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69.5 - 10 jours dans le Verdon
Boris SARGOS
mercredi 1er janvier 2020
Personne de l’USAN n’ayant eu la possibilité de venir avec nous dans le Verdon pour ces vacances d’Avril, nous avons eu plus de liberté dans notre organisation. Nous avons ainsi pu sillonner plus largement le sud-est en allant jusqu’à Nice et Marseille avant de faire du canyon dans le Verdon comme cela était initialement prévu.
Nous sommes donc partis samedi 3 avril de Nancy pour les Alpes-Maritimes. En chemin, nous nous sommes arrêtés une première fois dans l’Ain pour faire, avec notre ami lyonnais Frédéric Chambat (initiateur canyon, initiateur spéléo), le canyon de Fateyrieu. Il s’agit d’un petit canyon d’initiation, agréable, qui nous a permis de réviser quelques techniques (rappel guidé) pour bien attaquer la semaine et la nouvelle saison.
Le lendemain, Anne-Claire et moi-même avons testé les longes de via ferrata du club sur le site de Saint-Etienne en Dévoluy. Une via classée PD qui domine les gorges assez resserrées de la Souloise. Même s’il s’agit d’un parcours d’initiation, avec seuls deux ou trois passages réels de via ferrata, votre serviteur, courageux mais pas téméraire, n’a pas tenté la suite cotée D+ de la balade, et a préféré prendre la route pour les gorges de Daluis. Nous sommes restés deux jours dans ce site surréaliste qu’est celui des gorges de Daluis. La route qui traverse ces gorges permet déjà de s’émerveiller par la couleur même de la roche, rougie par l’oxydation du fer qu’elle contient en grande quantité, mais c’est surtout en empruntant l’ancien sentier romain allant jusqu’au village de Guillaumet que la profondeur des gorges prend toute sa dimension. Avec au fond les sommets enneigés des Alpes et en bas des falaises, le Var, qui semble si petit, ce site est vraiment prodigieux. C’est dans ce cadre que nous avons parcouru deux canyons. Le premier, Berthéou est un sympathique petit canyon qu’il faut pratiquer en eau, ce qui était notre cas. Le second, Challandre est réputé pour ses larges cascades et sa pélite rouge. La roche très glissante, et l’angine d’Anne-Claire ont fait que nous n’avons sans doute pas apprécié ce canyon à sa juste valeur. Après deux jours de repos passés sur la côte, nous nous installons pour trois jours à Moustiers - Sainte Marie (magnifique et pittoresque village du Verdon). Là nous avons pu descendre avec Fred et d’autres amis marseillais le bijou du Verdon : le Riou. C’est par une superbe marche d’approche au-dessus de Moustiers, qu’on arrive à ce canyon étroit, creusé dans de la roche couleur ocre et adhérente, dont l’eau limpide invite au saut et se terminant par deux grands et vraiment superbes rappels. L’arrivée dans Moustiers même satisfera largement ceux qui aiment se donner en spectacle ! Ce canyon contient donc tous les ingrédients pour être un classique. Mais attention tout de même, car son caractère aérien et vertical, ainsi que son engagement très prononcé en font un canyon déconseillé pour l’initiation.
Le lendemain (dimanche) nous décidons de faire un canyon sec pour Sylvaine (l’amie de Fred, qui n’aime pas l’eau). Apparemment réputé, c’est le canyon de MainMorte qui a été choisi. Il est effectivement sec. Très sec même, excepté au fond d’une certaine marmite, où l’eau était si noire qu’une tyrolienne est équipée en fixe. Par ailleurs, pour éviter l’arrivée dangereuse dans le Verdon (à cause du débit), nous avons pris une échappatoire toute équipée en fixe, rive gauche. Résultat : plus de deux heures de remontée où les bloqueurs ont été plutôt utiles, et tout ça pour moins d’une heure de descente dans un canyon sans eau. Cherchez l’erreur ! Il paraît quand même que le canyon était beau ...
Lundi, notre dernier jour dans le Verdon a été celui du canyon de Val d’Angouire. Avec quelques très jolis passages, ce canyon aurait pu être un classique s’il n’avait pas été aussi long (4 km de marche). Manque de chance, il était à sec ce jour-là. Enfin, on aura bien ri tout de même, surtout après s’être fait courser par les chiens de la propriétaire du chemin de retour.
Et voilà, il est temps de rentrer à Nancy (raison professionnelle inattendue). Comme sur le chemin, nous passons dans le diois, pourquoi ne pas y faire un petit canyon ? C’est ce que nous avons fait. Sur la proposition de Fred, nous avons fait le Rio Sourd. Et nous ne l’avons pas regretté. Bien qu’un peu tendus au départ par la météo, nous avons vraiment apprécié la descente, plutôt ludique, présentant de jolis resserrements. Bref, un petit canyon d’initiation que nous ne manquerons pas de faire découvrir à ceux qui nous rejoindront le week-end de Pentecôte J.
En conclusion, dix jours de voyages avec sept canyons, une via ferrata, et deux balades (Daluis et les calanques), on peut dire qu’on a bien profité de nos vacances !