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60.7 - Le XXVe Congrès de la FFS - Ollioules 2003
Daniel PREVOT
mercredi 1er janvier 2020
Le XXVe Congrès National de la FFS a été organisé les 7, 8, et 9 juin derniers (Pentecôte) à Ollioules par les spéléos varois. Il en restera dans la mémoire fédérale au moins l’image d’un congrès particulièrement réussi.
Ce compte-rendu est personnel et partiel, l’auteur n’ayant pu assister à l’ensemble de la manifestation. La délégation lorraine comprenait : Claude Herbillon Grand Électeur de la Lorraine et représentant la Meuse, Stéphane Jaillet Président de la commission scientifique nationale, Jean-Luc Metzger Président de la LISPEL représentant la Lorraine, Daniel Prevot Grand Électeur de la Lorraine et représentant la Meurthe-et-Moselle, par procuration à Daniel Prevot : Christian Roumegous Grand Électeur de la Lorraine. D’autres Lorrains étaient présents à titre personnel : Jean-Pierre Baudoin, Corinne et Célia Jaillet, Éliane Prevot, ainsi que Nicolas Prevot qui y fit une rapide apparition.
Avec Éliane nous sommes arrivés sur la place du congrès le mercredi 4 en fin d’après-midi. En ville la signalétique était déjà posée et de nombreux spéléos s’affairaient. Nous fûmes chaleureusement accueillis par Alain Mattéoli en train d’installer le bar du « Spéléo-bar » et Gilles Collin Président du comité d’organisation. Le ton était donné, on sentait que ce congrès ne pourrait qu’être réussi
Mais au fait, qu’est-ce donc que le Spéléo-bar ? C’est un concept importé d’Italie, parfaitement défini pour ce congrès par la circulaire annonciatrice de février 2003 : le Spéléo-bar est un endroit réservé à la restauration. Celle-ci est assurée par des clubs ou autres associations devant être en mesure de fournir un repas complet pour un coût modique à au moins 60 personnes lors de chacun des 5 repas prévus du congrès. D’autres contraintes de sécurité et d’hygiène étaient imposées. Le bénéfice de la vente était acquis au vendeur, etc. Implanté sous un super chapiteau, il fut un vrai succès. À ne pas oublier sous le chapiteau en accès libre : une fontaine à pastis qui coulait en permanence. Imaginer une installation de toilette des centres de vacances des années 60 : un abreuvoir en tôle zinguée surmonté en parallèle d’un tuyau perforé à intervalles réguliers de trous émettant des jets vers le bas... le tout relié en circuit fermé à un tonneau de mélange Ricard-eau muni d’une pompe d’aquarium et le tour est joué... Génial !
Ollioules est un petit bourg très pittoresque de 13 000 habitants planté sur les flancs de la montagne qui jouxte la Communauté Urbaine de Toulon à laquelle il appartient. La mer est donc toute proche : Sanary plage à quelques kilomètres. Son nom vient de Oliva, l’olivier en latin, comme cela fleure bon la méditerranée.
Vendredi 6 à partir de 15 heures les premiers arrivants affluaient déjà. Les habituels stands de vente (professionnels, clubs et organes fédéraux) s’installaient dans un grand gymnase. On pouvaient y noter la présence d’italiens, d’allemands, de suisses, de belges... Ce congrès avait bien un aspect international. On apprit alors qu’il serait également le 1er congrès de la FSCE (Fédération Spéléologique de la Communauté Européenne) ce qui de toute évidence n’a été programmé que sur le tard puisque les documents officiels du congrès (t-shirts, plaquettes, affiches...) n’en faisaient pas mention.
Chaque année à la Pentecôte a lieu un rassemblement national des fédérés destiné à tenir l’Assemblée Générale de la Fédération et les diverses réunions qui y sont liées : commissions, représentants de CDS (Comité Départemental de Spéléologie), de CSR (Comité Spéléologique Régional)... naturellement c’est également l’occasion de l’organisation d’une fête de la spéléologie (repas, projections diverses...). Pour être un congrès une telle réunion doit nécessairement comporter en plus un colloque scientifique sur un thème proposé par la commission scientifique fédérale et dont les résultats sont publiés sous la forme d’actes. L’organisation en est donc beaucoup plus lourde. Aussi ils ne se déroulent que tous les deux ans.
Le colloque de cette année s’intitulait SPÉLÉOLOGIE ET SOCIÉTÉ . Il fut ouvert samedi à 11 h par Monsieur Robert Beneventi Maire de Ollioules, Claude Mouret Président de la FSCE et Président du colloque, Joël Possich Président de la FFS, et Gilles Collin Président du comité d’organisation et Président du C.S.R. Côte d’Azur.
Dans son allocution de bienvenue, Monsieur le Maire a souligné la bonne collaboration entre le G.S.Ollioulais et la municipalité en ce qui concerne l’étude hydrogéologique locale et le système souterrain d’adduction d’eau mis en place dés le XIVe siècle.
Le Président de la FFS, a quant à lui, souligné certains points concernant l’apport de la spéléologie à la société parmi lesquels j’ai relevé :
- la contribution à la connaissance géographique et hydrogéologique de la planète,
- la découverte de nombreux sites paléontologiques,
- la mise au point de techniques et de matériels désormais utilisés dans de nombreux domaines (travaux acrobatiques, sauvetages dans des circonstances périlleuses...).
Je n’ai pas pu malheureusement assister à la suite du colloque devant représenter la Meurthe-et-Moselle l’après-midi à la réunion des Présidents de CDS, Claude Herbillon y représentait la Meuse et Jean-Luc Metzger devant participer à celle des Présidents de CSR. J’attends donc la publication des actes.
À la réunion des Présidents de CDS, 18 départements étaient représentés (08, 13, 2B, 33, 40, 54, 55, 58, 65, 70, 76, 77, 81, 82, 83, 84, 92 et 93).
L’assemblée :
- a regretté l’absence d’une trame de discussion.
- a regretté le manque d’information relativement à l’affrontement qui a eu lieu cette année entre le bureau fédéral et le SSF (Spéléo Secours Français).
- a discuté des problèmes liés à la nouvelle convention de secours et regretté là encore le manque d’information.
- a cherché à faire le point au sujet des EDS (Écoles Départementales de Spéléologie). Les Haute-Pyrénées ont fait état de leur bon fonctionnement. En fait le succès des EDS est variable d’un département à un autre.
- a constaté au sujet des JNS (Journées Nationales de la Spéléologie), une dépense considérable d’énergie dont on ne peut actuellement estimer les retombées. L’important selon certains est l’occupation du terrain... oui mais pour quoi faire ?
Samedi à 19 heures eurent lieu les inaugurations officielles du congrès, du 40e anniversaire de la fédération ainsi que du 1er rassemblement de la FSCE. Après de multiples discours (personnalités officielles, organisateur, anciens...) un apéritif fut servi à toute l’assemblée. Deux charmantes « ricardettes », jeunes filles courtement vêtues de jaune (couleur Ricard oblige) et coiffée du casque Ricard circulaient dans la foule versant à qui en faisait la demande un... pastis Ricard, bien sûr, agrémenté d’un sourire irrésistible à faire craquer les célibataires les plus endurcis. Un grand bravo, mesdemoiselles, pour votre sympathique prestation.
Le samedi-soir dans le Spéléo-bar, ce fut la fête parfaitement orchestrée par les organisateurs : chœurs, danses... et mirabelle (offerte par Daniel et son extincteur).
Ce congrès fut aussi l’occasion de multiples activités au gré des congressistes (visite guidée d’Ollioules, randonnée géologique, visite des caves de Bandol, excursions touristiques, explorations spéléologiques, baptêmes de plongée en mer...) et du public ollioulais (expositions, démonstrations, initiations aux Techniques Spéléologiques de Progression sur Corde ou TSPC, spéléologie découverte...). Dans la ville il y avait plusieurs ateliers de TSPC et parcours acrobatiques (tyrolienne, pont de singe...) qui attirèrent un public nombreux. Ajoutez à cela les nombreuses projections en journée comme en soirée le samedi et le dimanche... rien n’y manquait.
Pour moi, le dimanche c’était l’Assemblée Générale.
Rappelons que l’A.G. de la F.F.S. est composée des 85 Grands Électeurs élus dans les 21 régions à raison de 1 par tranche de 100. La lorraine comptant 380 fédérés possède donc 4 G.E. : Claude Herbillon, Jean-Luc Metzger, Daniel Prevot et Christian Roumegous.
L’appel des G.E. prévu à 8h30 ne put avoir lieu qu’après l’ouverture des portes à 9h30 de la salle de déroulement de l’A.G. qui a donc commencée avec une heure de retard en présence de 76 G.E.
Après une minute de silence dédiée à l’ensemble des spéléos décédés depuis l’A.G. précédente, le Président a présenté à 10h15 un rapport moral très idyllique occultant totalement les graves événements qui ont eu lieu au bureau cette année : démissions de certains membres dont celle du Président lui même, suite aux heurts avec la direction du SSF. Cet auto-satisfecit a naturellement déclenché un tollé de protestation notamment de la part de la région Midi-Pyrénées. Les réponses aux demandes d’explications étaient systématiquement reportées au point 13 de l’ordre du jour où il était question de la convention signée entre la FFS et la DDSC (Direction de la Défense et de la Sécurité Civiles) en ce qui concerne les secours spéléos. C’était là une manœuvre politique dangereuse, le bureau désirant que le rapport moral soit voté avant que ne soit ouvert le grand débat sur le point 13. Il fut adopté à une très courte majorité : 28 Pour - 27 Contre - 22 Abstentions. Ce résultat est le reflet du malaise actuel engendré par les questions liées au Secours Spéléo !
De nombreuses questions furent posées à l’EFPS (École Française de Plongée Souterraine) qui a rappelé à cette occasion qu’aucun diplôme n’était nécessaire pour la pratique de la PS. Les diplômes ne sont obligatoires que pour l’enseignement de la PS. Une demande d’habilitation à accorder des TIV sera effectuée par la FFS.
Le budget a été adopté à 12h25 à l’unanimité (77 Pour, 0 Contre, 0 Abstention).
À 13 heures eut enfin lieu le repas composé principalement d’un excellent ragoût de poulpes, au frais bien sûr des participants (mais modique).
La reprise à 14h30 vit circuler une pétition anonyme ALERTE - DYSFONCTIONNEMENT DE LA FFS - DANGER suivie d’un débat très houleux, au cours duquel le Président a enfin donné des explications demandées le matin et reprises par ladite pétition... Ce débat fut suivi à 15h45 d’une pause café permettant de dépassionner l’atmosphère, avant la reprise qui eut lieu à 16 heures.
J’étais obligé de repartir, mes obligations professionnelles ne me permettant pas d’affronter les risques de grèves des transports qui eurent effectivement lieu.
L’A.G. s’est achevée à 19 heures, après avoir pris les décisions suivantes (d’après Jean-Luc Metzger, et pour les plus importantes) :
- vente des locaux de la FFS à Paris.
- déplacement à Lyon du siège social.
- regroupement à Lyon de toute la structure administrative fédérale.
- suspension des travaux dans les sous-sols des locaux lyonnais.
Le soir au Spéléo-bar ce fut à nouveau la fête. La prestation du groupe de danseuses brésiliennes vêtues chichement d’un bout de ficelle et de quelques confettis (tout de même...) fut très appréciée par des spéléos à la langue pendante tel le loup de Tex Avery devant le Petit Chaperon Rouge...
Réellement, ce congrès fut géant !
Bravo Gilles COLLIN, bravo les varois, merci pour ces magnifiques souvenirs qu’il nous en restera.
Un grand merci également à la municipalité d’Ollioules pour l’accueil chaleureux qu’elle a accordé à ce congrès permettant ainsi qu’il soit réellement exceptionnel.
Spéléologie : rendez-vous dans dix ans titrait le VAR-MATIN du mardi 10 juin ajoutant que le 25e Congrès National de spéléologie s’est achevé hier en apothéose. Près de 1300 congressistes et quelques 300 invités ont parachevé l’œuvre des organisateurs .
Forts de ce succès grandement mérité, les organisateurs songent en effet déjà à organiser à OLLIOULES en 2013 le Congrès du Cinquantenaire de la Fédération.