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110.3 - Camp Slovénie, première partie

Sabine Vejux

mercredi 10 octobre 2007

 Il y a eu les Pyrénées, ensuite la Chartreuse et cette année, c’est en Slovénie que nous partons avec Martial rejoindre les spéléos du CDS-57. Pour ses 50 ans le CDS organise un camp d’une durée de 3 semaines. Deux ans auparavant, on en parlait et maintenant, le voici terminé... mais il restera pour nous tous, un très beau souvenir. On remercie encore les spéléos du CDS-57, pour leur accueil, leur organisation, et leur gentillesse à recevoir des spéléos de différents clubs.

Samedi 28 juillet 2007

C’est le grand jour. Grand départ pour la SLOVENIE pour des spéléos de Metz, de Nancy et même de Suisse. Pour la majorité d’entre-nous, lever à 5 heures du matin pour prendre la route à 6 heures. Après quelques heures de route, avec Bruno et Dominique ainsi que la famille JOUVANCE, nous nous arrêtons pour manger, et par un pur hasard, nous nous retrouvons sur la même aire de repos que Pierrot et sa petite famille, en ALLEMAGNE. Après le repas, direction l’AUTRICHE. Tout se passe pour le mieux mais cela n’a pas duré : après la pluie et un peu d’orage, nous voilà coincés dans les bouchons. Cela fait déjà une heure. Bruno appelle Albéric pour savoir si il est dans le même cas de nous. Pas vraiment. Il a réussi à sortir des bouchons en prenant une autre direction et a pu contourner deux tunnels. Albéric appelle Cécile (SCM), qui, avec Martial et Benjamin sont aussi depuis 2 heures 30 dans les bouchons, à l’arrêt. Vers 19 heures, nous arrivons à la frontière SLOVENE, pour retrouver les bouchons. Il est 22 heures et nous n’avons toujours pas trouvé le camping. En demandant notre route, nous retrouvons par hasard Denis, perdu aussi. Le pauvre Denis, content de nous voir, aurait presque embrassé le bitume ! Nous arrivons au camping à 23 heures, après 17 heures de route (ViaMichelin en avait annoncé 11 heures !).

Mais nous n’étions pas les derniers car Marco et Fanfan, nos deux Suisses, sont arrivés au milieu de la nuit.

Dimanche 29 juillet 2007

Lever vers 8 heures, voire 9 heures.

Petit déjeuner et installation du camp. Martial, Albéric, Benjamin et Cécile sont partis faire quelques courses à POSTONJA, en espérant trouver un supermarché ouvert. Au retour, ils découvrent une route pour rentrer au camp sans passer par l’autoroute.

Fait remarquable, autour du camping et sur tout le sentier karstique, la route et toute la forêt sont truffées de dolines.

Après manger, le groupe se sépare.

La majorité prend la route pour POSTONJA pour visiter la grotte « POSTONJA JAMA » en petit train avec visite guidée. Pendant ce temps, Martial et Christian sont partis en reconnaissance pour repérer l’entrée de l’HABECKOVO BRENZO, un des trous les plus profonds de la région avec ‑400 mètres de topographié. Marco regarde les cartes du coin tandis qu’Albéric, revenu de son footing, prépare sa pasta chiutta pour tout le monde.

Lundi 30 juillet 2007

Quatre équipes se préparent dont trois pressées pour partir en spéléo malgré une pluie battante qui durera toute la journée avec en prime des orages.

Ø L’équipe de ces dames va faire les courses. Comme pour la spéléo, faire les courses dans un supermarché SLOVENE est une vraie expédition ! (Heureusement que Juju sait imiter le cochon à la perfection pour indiquer que nous voulons du rôti de porc).

Ø Martial, Pierrot, Denis et Jean-Marie partent visiter le VELIKI VELIKO BREZNO, qui avait été repéré 15 ans plus tôt, mais ils ne l’ont pas trouvé malgré 3 heures de crapahute !

Ø Gouffre de LOGARCECK. Albéric, Christian, Benjamin, Sabine et Cécile partent faire un trou d’une durée annoncée de 10 heures, LOGARCEK. Localisation facile, à peine à 5 minutes du camping. Beau puits d’entrée, mais équipement moyen. C’est une grotte plutôt boueuse mais Benjamin pense déjà à sa rencontre avec les protées. Le 1er puits fait une vingtaine de mètres. L’arrivée se fait dans une salle où la suite du gouffre n’a pas été facile à trouver. Un 2e puits d’une quarantaine de mètres et nous voilà dans une petite rivière avec quelques jolies concrétions au départ. Particularité de ce gouffre, tous les paysages se suivent dans la même galerie : 100 mètres concrétionnés, 100 mètres boueux, 100 mètres de galerie genre mine. Nous longeons les quelques vasques encore pleines d’eau car la rivière est vraiment à l’étiage. Nous arrivons près d’un gour. Benjamin et Christian scrutent la surface à la recherche du mythique protée. Cécile se joint à eux et aperçoit une écrevisse ( !) qui se révèlera être un niphargus (petite crevette cavernicole dépigmentée). Nous croisons aussi sur la terre ferme (boueuse) des cloportes blancs, si nombreux que certains sont certainement passés sous une semelle malgré les précautions. La nourriture du protée est là, il ne reste plus qu’à les trouver. Plus loin, c’est la rencontre que tout spéléo souhaite vivre : des protées (espèce de batraciens dépigmentée endémique de cette région de la Slovénie) dans leur élément naturel. Six au total pour un grand moment de bonheur. Benjamin nous aura portés chance ! Direction la 2e partie sur la droite. Nous découvrons de belles concrétions puis d’énormes salles couvertes de très grandes dunes d’argile. Pour finir, nous sommes sortis crottés au possible sous des trombes d’eau. Mais au final, les crottés ont vu les protées et non pas l’inverse ! (les protées sont aveugles mais très sensibles aux vibrations).

Ø Marco, Fanfan, Bruno, René-Paul et Alexis sont partis pour la grotte NAJDENA JAMA. Ils la trouvent assez rapidement mais elle est occupée par des Polonais si bien qu’ils reviendront plus tard. Dany, arrivé le matin avec Virginie (plus connue sous le nom de « Charlotte casse-roulotte »), en profite pour se joindre à eux. Alexis (12 ans), est rentré enthousiasmé et surtout claqué au point de demander d’aller se coucher à 21 heures (chose inespérée pour les parents !). Et ce qu’il a retenu, c’est qu’ils se sont roulés dans l’herbe pour essayer d’enlever la boue !

Mardi 31 juillet 2007

Le soleil est de retour mais le vent est frais (et les nuits aussi !). Journée spéléo et petite randonnée avec les enfants le matin pour trouver VELIKO VELIKI BREZNO, entrée qui sera découverte par Pierrot (Denis avait bien mis la croix sur la carte, mais les chemins avaient changé). Après un pique-nique et avoir fait voler des cerfs-volants, visite du TROU DES GITANS pour les enfants. Tout peut se faire en dé- et escaladant, avec de jolies conduites forcées.

Marco, Christian, Benji et Sabine partent faire du repérage pour les enfants dans la commune de Laze. Au programme : STOTA JAMA, SKEDNEMA, GRODISNICA. Sur trois essais, seul STOTA JAMA a été trouvée. On descend une grande doline avec un grand porche surplombant une falaise de 40 mètres. Cette traversée nous fait ressortir dans les bois.

Ø HABECKOVO BREZNO pour Albéric, Martial, Jean-Marie, Denis. Temps passé sous terre : 6 heures. Ce gouffre est l’un des principaux objectifs de ce camp. Nous espérons y faire de la première. Mais avant tout exploration, il est important d’équiper proprement. Le but est que tout le monde puisse le visiter en toute sécurité. L’équipement est repris jusqu’au sommet du P60. Plusieurs spits sont replantés par le spiteur fou - Martial pour ne pas le nommer. Ce sont aussi des retrouvailles émouvantes pour Denis avec l’HABECKOVO BREZNO car il était déjà venu ici 16 ans plus tôt, en 1991, avec Marco. Les puits sont magnifiques, surtout le P100, mais malheureusement, malgré une inspection minutieuse, pas de lucarne ni de passage non exploré à se mettre sous la dent. Ce sera, nous l’espérons tous les quatre, pour la prochaine équipe.

Arrivée de Kader, Gina et Amélie sur la fin de l’après-midi.

Mercredi 1er août 2007

Lever échelonné de 7 heures 30 à 9 heures. 2 équipes se préparent.

Ø Martial, Pierrot, Benjamin et Bruno sont partis rééquiper le VELIKI VELIKO BREZNO, et prospecter la trémie terminale.

Ø Pour la 2e équipe se sera la visite de ZELSKE JAMA. Celle-ci se compose d’Albéric, du grand Dan, de Virginie, de Christian, de Kader, de Sabine et de Cécile. Ils ont été alléchés par le descriptif et la photo du guide. Ils découvrent un paysage magnifique avec des tunnels interrompus de dolines et départ d’un grand porche qu’ils descendent pour le fun (c’est accessible par un chemin) devant des touristes médusés qui les mitraillent de leur flash. Record de verticale pour Charlotte casse-roulotte puis visite de quelques galeries fossiles en amont, avec quelques jolies salles concrétionnées et la Rivière aux 7 noms sur quelques centaines de mètres. Ils explorent ce trou en espérant rejoindre la vallée menant au TKALCA JAMA. Il fait chaud car ils ont mis les néoprènes pour passer dans la rivière (Dan est comme un poisson dans l’eau). Au sortir de la partie « canyon », ils atteignent le début de la vallée mais la partie sous-terraine en néo est assez courte, à peine 300 m. Ceci dit, ce court spectacle était magnifique. A recommander : cela fera une superbe sortie pour tout le monde, petits et grands.

Journée repos et promenade dans les environs pour les enfants et les plus grands restés au camp.

Arrivé de Jean-Luc (3e Suisse) en fin d’après midi.

Jeudi 2 août 2007

Au petit déjeuner, tout le monde est déjà bien en forme, avec les jeux de mots qui fusent (ou là, là, c’est plus difficile pour ceux qui ont le cerf volant).

Ø Pierrot, Sabine, Benjamin, Jean-Marie et Marie-Jo partent faire une prospection en surface autour de l’HABECKOVO BREZNO. Une chouette balade dans les bois pour toute l’équipe même pour Matka et Pickatchou, avec de belles dolines et quelques trous.

Ø Au même endroit, mais quelques pieds sous terre, Marco, Fanfan, Jean-Luc, Bruno et Denis équipent et prospectent la suite du gouffre. But de la sortie : poursuivre l’équipement à partir du sommet du P60. Première déconvenue : le perfo ne marche pas ! Donc, utilisation du tamponnoir. Après quelques spits plantés à la main - à l’ancienne -, 2e déconvenue, Fanfan l’a pété (à raz de la tige filetée pour ceux qui comprennent). Poursuite de l’équipement un peu à la sauvage (dernier puits à revoir) : « il reste au fond du trou 2 cordes de 20 mètres, 1 corde de 12 mètres et 9 amarrages  ». Ils se sont vraisemblablement arrêtés au sommet du P20. Equipement à terminer...

Ø GRADISNICA. Durée donnée en 3 voir 4 heures et l’équipement est correct. Albéric, Cécile (SCM), Dany et Christian partent pour celui-ci : gouffre conseillé par Marco, car, paraît-il, le volume de la salle terminale est énorme. On a oublié de vous dire que c’est aujourd’hui que Cécile (de Belgique) arrive, mais comme son avion a eu du retard, Martial finit par se joindre à eux. Et cela commence plutôt bien car le puits d’entrée (P60), est magnifique et ENORME. Arrivée au fond, pas besoin de lumière car nous sommes toujours en plein jour : il s’agit en effet d’un énorme gouffre à ciel ouvert. Suit un immense éboulis. Arrivés au balcon où l’écho nous renseigne déjà sur le volume de cette salle, descente du P30 et nous voilà dans ce gros volume plein de dunes d’argile. Quelques sapins d’argile agrémentent cette boueuse progression. Sur la gauche, un puits + / - 30 m, d’après le caillou que nous avons lancé, arrive, sur une vasque d’eau. (Christian et Dany, plus courageux, pataugent un peu plus longtemps). La remontée se fait à bon rythme car Martial est pressé de retrouver sa dulcinée, Cécile de Belgique à Trieste. Il a même le temps de prendre une douche (pas besoin de se faire beau - il l’est déjà naturellement). On arrive à la gare quand Cécile en sort : quel timing !

20 heures : arrivée de Christelle, avec ses gamins et Régis. Tout le monde est content de la voir : elle apporte l’apéro !!!

Vendredi 3 août 2007

Réveil sous la pluie. Une partie du groupe se réveille tôt pour passer la journée à Venise : 200 kilomètres.

Ø Albéric et Cécile (SCM) partent pour aller déséquiper le NAJDENA JAMA à la réputation boueuse (voir lundi). Entrée à 11h - sortie à 16h. Il est convenu que ce sera Cécile qui s’y collera. Deux petits puits à descendre et les voilà déjà recouverts de glaise. Et ce n’est que le début. Après quelques recherches, ils trouvent enfin la bonne direction. Ce gouffre est une succession de grandes salles pleines de dunes d’argile ou d’éboulis. Sur les parois sombres, de superbes concrétions d’une blancheur immaculée surgissent de temps en temps telles des fantômes. Juste avant le « low muddy crawl », une sculpture d’une femme enceinte qui surprend par son réalisme. Un ramping boueux, puis de la boue et enfin de la boue et pour finir de la boue (malgré tout ce qu’il y a à observer, Albéric ne voit en effet que de la boue). Après un petit repas, ils ont la chance de rencontrer la faune souterraine jusqu’à Mr. Emile le protée. La course se poursuit jusqu’au siphon terminal (qui leur permet enfin de se repérer dans le réseau) et ils entament le retour. Passage près d’une sculpture d’un petit satyre à tête de diablotin. Cécile les ramène vers la sortie (pour une fois, elle a fait attention) et entame sa 2e séance de déséquipement. Malgré les bloqueurs pleins de boue, ils ressortent sous la pluie et rentrent au camp pour une séance de nettoyage en profondeur (matériel et gens).

Ø Une autre équipe se prépare également pour aller voir les protées à LOGARCEK. Martial, Cécile (de Belgique), Benjamin et Sabine partent en premier pour aller équiper le gouffre. Benjamin et Sabine sont chargés de montrer les protées à Martial et Cécile. A mi-chemin du retour, ils retrouvent la 2e équipe chargée de déséquiper la grotte : Marco, Fanfan, Jean-Luc et Denis. Tous profitent de ces retrouvailles pour manger ensemble. C’est maintenant à la 2e équipe d’aller voir les protées. Benjamin décide de rester avec eux pour faire le guide. Martial, Cécile et Sabine remontent directement sans aller voir la 2e partie (ils ont peur de la boue ou ras le bol de la boue !). A 15 heures 30, ils sont tous les trois à la surface.

Ø La deuxième équipe sort du trou à 17 heures. Cette sortie s’est quand même terminée par une grosse frayeur. En sortant du puits d’entrée, Fanfan prenant appui sur un énorme éperon rocheux constate : « Tiens ça bouge  » (avec son accent du sud). Ils se dépêchent donc de faire remonter ceux qui sont derrière. Benjamin ferme la marche, et une fois le point dépassé, pousse le bloc du pied sans trop de mal. Celui-ci tombe dans le puits avec un grand fracas. Ils l’ont échappés belle !

Quelques personnes, restées pour se reposer, sont parties faire des courses pour le bien de la communauté.

A suivre...

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