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200.1 - Spéléobalade au puits du Pic

Emmanuel BELUT

samedi 4 avril 2015

Au départ il y avait simplement quelques mots de Sabine dans un mail : « Sortie à la journée le 22 novembre à L’Isle-sur-le-Doubs. Au programme : le Puits du Pic. Descente de puits avec promenade en canoë-kayak. Néo complète recommandée ». Néoprène ? À ce mot le regard s’allume, la curiosité s’éveille. Voilà qui nous promet de l’actif, donc du beau ! Sans plus tarder je décide de participer, et c’est ainsi que deux mois et demi plus tard nous nous retrouvons vers huit heures chez Sabine, avec Jean-Michel et Benoît. Sabine termine son thé sous les bousculades d’Harko son terre-neuve, puis nous partons promptement en direction de Lure. En à peine plus d’une heure et demie nous voici au point de rendez-vous où nous retrouvons Olivier, et Jean-Luc qui nous a proposé de découvrir cette cavité méconnue. Nous rejoignons ensuite le trou à quelques encablures, lequel a le bon goût d’être à 100 m de la route, au terme d’une marche presque horizontale en sous-bois : nous nous équipons donc à la voiture dans l’air frisquet du mois de novembre.

L’entrée de la cavité est totalement artificielle, et Jean-Luc nous conte la genèse de la découverte du réseau. À l’origine ce dernier a été exploré en plongée spéléo depuis une résurgence voisine. Après de nombreuses années d’effort et d’exploration, la jonction a été faite avec la surface, notamment grâce à un pic laissé sous terre qui a servi de cible à un détecteur de métaux et même aux baguettes de sourcier de Jean-Luc... C’est ainsi qu’un puits artificiel de 12 m a été creusé pour rejoindre le réseau, et le fameux pic qui a laissé son nom au trou.

Un à un nous nous glissons dans le puits équipé d’échelles, et nous nous retrouvons rapidement dans la galerie creusée par un affluent de la rivière voisine. Le creusement est déjà beau et concrétionné, avec notamment de très nombreux fossiles de moules. Nous cheminons alors dans un méandre aquatique hérissé de récifs déchiquetés par l’érosion. Chaque pas, ou presque, est propice à de multiples pauses photo. Alors que le spectacle se fait de plus en plus esthétique, nous rejoignons la rivière où nous récupérons kayaks et bouées laissées là pour l’exploration du collecteur. Chacun aux commandes de son esquif (ou nageant modestement), nous naviguons sur la rivière, aidés par un petit courant. Les rires et les exclamations de toutes sortes fusent sous la voûte qui nous force parfois à baisser la tête. Nous débarquons une fois pour un bref portage, puis reprenons la navigation avec bonheur jusqu’à ce que le plafond devienne vraiment trop bas ! Jean-Luc nous indique alors un contournement possible à pied en rive droite : nous débarquons donc dans la glaise molle puis gravissons difficilement la berge avant de parcourir une cinquantaine de mètres jusqu’à un lac. Notre périple s’achève et nous rebroussons tranquillement chemin. La berge glaiseuse se révèle un toboggan très amusant, et nous reprenons un à un nos embarcations. Resté le dernier, j’ai toutes les peines du monde à embarquer dans la fange et ce n’est pas moins de trois fois que je me retourne avec mon kayak... Vider l’eau à chaque fois se révèle aussi épuisant que technique ! Après moult difficultés je reprends finalement la navigation en compagnie de Jean-Michel qui est juché à califourchon sur son kayak, faute de pouvoir y rentrer les jambes... Nous rejoignons le reste de l’équipe au niveau de la zone de portage (après trois chavirages supplémentaire en ce qui me concerne !), puis poursuivons notre retour. Pour la remontée de l’affluent, nous suivrons l’actif au plus près en nous glissant dans l’étroit méandre où circule l’eau, sous le chemin pris à l’aller. Un petit jeu de cache-cache entre eau et rocher nous ramène ainsi près de l’entrée, signalée par le retour des moules fossiles.

Une fois dehors, nous nous déséquipons promptement puis attaquons un pique-nique bien mérité en discutant des nombreuses cavités du secteur dont nous n’avons jamais entendu parler, alors même qu’elles sont si proches de Nancy. Jean-Luc nous conduit ensuite à l’entrée de la grotte de Gonvillars, une classique de la région, avant que chacun reparte de son côté, la tête encore pleine des souvenirs de cette jolie cavité aquatique. Merci Jean-Luc pour cette découverte !

T.P.S.T. : 4 heures

Le plein d’images sur : http://photos.speleo.free.fr/category.php?cat=698&expand=1,483,698

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