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205.1 - La station de Niphargus virei (Chevreux, 1896) de Villers-lès-Nancy (54)
Bernard HAMON
mardi 8 septembre 2015
(extrait de Scories Spécial Biospéologie n° 418, août 2013, revue de
Découverte et travaux du professeur R. Husson (1911 – 1989)
De 1933 à 1937, Roger Husson, alors conservateur au musée zoologique de Nancy, sur les conseils du professeur Lucien Cuénot, effectue de nombreuses incursions dans les milieux souterrains artificiels (mines, carrières,...) du Grand Est de
Bonne identification du site de Hardeval
En premier lieu, il convient de préciser que Hardeval n’est pas une commune mais un lieu-dit situé sur le ban communal de Villers-lès-Nancy. D’autre part, ce réseau souterrain n’est pas une mine de fer même si la galerie principale qui a été creusée dans la couche ferrifère de l’Aalénien a pu, à une période ancienne être exploitée pour ce minerai. En effet, dans le massif de Nancy, il n’y a pas de concession portant le nom de Hardeval, pas plus que celui de Villers-lès-Nancy, les concessions les plus proches étant celles du « Montet », de « Haye » et de « Laxou » qui ont été exploitées au courant du XIXe siècle. Par contre, le réseau souterrain de Hardeval résulte d’une suite de travaux engagés par la ville de Nancy à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle ; pour capter de l’eau pour alimenter la ville en eau potable. Les galeries drainantes seraient entrées en service entre 1904 et 1909. C’est sa galerie principale qu’a visitée R. Husson en 1936. Dans les années 30, la ville de Nancy abandonne cet approvisionnement dont l’eau, trop riche en carbonate de calcium, colmatait progressivement le réseau d’alimentation.
La « Mine de Hardeval » et la « Galerie de captation d’eau de Hardeval » désignent le même et unique milieu souterrain.
Puis naît le « Spéléodrome »
C’est dans ce complexe souterrain composé de galeries et puits drainants, de rigoles d’écoulement des eaux et de réservoirs que
Dès 2005–2006, ils décidaient, dans le cadre des activités scientifiques de
Ces propositions ont été exposées lors des Journées de la spéléologie scientifique du Grand Est qui se sont tenues les 21 et 22 octobre 2006 à Villers-lès-Nancy (54).
Dès le 24 octobre 2006, nous contactions P. Révol. Après une série d’échanges de correspondances et d’envoi de crustacés prélevés dans les galeries du Spéléodrome, nous pouvions confirmer le 11 juillet 2008 que les amphipodes récoltés appartenaient bien à l’espèce Niphargus virei.
Les authentifications avaient été réalisées par Mme Marie-José Dole-Olivier, chargée de recherches au C.N.R.S., attachée à l’université Claude Bernard de Lyon 1 – (in lit. M.-J. Olivier du 10 juillet 2008 ; SSB n° 342, 346 et 359).
Il ne s’agit donc pas d’une nouvelle station de ce crustacé mais de la redécouverte du site décrit par R. Husson, dès 1936. Cette situation est d’autant plus intéressante qu’elle permet d’apprécier, dans la durée, la permanence d’une communauté de Niphargus virei dans le même habitat, sur une période de 77 années.
Depuis environ dix ans, les spéléologues remarquent régulièrement la présence de ce Niphargus et font état, ponctuellement, de leurs observations. Nous évoquerons le statut de cet amphipode dans un futur SSB.
Pistes de lecture
· Scories Spécial Biospéologie (notamment les numéros 265, 325, 337, 342, 346 et 359)
· Le P’tit Usania, mensuel d’information de l’USAN ; http://usan.ffspeleo.fr
* N.D.L.R. : les travaux ont commencé en 1989. La convention entre la CUGN et