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61.2 - À lire pendant les longues soirées d’hiver

Daniel PREVOT

mercredi 1er janvier 2020

Parmi les quelques nouveautés que nous avons lues récemment :

  1. NAISSANCE DE LA FÉDÉRATION ET DE L’ÉCOLE FRANÇAISE DE SPÉLÉOLOGIE
    Michel LETRONE ; 2003 (édité à compte d’auteur et en vente auprès de l’auteur)

    L’auteur, acteur essentiel de la fondation de la FFS (Fédération Française de Spéléologie) dans les années 60 et fondateur de l’EFS (École Française de Spéléologie), à travers ses souvenirs et archives personnels, nous apporte en une centaine de pages émaillées ici et là d’une quarantaine de dictons populaires et illustrées de nombreuses photos d’autres acteurs importants de la construction de la FFS : sa contribution personnelle à l’histoire de notre fédération et de celle de l’E.F.S.

    On peut y lire page 4 « au siège social de la FFS à Paris, il n’y a plus aucune archive, ni du CNS, ni de la SSF, ni des premières années de la FFS ». Aussi il s’agit là d’un document bibliographique important, constitué de copies de documents authentiques, de lettres manuscrites, d’extraits de bulletin spéléo divers...

    Il comporte également de nombreuses remarques, parfois amères et contestables. Plutôt que de se comporter en historien conservant une certaine neutralité relativement aux événements fédéraux auxquels il a certes été directement mêlé, l’auteur aigri exprime toute son amertume et la rancœur qu’il a conservées à l’égard de certains dirigeants. Aussi le document apparaît parfois comme un règlement de compte. Ainsi il rouvre aux pages 75, 76... 80 une polémique vieille de 30 ans, en répondant aux 31 points soulevés lors du Conseil Fédéral du 10 novembre 1973 relativement à l’EFS Assistant personnellement à cette réunion en qualité de Délégué Régional représentant l’Alsace et la Lorraine, je figure donc « par souci historique, et aussi un peu par vengeance » (dit-il) dans la liste page 80 « de ceux qui ont participé ou assisté à cet incroyable étalage de bêtises. »

    Dans les années 60 à côté des 2 associations nationales que sont le CNS (Comité National de Spéléologie) et la SSF (Société Spéléologique de France), fleurissent un peu partout en France des regroupement de clubs aux noms divers : CDS (Comité Départemental de Spéléologie) de la Drôme, CDS du Rhône, ASIF (Association Spéléologique d’Île de France), ASE (Association Spéléologique de l’Est), FSP (Fédération Spéléologique de Provence), FSH (Fédération Spéléologique de l’Hérault), FSSO (Fédération Spéléologique du Sud-Ouest)... La Lorraine n’a pas échappé à ce courant et ainsi page 28 on peut lire : « En Lorraine, à Nancy, Jean CRONEL crée et anime une Fédération Régionale de Spéléologie (FERES) »*.

    Malgré le manque parfois d’objectivité et la passion qui l’anime encore, Michel apporte avec fougue une contribution essentielle à l’histoire de notre fédération qui reste à écrire.

  2. À TRAVERS LE KARST
    Patrick TORDJMAN et Fabien DARNE ; ABYMES éditeur ; 2002

    Dans cette deuxième édition (la première est de 1991) de cet excellent ouvrage préfacé par Baudoin Lismonde, les auteurs nous entraînent à travers le karst en empruntant 60 traversées entièrement décrites : localisation, accès, niveau sportif (4 classes : du néophyte au moniteur), difficultés, longueur minimale de la corde de rappel, topographie... auxquelles ils ont ajouté 40 traversées supplémentaires signalées.

    Les auteurs avaient fait appel aux communications sur la liste électronique spéléo. Nous avons fait preuve de beaucoup de modestie en ne proposant pas les diverses traversées lorraines. Selon Patrick TORDJMAN, membre du Club Martel de Nice (section spéléo du CAF de Nice et club de mon vieil ami Bernard HOF) qui est venu fin juin nous rendre visite et que Pascal CUXAC a guidé à Pierre-la-Treiche, elles seraient totalement dignes de figurer dans leur guide (en classe 1 bien sûr : traversée très facile pour emmener des débutants voire des enfants). Ce qui sera fait dans la troisième édition à laquelle les auteurs se préparent déjà.

    En janvier 2004, il sera à nouveau parmi nous, les cavités meusiennes (Sonnette, Avenir, Béva, Rupt-du-Puits...) sont au programme.

  3. CHRONIQUES SOUTERRAINES
    Paul COURBON ; ABYMES éditeur ; 2003

    En 250 pages agrémentées de nombreux dessins, croquis ou topographies et photos extraits de ses propres archives, l’auteur que tout le monde appelle familièrement Popaul, nous conte sa longue « Quête du Graal » dans le monde souterrain. Il est âgé de 15 ans lorsqu’au cours de sa visite de Bramabiau le 15 août 1951, selon ses propres termes, la mouche spéléologique lui inocule son virus .

    Agréable à lire, ce récit d’une vie faite d’aventures fabuleuses effectuées aux quatre coins de la planète** et qui invitent aux rêves les plus fous, est émaillé de réflexions philosophiques très pertinentes comme celle-ci que j’ai extraite du chapitre 1 intitulé L’INCUBATION : certains [êtres humains] ont une persévérance et une pugnacité qui les prédisposent plus que d’autres à une passion durable , qualité essentielle que doivent posséder ceux qui se destinent à faire de grandes choses.

    Ainsi qu’il le reconnaît lui même il a appartenu à la classe des Jobastres de la spéléologie, entendez par là les barjots capables d’initiatives dangereuses. À 67 ans il se complait à prolonger la passion de [sa] jeunesse et est encore capable de faire des explorations du plus haut niveau.

    Il fut toute sa vie un explorateur audacieux, intrépide, souvent inconscient du risque parfois pris un peu à la légère. Certains de ses récits donnent froid dans le dos : il a fait tout ce que l’on conseille aux jeunes de ne pas faire ... Ce qui a réussi à ce spéléo exceptionnel, grand amateur de solitaires, testeur en conditions réelles de techniques nouvelles, risque de coûter très cher à un éventuel imitateur.

    À lire pour le rêve bien sûr mais aussi pour les remarques pertinentes des derniers chapitres consacrés à L’ÉVOLUTION DE LA SPÉLÉOLOGIE (Chap. XVI), les ACCIDENTS (Chap. XVII), LES RÉSEAUX MYTHIQUES (Chap. XVIII).

  4. QUELQUES RUDIMENTS DE BIOSPÉOLOGIE
    Daniel ARIAGNO et Josiane LIPS ; 2002 - 2003 (polycopié exclu de la vente, disponible à la bibliothèque de la LISPEL)

    En 11 pages les auteurs présentent quelques classes de cavernicoles parmi les plus fréquemment rencontrés sous terre par les spéléologues : crustacés, myriapodes, insectes et arachnides. C’est un excellent fascicule d’introduction à la biospéologie, réalisé par des autodidactes dont l’épouse de notre sympathique secrétaire fédéral.

    Vous pouvez également en demander la communication à Josiane :
    4, avenue Salvador Allende / 69100 VILLEURBANNE / mél : josiane.lips@free.fr

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