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58.2 - Aude 2003 - Le camp de printemps de l’USAN

Daniel PREVOT

mercredi 1er janvier 2020

Cette année encore, Pascal CUXAC (notre Lorrain du sud, dont personne ne sait qui a pris le nom de qui : est-ce la famille qui a pris le nom du village ou l’inverse ?) nous a organisé un camp super, par un temps super, dans un cadre super... enfin bref vous l’avez compris : c’était bien, c’était même très bien... je dirai même plus : c’est à renouveler...

Le camp s’est déroulé du samedi 26 avril au samedi 3 mai dans l’Aude, plus précisément dans le Cabardès à une quinzaine de kilomètres au nord de Carcassonne en bordure de la Montagne-Noire (pour faire une comparaison : administrativement le Cabardès est à l’Aude ce que le Xaintois par exemple est à la Meurthe-et-Moselle) et à environ 900 km par la route de Nancy. Pour plus de précisions concernant notamment les karsts de la Montagne-Noire, veuillez-vous reporter à l’excellent livret de présentation du camp réalisé par Pascal, remis à chaque participant et déposé à la bibliothèque du club.

Samedi 26 avril : après un excellent cassoulet de Castelnaudary (il paraît qu’il n’est de vrai cassoulet que celui de Castelnaudary !) servit dans des Cassoles individuelles (sortes d’écuelles creuses en terre cuite) à la Maison du Cassoulet au cœur même de la célèbre Cité de Carcassonne (nous vous recommandons cet excellent restaurant où déjeunèrent Noëlle ANTOINE, Pascal CUXAC et son papa, Alexandre, Amandine, François et Martine NUS, Daniel et Éliane PREVOT), nous rejoignîmes les autres participants : Jérôme CONTAL, Gaëlle DESCHIN, Martial MARTIN, Gabriel et Pascal ODINOT, Denis WELLENS (spéléo flamand, membre correspondant de l’USAN, qui participe souvent aux activités du club), au gîte municipal de Aragon. Ce gîte d’une douzaine de places est membre de la Fédération des Gîtes de France, nous le recommandons. Amandine, François et Martine nous quittèrent après le repas du soir, le camp comptait donc 11 participants.

Aragon est un charmant petit village pittoresque, classé, du Cabardès, dont il est la « capitale ». Fort actuellement d’un demi millier d’habitants (453 exactement lors du 33e et dernier recensement de 1999), il compte beaucoup de jeunes de moins de 20 ans. Ainsi par exemple 45 enfants fréquentent son école primaire. Une quinzaine d’associations diverses (sportives, culturelles, de protection et conservation du patrimoine..., dont l’Association Terre d’Aragon en Cabardès dénommée sous l’acronyme ATAC) contribuent à son animation. On peut admirer dans le village même : devant l’église quelques stèles discoïdales (rares), à l’intérieur de l’église d’architecture gothique plusieurs bois peints du XIIIe s., une statue de la vierge à l’enfant du XVIe s., et derrière l’église une exposition permanente sur l’architecture rurale : des murs de pierres sèches de diverses factures, la reconstitution d’une Capitelle (cabane de pierre sèche), etc. Dans les joints des pierres des murs du village, poussent à profusion de nombreux ombilics à fleurs pendantes (ombilicus pendulinus), crassulacée très décorative que l’on rencontre un peu partout dans cette région et totalement inconnue en Lorraine. Aux abords immédiats du village fleurissent de nombreuses et splendides euphorbes characias (euphorbia characias), espèce endémique à la région méditerranéenne.
À consulter : www.aragon-cabardes.com.fr

Dimanche 27 avril : les participants se répartirent en 3 équipes : visite du réseau de Cabrespine pour Daniel, Gabriel, Jérôme, Noëlle, Pascal 1 (notre G.O.) et Pascal 2 ; visite du réseau de Trassanel pour Alexandre, Denis, Gaëlle et Martial ; tourisme et plage pour Éliane (qui ayant une entorse au poignet ne pouvait descendre sous terre).

La grotte de Cabrespine est une rivière souterraine résultant des pertes de la Clamoux. Avec ses 16058 m topographiés, ce réseau occupe la 36e place des grandes cavités françaises selon Spelunca n°90 du 2e trimestre 2003. Il se développe essentiellement dans les calcaires noirs en plaquette du Gothlando-Dévonien (cf. le livret de présentation par Pascal). Cette rivière traverse à peu de distance de l’entrée ouverte par les spéléos, une énorme salle dite des éboulis (environ 300 m de haut, plus de 100 m de diamètre, pour un volume estimé à 1 600 000 m3, la Tour Eiffel pourrait y tenir entièrement). La partie supérieure de cette salle étant proche du bord de la vallée, un tunnel d’accès a été creusé de l’extérieur, et ladite partie supérieure (à environ 250 m du fond) a été aménagée pour les touristes qui ont ainsi accès à ce que les guides touristiques de la région présentent comme le Gouffre Géant de Cabrespine au bord duquel ils peuvent se pencher. Le propriétaire de la partie aménagée autorise le CDS-11 à utiliser ses installations pour emmener un nombre limité de spéléos extérieurs. Nous avons donc utilisé l’échafaudage haut d’une cinquantaine de mètres, permettant aux équipes d’entretien d’accéder aux installations électriques dont le gouffre est muni, pour atteindre le fond après avoir désescalader un énorme éboulis. Sur un bloc au fond, nous avons remarqué un myriapode cavernicole d’environ 2,5 cm (son aspect : filiforme, blanchâtre translucide, démontrait clairement son appartenance aux troglobies). Cette cavité possède certainement une riche faune. La rivière est régulièrement entrecoupée par des éboulis, des blocs, des gours profonds... qui rendent le parcourt assez sportif. Nous sommes allés jusqu’à la salle des Dômes (énormes monticules stalagmitiques d’environ 4 m de diamètre et 5 m de haut). Nous avons pu admirer en de nombreux endroits de magnifiques bouquets d’aragonite. Le réseau étant lui même très décoré par d’impressionnantes concrétions (stalactites, stalagmites, draperies ocracées...). C’est réellement une grotte qui mérite bien la protection dont l’entourent les spéléos locaux. Nous étions accompagnés par Serge DELPECH et son fils Éric, du SCA (Spéléo Club de l’Aude). Un grand merci à eux pour la grande disponibilité dont ils ont fait preuve pour nous.

Lundi 28 avril : les participants se répartirent en 3 équipes : randonnée jusqu’aux cascades de Cubserviès pour Alexandre, Daniel, Éliane, Martial, Noëlle et Pascal 1 ; tourisme cathare pour Gaëlle et Jérôme ; escalade pour Gabriel et Pascal 2.

Lors de notre randonnée à travers une nature très riche, très fleurie (ciste mauves, genêts scorpions, sarothames...) et très embaumée (lavandes, thyms...), nous avons croisé plusieurs longues processions (en files ininterrompues de 1,5 m à 2 m) de chenilles qu’il valait mieux ne pas caresser : il s’agissait des redoutables proces-sionnaires du pin (thaumetopœa pityocampa, cf. Le P’tit Usania n° 43 de mars 2002) dont on pouvait voir des nids dans de nombreux arbres. Les cascades de Cubserviès sont données localement comme étant les plus hautes d’Europe (90 m) mais ce dénivelé est en fait la somme de plusieurs tronçons dont le plus haut n’est que de 30 m, aussi ce titre est fortement contesté. Elles sont devenues un parcourt classique de canyoning, depuis que notre ami Christophe BESS du SCM (Spéléo Corbières Minervois) les a descendues il y a quelques années.

Mardi 29 avril : les participants se répartirent en 2 équipes : Daniel et Éliane en ballade historico-œnologique (abbaye de Fontfroide, village médiéval de Lagrasse, caves de Terra-Vinea...) ; visite de la grotte de Varenne pour Alexandre, Denis, Gabriel, Gaëlle, Jérôme, Martial, Noëlle, Pascal 1 et Pascal 2.

Mercredi 30 avril : les participants se répartirent en 4 équipes : randonnée à Limousis pour Alexandre, Gaëlle, Jérôme et Martial ; escalade au massif de la Clape à la Couleuvre pour Gabriel et Pascal 2 ; ballade au lac de Laprade pour Denis, Noëlle et Pascal 1 ; parcours botanique pour Daniel et Éliane.

Le Sentier du Vallon de la Valette à Aragon présente en cette période de l’année un intérêt certain. Il est fort bien décrit dans l’excellente brochure éditée par ATAC il y a quelques années (édition malheureusement épuisée). Long de 4,4 km il est donné pour une petite ballade de 2 heures au plus. Avec Éliane, il nous a fallu la journée... pour aller de découverte en découverte, de détermination en détermination... il me faudrait plusieurs pages pour vous parler des aristoloches, des amélanchiers, des aphyllantes, des grémils bleus, des cistes, des globulaires, des hélianthèmes blancs, des ophrys araignée, et de tant d’autres plantes si caractéristiques... Je le conseille vivement aux botanistes. Ce sentier traverse également quelques gisements fossilifères : nummulites (Ø ≈ 8 mm), gastéropodes...

Jeudi 1er mai : les participants se répartirent en 3 équipes : Daniel et Éliane en randonnée sur le Sentier des Pierres Sèches rejoints par Denis (parti à Limoux) chez PIG (Pierre GUERIN) ; ballade historique dans le RAZEZ pour Gaëlle et Jérôme ; visite de l’aven de Clergue pour Alexandre, Gabriel, Martial, Noëlle, Pascal 1 et Pascal 2.

Le sentier des Pierres Sèches ne présente aucune difficulté sinon qu’il est très mal balisé à son départ. Il faut en fait monter au nouveau lotissement dit des Capitelles. Le balisage correct de cette ballade ne commence qu’à partir de la garrigue à l’extrémité du lotissement. Le sentier circule dans la garrigue en allant de Capitelle en Capitelle, toutes très bien rénovées. Il nous a permis la découverte de nouvelles espèces végétales : lin de narbonne, ornithogale de Narbonne... Le parcours est très facile et intéressant. Nous sommes ensuite allés rejoindre Denis chez PIG* qui nous a montré son importante collection de coquillages connue mondialement par les spécialistes de conchiologie. PIG est réellement un très grand spécialiste, son musée est à voir. Son épouse fait preuve d’un talent certain de sculpteur. Ses œuvres feront vraisemblablement le bonheur d’un musée local plus tard.

Vendredi 2 mai : une seule équipe.

Visite le matin de la grotte de [censuré] (sauf pour Éliane handicapée). Cette grotte a été ouverte à l’occasion d’une recherche minière d’or. La mine a recoupé un petit réseau d’une rare beauté. On se croirait en permanence dans une géode. Les aiguilles d’aragonite pure sont d’une taille impressionnante (30 cm pour certaines) et tapissent à foison les parois et le plafond. Ce fut un régal pour les yeux. Inutile de préciser que cette cavité est très protégée. Nous étions accompagnés par Serge TOSSATO et son fils, du SCM. Un grand merci à eux pour la grande disponibilité dont ils ont fait preuve pour nous.

L’après-midi fut réservé à la visite des Châteaux de Lastours. Il y en a 4 (forteresses en ruines bien sûr) au sommet de 4 pitons rocheux immédiatement voisins. Jérôme, Gabriel, Martial, Noëlle, Pascal 1 et Pascal 2 en profitèrent pour visiter la petite grotte dite Trou de la cité (sous l’un des château). Nous avons également visité un village castral (au pied du château) qui fait l’objet de travaux archéologiques. Nous étions accompagnés par André RIEUSSEC, sa fille Véronique et par Caroline OMPRARET (future conservatrice du futur musée local) tous trois du SCA. Un grand merci à eux aussi pour la grande disponibilité dont ils ont fait preuve pour nous.

Samedi 3 mai : Nettoyage des lieux le matin puis départ.

Nous sommes rentrés à Nancy enchantés de ce camp dont ce compte-rendu ne peut donner qu’un aperçu, l’auteur n’ayant pas pu participer à toutes les activités, chacune méritant un grand développement. Nous nous y sommes faits de nouveaux amis, cela est également important. Encore un grand merci à eux tous. Lors de la réunion du club, vendredi 9 mai, la projection du diaporama numérique réalisé sur ce camp a suscité bien des envies...

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