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109.1 - Un weekend improvisé
David Parrot
samedi 15 septembre 2007
- « Salut David, tu fais quoi Jeudi ? »
- « ben... je ne sais pas encore, mais je sens bien le petit week-end improvisé ! »
Effectivement, Martial me propose de repartir dans le Jura. Donc un petit coucou aux amis, une petite tournée de linge et me voilà reparti. Après trois heures de route nous arrivons vendredi 31 août matin à 0h30 à Montrond-le-Château (Doubs) et nous dormons au bord du gouffre de
Levé 8h30, un petit détour par Ornans pour faire quelques provisions, et direction Gevresin. C’est un village situé non loin de Crouzet-Migette où se trouve un important réseau souterrain découvert depuis peu. J’ai eu l’occasion de l’explorer un peu par hasard au mois de mars et l’ayant trouvé sympathique j’ai décidé d’y emmener le petit Martial.
Ce gouffre nommé gouffre des Essarlottes avait, en 1992, un terminus à ‑70 m. Mais dernièrement les spéléos du coin ont effectué une grosse désobstruction et sont arrivés à une rivière souterraine. Actuellement le réseau développe plus de
Le gouffre en lui-même est parcouru jusqu’à l’ancien terminus par un ruisseau. La première partie du gouffre nous fait prendre des positions très rapprochées avec la roche. « Je n’ose pas dire que c’est étroit, mais j’avoue que depuis quelques temps, on ne m’entend plus rigoler dans ce genre de passage, aïe aïe aïe ça coince un peu... » Bref faut prendre son temps , mais je n’ai pas eu le temps de crier que me voilà déjà dans la « deuxième » partie du gouffre où l’on enchaine les verticales de
Nous prenons ensuite pied dans le collecteur, en amont la salle où l’on trouve un siphon est complètement noyée. Nous nous dirigeons en aval et marchons dans des galeries aux belles dimensions (4 m x 10 m). Après avoir descendu quelques ressauts nous faisons une pause pour manger !!! « ben oui, il est 13h30 quand même, le ventre ne crie pas famine pour rien ». « Après ça le petit digestif ? », « C’est ça ouais, c’est à coup de pied dans le cul que je vais te faire la digestion... ». On se remet vite en marche et nous arrivons à la salle Victor. C’est une salle haute de
Nous continuons encore sur
Demi tour, dans le calme et la bonne humeur, avec le bercement de la rivière aux allures méandreuses, « C’est pas beau ça ? ». Nous ressortons tous pour 16h30, nous profitons aussitôt du beau temps pour faire une ballade dans les bois et on termine par prendre la direction du Jura pour nous rendre au lac Chalain, où nous y occupons l’excellent camping pour y passer une agréable nuit.
Petit réveil, ouverture des yeux avec anti brouillard, et petit à petit je distingue le ciel bleu avec le soleil, puis difficilement, je perçois le sifflement des petits oiseaux, par contre je n’ai aucun problème à entendre le réchaud à essence qui fait bouillir l’eau !!! Merci Martial ;-)
Au programme pour aujourd’hui, une plongée à la grotte de Gour Bleu. Elle se situe à deux pas du camping donc nous partons du parking avec les bouteilles sur le dos et grimpons, grimpons, grimpons... enfin faut pas exagérer, il y a seulement 10 minutes de marche.
La première plongée se fait entre Martial et Cécile, qui font un bon 30 minutes. Ils ressortent, le sourire au visage, et commencent à m’en mettre plein les yeux ; c’est une belle galerie noyée avec une eau claire bleutée, de dimension 3 m x 3 m... et bla bla bla et bla bla bla.
Je suis un peu stressé à l’idée de replonger ici, oui oui, j’ai déjà plongé à Gour Bleu au mois de mai et avec la même équipe. Sauf que ça s’était mal passé la première fois, et je n’ai pas vraiment eu le temps d’apprécier les merveilles de la nature.
Brève rétrospective de ma précédente plongée : après m’être immergé totalement je suis Martial, je suis bien, je m’équilibre, un peu de Valsalva par ci par là, enfin je suis tranquille, et puis après avoir fait
Donc nous revoilà samedi 1er septembre 2007, pour replonger dans cette même grotte, mais depuis j’ai quand même replongé. J’enfile donc la néoprène, j’endosse le bi-neuf (2 x 9 L), mets mes palmes, le casque et le masque et hop, je fais mes petits tests perso sous l’eau ; échange de détendeur, vidage de masque, etc. enfin nickel !!! Mais je suis quand même contrarié. Ce coup-ci je passe devant et je m’enfile tout doucement sous la voûte et je m’immerge totalement, l’eau est d’une clarté ! Waouh ! La lumière de mes lampes ainsi que l’halogène de Martial donne une couleur bleue à l’eau et c’est super ! Je perds vite mon appréhension et je suis le fil d’Ariane, mais avec au début un peu de mal à m’équilibrer. Je fais des pauses un peu partout pour regarder la galerie, et par endroit, au sol qui est recouvert de galets, ressortent des rochers déchiquetés, puis je dépasse vite l’endroit où j’ai rencontré mon petit problème qui est d’ailleurs très vite oublié puisque je suis pris par l’inconnu. A ce moment là des gros blocs encombrent le passage et c’est alors que l’on doit s’élever de 1,5 m pour passer au dessus, quelle sensation de se laisser porter par l’eau. La galerie est toujours de belles dimensions et c’est alors que me voilà surpris par le vide, et oui ! Après m’être élevé de quelques mètres, il faut redescendre mais ne distinguant plus le sol ni les parois, et encerclé par l’obscurité la plus totale je me laisse plané lentement entre deux eaux, j’apprécie finalement ma descente qui donne de bonnes sensations. Et hop c’est reparti, encore un petit virage et,
Lors du retour on aperçoit des petites crevettes toutes blanches, oui oui, des niphargus ! Et tout comme elles, je continue mon chemin, puis petit à petit je remonte l’éboulis d’entrée et me revoilà en contact avec l’air pur ! Ah quel bonheur, Ah quelle plongée ! Puis Martial émerge à son tour et me dit : « Alors, c’est bon t’es réconcilié ? » « Oh que oui ! Et y a rien à dire, on y est bien, sous l’eau ! ».
NDLR : Quelques images sur le site de David :