au gîte. On s’équipe rapidement et partons chacun avec deux kits (un de matériel et un avec nos néoprènes) en direction du puits d’entrée que Théo commence à équiper par la gauche mais finit par équiper par la droite car un des arbres qu’il pensait utiliser ne m’inspire pas trop confiance vu la façon trop facile avec laquelle j’arrive à faire bouger son tronc. On rentre dans le gouffre au moment où nous entendons les autres arriver au niveau du parking. La première salle est déjà sympathique à voir, on se lance dans l’équipement en double du P40, Théo commence par l’accès « bas », moi par l’accès « haut » puis on échange nos rôles. J’installe pour ma part les quelques fractionnements de l’accès bas et descends en premier dans ce bien joli puits via une belle partie plein gaz et un gros volume.

Après quelques minutes les autres commencent à arriver. Maud se débrouille plutôt pas mal pour une première sortie sur corde et atterrit tout en douceur en bas du puits. Une fois tout le monde en bas nous continuons notre chemin en direction du réseau Sud guidés par Martial. Nous commençons par de la marche dans une belle galerie large, faisons un petit détour pour voir quelques jolies zones proches du début de la galerie menant à la diaclase Weite puis faisons demi-tour et bifurquons vers le réseau Sud via un petit passage plus bas mais pas très long que certains passerons à quatre pattes et d’autres en position voutée. Après quelques minutes Martial nous indique que nous sommes arrivés au moment tant attendu d’enfiler nos néoprènes, étape toujours amusante qui nous prendra bien un bon quart d’heure. J’ai à peine fini d’enfiler mon armure étanche que je crève déjà de chaud, il faut vite qu’on aille s’immerger ! Heureusement, ça ne tarde pas et c’est avec plaisir que l’on rentre dans l’eau des premières parties aquatiques. À partir de là notre parcours et vraiment beau, concrétionné, les volumes sont sympas et c’est varié niveau paysage et profondeur, on traverse des bassins, des gours et croisons des niphargus aussi dodus que des saumons d’élevage norvégiens… Nous avions avec nous de quoi équiper un petit puits mais ce dernier étant équipé en fixe notre matériel ne servira pas. Ayant avec nous un appareil photo étanche nous prenons le temps de faire pas mal de pauses photos en jouant avec différents éclairages. Perso je me fais bien plaisir sur le coup-là !

Tranquillement nous continuons notre parcours jusqu’à l’endroit où le réseau Sud se sépare en deux, un peu avant le delta de l’Amazone puis nous faisons machine arrière, Théo et moi traînerons de la patte à l’arrière pour prendre le temps de faire encore quelques photos et d’aller visiter une petite galerie aux eaux profondes et à l’eau bien cristalline. Le reste de la troupe fonce devant sûrement attiré par le bidon de bouffe...

Nous rejoignons ensuite le groupe. Tout le monde se change pour se remettre en tenue spéléo « classique » et nous cassons rapidement la croûte et apprécions un café que nous prépare Théo. Rassasiés et réchauffés par le café nous filons vers le P40 où Martial nous attend. Théo et moi remontons en premier pour installer si besoin un balancier, Jean-Luc et Pascal se chargeront de déséquiper. Au final Théo et moi avons eu le bon rôle car Maud (assistée par Benoit et conseillée par Martial) remonte le puits comme une pro moyennant quelques insultes envers son matériel de progression sur corde (c’est une technique assez répandue ça... Moi, perso, j’engueule mes kits régulièrement). Le temps que tout le monde arrive je fais encore quelques photos, puis nous remontons tous le dernier puits que Théo a équipé en double. Pascal et Jean-Luc nous suivent à la trace (quelle efficacité !) et une fois tout le monde dehors nous retournons aux voitures nous changer et rentrons au gîte via des routes sans neige cette dernière ayant fondu dans la journée.

Une partie du groupe prépare le dîner pendant que l’autre s’occupe de ranger le matériel utilisé ce jour et de préparer celui du lendemain. Vient ensuite l’heure de l’apéro, ça discute de bouffe bio, des vegans, de collapsionisme, de spéléo, de trucs improbables, on se raconte des histoires de sorties, on « check » la topo de la cavité prévue pour le lendemain puis avalons nos spaghettis en les accompagnant de bonnes bouteilles de vin rouge le tout à la chaleur agréable du poêle à bois. Pour ma part je ne ferai pas long feu car les dernières nuits ont toutes été un peu courtes, mais rassurez-vous Pascal et Théo (surtout Pascal) ne manqueront pas de venir m’emmerder (Jean-Luc ayant eu envie de nous étrangler la nuit dernière s’étant installé sur un fauteuil au salon...).

Dimanche 13 janvier 2019 : on se réveille aux alentours des 6 heures, on prend le petit-déjeuner et vu qu’il pleut pas mal Théo et moi proposons de partir équiper en avance le puits d’entrée pour éviter que tout le monde se mouille direct.

Il est 7 h 30 quand nous quittons le gîte, nous arrivons (malgré un petit détour) rapidement au parking du gouffre de Bournois (aussi nommé gouffre de la Malatière). La pluie s’intensifiant nous nous équipons en mode rallye puis rejoignons le P7 d’entrée que j’équipe avec l’aide de Théo car nous avons choisi de réaliser un Y entre deux arbres situés de part et d’autre du puits.

Les autres nous rejoignent pile poil au bon moment. Je descends en premier et Théo va faire quelques ajustements pour rehausser la tête de puits et corriger une zone de frottement. Une fois tous en bas nous commençons notre parcours. Premier constat : ça glisse de partout, il va falloir faire attention. D’entrée les volumes sont impressionnants pour la région, c’est large et haut de plafond. Nous descendons dans la galerie principale du réseau Nord jusqu’à la Cathédrale. De là, comme nous hésitons sur le chemin à prendre et jetons un rapide coup d’œil vers une galerie descendante, Martial ne reconnaît pas l’endroit et nous retournons à la Cathédrale. Au final c’est juste sur la gauche de cette dernière qu’il fallait passer. Nous nous faufilons dans un petit passage que Martial reconnaît de suite car des « citrons » pendent du plafond et continuons notre parcours par un petit ramping. Après ce dernier nous arrivons dans la salle du Pilier (qui est plutôt sympathique à voir), un peu de ramping plus tard on arrive à la vire que j’équipe jusqu’à un petit laminoir pas sévère mais un peu mouillant. On s’amusera ensuite à faire du toboggan sur un sol glissant puis nous arrivons dans le Métro des galeries Sud. Là, les volumes rappellent clairement les conduites forcées de la grotte Saint-Marcel-d’Ardèche. C’est le moment que je choisis pour commencer à faire des photos ce qui fait au départ râler Pascal qui n’est pas fan des moments d’immobilité nécessaire à la chose, mais au final il s’y prête sans trop me pourrir tant que je ne traîne pas (ce qui n’est pas chose aisée quand l’objectif de l’appareil se recouvre constamment de buée). Nous continuons le long de cette grande galerie puis empruntons un bout de nouille équipé en fixe pour éviter de passer dans le bassin d’un gour et arrivons dans une belle zone avec de grandes colonnes et coulées.

C’est ici qu’une partie du groupe s’arrête pour faire chemin arrière. Pour ne pas bouchonner inutilement Théo, Pascal et moi-même continuons un peu et prenons le temps de refaire quelques séances photos. Ceci fait nous faisons aussi chemin arrière, Pascal déséquipe la vire, à force de raconter des conneries on se paume quelques minutes au niveau d’un croisement convaincus qu’il fallait continuer tout droit mais rapidement stoppés par la hauteur de plafond plutôt sélective du passage (quand Théo dit que c’est étroit c’est que c’est vraiment étroit...). À nouveau sur la bonne route nous repassons par la salle du Pilier, dernière pause photo et retour rapide jusqu’au P7 d’entrée que je déséquipe par chance sans pluie.

Nous retournons aux voitures, nous nous changeons, buvons une bière et rejoignons le reste de la troupe au gîte vers 14 h 15 pour le déjeuner. Une fois tout le monde rassasié, nous remballons nos affaires, lavons le gîte et rentrons vers Nancy avec un arrêt apprécié chez Benoit et Maud où nous pourrons profiter de lavoirs et d’une installation bien pratique pour le nettoyage du matériel avant de nous séparer.

Un grand merci à Martial pour l’organisation du week-end, aux cuisiniers et cuisinières pour les bons plats et à tous pour l’ambiance sympathique tout au long du week-end.

Photos de Pourpevelle et de la Malatière sur Flickr.

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