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118.6 - Poesie
Eric Daveux
dimanche 15 juin 2008
"Laissons à nos sommets, au moins, ce rang d’honneur
D’avoir embelli l’Homme au pas du randonneur. "
Au pas du randonneur.
Je m’étais éloigné du sentier balisé
Pour atteindre le pic coté trois mille mètres
Jamais aucun humain ne terrasse ses maîtres
Car on a peu de temps pour tout réaliser
Je m’étais arrêté pour mirer le chamois S’élever au versant qui absorbait mon souffle Le soleil déjà chaud me servait d’anti-moufles Je suis seul sur l’adret, il n’appartient qu’à moi
Les cimes découpées s’arrachaient dans le ciel Tout était de granit ma roche préférée Je suis en bout de ligne et les prés m’ont ferré Cet espace est ma vie, mon organe essentiel
Le silence présent accompagne mes pas Il est l’écho du bruit qui brise les cités Ici aucun besoin que des nécessités Etle temps se fait lent, le temps se fait appas
Tout geste inopportun aggrave la blessure Que l’on transporte en nous et que tous on ignore Pour jouer les héros et plus les monsignores Dans nos petites vies qu’en bas on nous assure
Ici rien de précis aucune éternité L’instant est et sera qu’un moment de respect Envers ce qui était le fruit d’un bel aspect Comme une obligation de la paternité
Je prendrai tout mon temps d’arpenter en Sherpa La plus petite Sente et sa cousine Draille J’y lirai mon esprit même si c’est en braille Et le temps se fait lent, le temps se fait appas
J’étais trop éloigné du sentier balisé Cherchant je ne sais quoi dans les trois mille mètres Peut-être à combattre, à imiter mes maîtres Mais je n’ai eu le temps de rien réaliser.
Eric Daveux / ©Amjele® Editions