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183.1 - Week-end « bouselander »

Benoît BROCHIN

vendredi 8 novembre 2013

Suite à un message sur la liste de diffusion de l’USAN, je décide de participer à une sortie de canyonisme en Suisse organisée par Manu. Histoire de sortir un peu et ne pas rester dans mon ciment, plâtre & Cie. Sur plusieurs dates proposées, j’ai choisi celles des 20 et 21 juillet.

Bonjour à tous,

Pour info :

- Prochaine sortie canyon en Suisse le week-end du 13-14, pour le moment on est 4 a priori.

- Sortie suivante le 20-21 (toujours en Suisse, topo à finir !).

- Ensuite semaine en itinérance du 27 juillet au 4 août (Suisse, Italie du Nord, etc.) !

A+ !

Manu

Je me dis que la parenthèse cache quelque chose... mais bon, vu que d’après lui la Suisse contient une partie des plus beaux canyons, je me lance. Rendez-vous est donc pris pour les 20-21 juillet. Après avoir fait le point en début de semaine, on était deux. Finalement, le vendredi soir on est 3.

Manu bien sûr, un autre Manu (Manuel) qui cherche un club de canyonisme et moi. Nous voilà partis destination... Le Thillo ? En fait, nous nous arrêtons chez un ami de Manu pour y manger du barbecue et y dormir, cela ne fera plus que 3 heures de route le lendemain. En fait, nous étions chez les parents de son pote qu’il a connu un mois plus tôt. Sympa les parents pour accueillir des gens qu’ils ne connaissent même pas ! Merci à eux, nous avons passé une très bonne soirée. Le lendemain, réveil à 7 h pour la suite de la route et enfin attaquer. Après les « au-revoir » et un arrêt boulangerie pour le petit-déjeuner (astuce pour ne pas y passer trop de temps), nous voila partis chez les Suisses et leur réputation... Nous passons la frontière sans nous faire vider la voiture ni contrôle. Nous devons avoir des têtes qui passent bien. Bref, nous voilà en Suisse toujours fidèle à elle-même d’après les vagues souvenirs que j’en ai : propre, nickel. Après avoir traversé la partie plaine, nous attaquons la partie montagne. Le décor est vraiment magnifique : vallonné et vert avec prairies et forêts, un endroit de rêve. Nous approchons du premier canyon, c’est le moment de prendre des notes (topo à finir...) ! Nous sommes dans la Suisse allemande avec forcément des noms de patelins aussi dur à prononcer qu’à écrire, cela n’est pas une mince affaire. Arrivés au pied du premier canyon, nous cherchons déjà à mettre au frais les canettes pour « l’after ». Le cours de l’eau fera très bien l’affaire. Ensuite, c’est la préparation du matériel : cela en fait un bazar pour 3 en fait, dans ce type d’activité moins on est, plus on porte ! N’ayant jamais parcouru le Cholschlager Bach et se basant sur les indications d’un de ses amis, Manu décide d’emporter son perforateur et donc le bazar qui va avec pour être sûr de ne pas être coincés. Nous n’avons qu’une seule voiture, il va donc falloir marcher pour rejoindre le début... Après un court moment sur la route, nous attaquons un petit chemin, puis, pour écourter le parcours, nous coupons à travers champs. Ça monte raide et en plein soleil. Et comme si cela ne suffisait pas, nous subissons des attaques de taons. Comme il paraît que le beau temps en Suisse est rare, on ne va pas se plaindre mais vivement que nous arrivions à l’ombre ! Nous rejoignons enfin la forêt sur un sentier qui longe le canyon. Le décor est joli, nous observons des passages qui ont l’air sympathique. Après une bonne heure de marche, nous arrivons en haut. Nous écrasons encore quelques taons pendant le casse-croûte, puis nous nous équipons et nous nous mettons en route. C’est un canyon qui se fait en trois parties : nous sommes sur la plus haute et prévoyons de faire les deux en amont et peut-être celle aval (que Manu a déjà parcouru), si on a le temps et le courage car pour cette dernière partie, il faudra remonter à la voiture... Finalement, malgré le titre « bouselander », la première partie est assez jolie et facile. Nous sommes en initiation quand même. Nous quittons le lit du torrent pour éviter la rando-kit dans un pierrier. Nous croisons un groupe de jeunes qui nous proposent un arrêt buvette, mais nous avons encore de la descente donc ce sera pour une autre fois. Nous attaquons ensuite la seconde partie.

Elle démarre fort avec un joli encaissement puis plus rien à part quelques ressauts ! Nous décidons donc de quitter le lit de la rivière puis, sur le chemin du retour, il semble qu’un nouvel encaissement se profile. On le tente, on verra bien. Ce dernier est de courte durée puis nous retombons sur des blocs avec en prime de plus en plus de bois il faudrait presque la tronçonneuse pour avancer. Manu a même pu innover avec un « tobotronc ». Il n’y a qu’à se laisser glisser sur un tronc d’arbre qui sert de toboggan, ce dernier ayant été poli par l’eau. Cette fois-ci c’en est trop, à part le début de cette seconde partie, le reste peut porter le nom de quasi-bouse. Nous grimpons la rive pour en sortir et retourner à la voiture. Après le nettoyage du matériel dans la rivière, nous récupérons notre breuvage bien mérité et bien apprécié puis il nous faut trouver un endroit pour dormir et par la même occasion de confirmer une faculté des Suisses : la balance. Manu connaît un endroit pas très glamour mais on devrait y être tranquille. Arrivés sur place, nous mettons les bières au frais dans un kit, le tout dans une rivière qui draine les eaux de fonte. Puis nous attaquons la popote. Cette fois, les taons ont laissé la place aux moustiques qui nous ravagent. Nous subissons des raids à répétitions, cela devient insupportable mais nous tenons bon. Le frigo ayant une capacité de refroidissement en un temps record, nous attaquons l’apéro puis les pâtes. Puis sur la fin du repas nous avons la visite de la police suisse (nous cherchons encore quel passant a pu nous balancer...). On n’avait pas encore sorti la tente, heureusement, mais on était au bord d’une route interdite à la circulation. Après quelques contrôles de papier (et ils prennent le temps !), ils nous invitent juste à quitter les lieux. Ouf, pas de prune. Ils ont été étonnamment sympas et ont même tenté quelques mots de français, même si au début, ils sont arrivés comme des cow-boys. Il nous faut quand même trouver un endroit pour dormir : nous nous mettons donc en route pour le lac du Klöntal, qui est notre destination du lendemain. Cette fois, la nuit est tombée, nous allons au camping. Arrivés sur place, nous demandons s’il est possible de s’installer pour une nuit, la dame nous fait signe d’y aller, de nous installer ? Bref on rentre et on paye quand ? Finalement, on n’a jamais payé ni rempli quoi que se soit. N’ayant pas compris grand-chose, on plante la tente in-extremis avant la pluie, puis dodo. Le lendemain, on range la tente et on se trouve un coin magnifique au bord d’un lac pour le petit-déjeuner. Ensuite, direction le second canyon prévu. Là, le débit est beaucoup plus important, on approche les 500 L/s, mais il est large donc ça passe. Même s’il n’y a qu’un ou deux rappels ce dernier est plus agréable à parcourir car plus technique. Seul bémol, il y a pas mal de bois (pour changer) et nous n’avons pas osé passer le dernier obstacle assez technique. C’est une cascade avec une marmite suspendue dans laquelle il y a un fort bouillon, suivie par une autre chute qu’il faut franchir dans la foulée. Comme nous avons un débutant avec nous et qu’il est impossible de lui venir en aide en cas de problème, nous attaquons une échappatoire au pied d’un pont puis nous retournons à la voiture. Ce canyon étant assez court, il est possible d’en faire un autre avant la route du retour. Nous nous mettons donc en route vers la Muota (Schwytz) par l’intermédiaire d’une toute petite route avec un paysage toujours magnifique. Arrivés sur place, Manu repère tout de suite la rivière et annonce la couleur : eh bien, ça ne sera pas possible. La pluie de la veille a augmenté considérablement le débit et l’eau est bien brune. À contrecœur, nous abandonnons d’autant plus que c’est plus une randonnée aquatique, donc avec un certain débit qui est bien plus élevé par rapport au repérage que Manu avait pu faire quelques semaines plus tôt. La couleur ne correspond pas non plus à la description qu’il nous en avait faite... Comme nous sommes en panne sèche, nous décidons de nous arrêter dans un petit village pour boire un coup. Ce dernier se trouve en amont d’une chute de quelques centaines de mètres parcourue quelques années plus tôt. Nous y trouvons un resto pour y boire un coup et finalement manger. La patronne est accueillante et nous avons bien mangé. Nous avons juste bien rigolé quand elle a sorti sa machine à carte bleue ! Pour des banquiers, c’est étonnant ! Parlant quelques mots de français, elle me dit que la machine est un peu vielle. Je dirais très vieille, c’est encore à prise d’empreinte sur un papier carbone avec signature du ticket ! Pendant le repas, nous étions à coté de l’amont de la chute qui elle n’est pas en crue. Manu est allé jeter un œil et nous annonce « une ouverture, ça vous intéresse ? ». Nous nous équipons donc en plein milieu du village, posons une corde sur une rambarde et nous voilà partis. Il n’y a aucune difficulté et c’est très gentillet, par contre c’est assez joli. Le tout doit faire deux, voire trois cent mètres, pour un dénivelé de 10 à 20 mètres. Pendant le parcours, nous avons pu remarquer une odeur d’égout mais trop tard, on était parti et c’est court. Il s’est finalement avéré que les effluves se sentaient aussi dans le village, sans doute à cause des pluies de la veille. Au cours de ce périple, Nous utilisons enfin le perfo pour enfoncer un spit et franchir le seul ressaut de 3-4 mètres qui aurait peut-être pu se faire même en toboggan. Nous arrivons ensuite en amont de la partie parcourue par Manu. Nous nous arrêtons donc là. Cette fois, il est temps de rentrer.

Voila donc une belle expérience des canyons en Suisse, même si c’était loin d’être les plus beaux, le décor et très joli. Expérience à renouveler dès que possible !

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