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190.4 - À ta santé, Grim... Eau !

François Nus

dimanche 8 juin 2014

Effectivement, les sorties « vieux » sont de mieux en mieux... Petits déjeuners copieux avec croissants, escargots géants et grandes tasses de café généreux, ce ne sont là que quelques entrées pour s’engouffrer au mieux.

Vache, là, je fais fort... de café !

Transport par limousine avec chauffeur, arrivée triomphale au plus près du but, nous ne marcherons pas dans la terre ni la boue, quand même ! Là effectivement, au vu de la situation, style forêt amazonienne, mais sans la chaleur, il vaut mieux œuvrer pour que dans un grand élan d’ayatollah écologiste, nous abordions le fond du trou meurthe-et-mosellan dans de bonnes conditions : pas de ronces ni d’orties ni même de tocs de branches qui pourraient nous faire basculer vers les tréfonds lorrains sans même avoir eu le temps d’enfiler son baudrier !

Heureusement que nous n’avions pas encore bu à la santé de Grim’O... Une corde qui traîne dans l’herbe pas encore fauchée, mais qu’est-ce qu’elle fait là... hein ! Bertrand avait pourtant prévenu ! Quelle est la différence entre une corde et une branche ? Ben, y’en n’a pas ! Démonstration : Dans un grand élan de Générositine 54, je m’en vais te la couper cette herbe sauvage ! Saviez-vous que de la bonne corde spéléo... mais si vous savez, celle sur laquelle on se suspend pour descendre et remonter en toute sécurité. Eh bien, en fait, c’est de la gnognote : un p’tit coup de serpette d’or, comme Panoramix dans son chêne et hop, une corde tonchée, la gaine qui enveloppe cette corde est toute déchirée, coupée nette... Une vraie circoncision sans anesthésie ! Bref, Pascal (mais lequel ? il y en a tellement que l’on ne sait jamais) est venu me mettre la pression... C’est le cas de le dire ! Eh hop d’un coup d’un seul, la corde solitaire qui était là dans l’herbe avait sa sœur jumelle dans l’instant suivant. Heureusement, que j’avais la braguette fermée ! On aurait pu m’appeler Simone (en voiture Simone !). De la gnognote, broutille, camelote, nioniotte... j’vous dis !

À midi et quart, précisément, la cloche d’appel pour la cantine se met à carillonner, c’est le bon moment pour mettre la pression dans le bar et envoyer les hecto-Pascals faire mousser la Gueuse. !

Après s’être sustentés, Bertrand nous équipe le trou maintenant béant, bien dégagé sur les bords (comme chez le merlan), et nous pouvons plonger dans le noir et les entrailles de ce trou duquel je ne suis pas sûr de retrouver la santé ! La preuve... à la remontée de l’araignée dans sa toile, le poids conséquent de la bête fait que le point haut de la corde est plus bas que la surface de la sortie d’où : Et va que je tire avec les bras, pousse avec les jambes, essaye de décroller et que je gueule ! Comme toujours, je suis plus prompt à sortir des conneries qu’à sortir du trou ! Mais ça c’était avant. Et maintenant ? Ben...C’est toujours pareil ! Bref, il ne faut pas se fier aux slogans publicitaires... Après de judicieux conseils de Pascal (mais lequel ? il y en a tellement que l’on ne sait jamais) je m’extirpe de cet antre avaleur de bonnes volontés. Comme quoi c’est plus facile à descendre qu’à remonter ! D’ailleurs, je préfère descendre un Côtes du Rhône que de les monter... les côtes.

Mais il est vrai que j’ai bien aimé cette visite de diaclase où l’on s’est bien amusé à descendre en opposition jusqu’à ce que ce soit trop étroit, et escalader jusqu’à la corde de remontée au plancher des vaches.

Sur le chemin du retour, j’ai insisté pour que mon chauffeur m’arrête à la colonie André Schiltz de Martincourt, pour un moment de nostalgie de mes jeunes années où j’allais en colo avec mon frère. Contrairement à ce que beaucoup en disent, j’en ai gardé un très bon souvenir, je me rappelle même réclamer à mes parents de nous envoyer encore dans cette colonie. Ah, quand j’étais jeune ! C’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Colonie qui, pour le présent, est transformée en gîte pour groupes et accueille ce jour un mariage... Pascal (mais lequel ? il y en a tellement que l’on ne sait jamais) voudrait bien faire le pique-assiette mais il n’y a personne de visible sur place, juste une grande salle bien décorée avec des tables rondes superbement bien dressées. Non, elles ne sont pas obligées d’obéir au maître ! Dresser une table c’est inviter au partage des plaisirs. C’est mettre en scène un espace et suggérer à ses invités la promesse d’instants délectables.

Vache, là aussi, je fais fort !!!

Mais vu que je suis encore en pyjama fuchsia et violet avec mes grosses chaussures de marche, je n’ai pas osé me présenter comme invité surprise ! Comme quoi grande gueule mais petits bras...

Nous roulons vers le futur et nous abandonnons Pascal (cherchez lequel... moi je n’en sais plus rien !) ainsi que Bertrand pour un travail forestier sur le chemin de la Haute-borne à Clairlieu. Une grosse branche a osé barrer l’ancienne voie romaine et l’accès en véhicule est compromis. Jean-Mi m’a dit : « Sortie élagage et débroussaillage : équipés comme des canadiens, on y va ! » Manque de bol... Arrivés sur place, c’est déjà fait.

Bon, ben, y’a pu qu’à aller au local laver tout le matos ! Mais ça : c’est pas encore fait ! On fourre tout dans la machine à laver, je remplis d’eau, je ferme la trappe et j’appuie sur l’interrupteur pour faire tourner cette machine. Zut alors, elle ne veut pas tourner ! Elle voudrait bien... mais ne peut point ! Machine avec le tambour bloqué mécaniquement. Ben y’a plus qu’à passer en mode manuel. Lavage des nouilles avec lave-cordes avec même une nouille de plus ! Allez savoir... Frottage des combis au lave-pont sur le sol et eau courante... sur le sol, j’ai dit ! Bref une bonne journée passée avec toujours plus de temps de préparation et de nettoyage que de TPST.

Donc aujourd’hui samedi 24 Mai 2014, sortie au gouffre de la Grimo Santé à Martincourt :

· TPAD (Temps passé à déjeuner) : 1 h

· TPAD (Temps passé au déplacement) : 1 h 30

· TPAD (Temps passé à débroussailler) : 1 h 30

· TPAD (Temps passé à dégoiser) : 1 h 30

· TPAB (Temps passé à boire) : 1 h

· TPAE (Temps passé à équiper) : 1 h

· TPST (Temps passé sous terre) : 3 h

· TPAST (Temps passé à sortir du trou) : trop longtemps !

· TPAPELM (Temps passé à préparer et laver le matos) : 2 h, et à la main !

· TPAFUCR (Temps passé a faire un compte rendu) : 2 h !

C’est vrai qu’en spéléo on ne compte pas ses heures ! Elles sont toutes supplémentaires et même pas payées. Après les congratulations de départ et de journée finissante, de retour à la maison, je me jette sur une Grim... et à ma Santé !

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