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225.1 - Un plan ancien de Sainte-Reine

Christophe PREVOT

samedi 6 mai 2017

Par l’intermédiaire de la F.F.S. nous avons reçu un ancien plan (23,2 cm x 29,2 cm) de la grotte Sainte-Reine dont le spéléologue belge Guy de Block a décidé de se séparer.

Ce plan semble avoir été la propriété d’un militaire, l’adjudant Herberg. C’est un plan qui était vendu à l’auberge des grottes, chez Mme Culot. Cette buvette a ouvert en 1902 et a perduré jusqu’en 1962. Elle se situait sur le chemin des grottes, un peu après la gare, à gauche. On peut aussi constater qu’elle louait alors des vêtements et des bougies pour toute personne qui voulait se lancer dans l’exploration de la caverne dont le parcours est « plutôt sportif », nécessitant de ramper, passer à quatre pattes dans l’eau, etc.

Ce plan correspond à celui réalisé par Ernest Brésillon et Charles Deschamps en 1890 puisqu’on y trouve les mêmes indications, noms de salles et galeries, distances à l’entrée, etc. Édouard-Alfred Martel l’avait repris dans son ouvrage, Les abîmes (1894), en page 413. En page 414 on peut lire : « Les Trous de Sainte-Reine près Toul, inspectés et fouillés d’abord par M. Husson, pharmacien à Toul (1863-1867), ont fourni à MM. E. Brésillon et Ch. Deschamps en 1890 250 mètres de nouvelles galeries, portant à 1 000 mètres environ la longueur totale des ramifications (v. le plan p. 413). »

Ainsi, dès la fin du 19e siècle la grotte de Sainte-Reine était un lieu touristique parcouru par des « explorateurs » qui pouvaient circuler où bon leur semblaient grâce à un plan, des bougies et des vêtements proposés par l’auberge locale. Cela ne s’est pas arrêté puisqu’en 1932 Christian Chambosse (1914-2004 ; Usanien n° 86) écrivait dans l’hebdomadaire L’avenir toulois n° 781 du 12 mars : « Je conseille au touriste qui voudrait s’engager dans les galeries ténébreuses, de se vêtir d’abord en conséquence, c’est-à-dire de mettre une combinaison de toile ou de vieux vêtements ; des chaussures très solides sont également nécessaires. » Dans le numéro suivant du 19 mars il décrit alors la visite que peut faire un visiteur en pénétrant par le « grand vestibule » (trou de la Fontaine pour Brésillon et Deschamps). Le récit de la visite se poursuit dans les numéros 783 (26 mars), 784 (2 avril), 786 (16 avril) et 789 (7 mai). La description de la visite montre clairement qu’en 1932 les galeries de l’Est et de l’Ouest n’étaient pas encore reliées. Ces documents sont disponibles au musée de Toul et ont été numérisés pour être mis en ligne sur le site du C.D.S.

Ce n’est que dans les années 1940-1950 que le passage au-delà de la salle de la Rotonde reliant les galeries de l’Est et de l’Ouest est découvert (voir plan de Jean Colin de 1954) et permet de faire une traversée complète quand la galerie de l’Est est à l’étiage (ce qui est plutôt rare...).

Ce plan ancien a permis d’effectuer plusieurs recherches historiques. Celles-ci se sont concrétisées par des mises en ligne sur le site du C.D.S. et sur Wikipédia et permettent d’enrichir notre connaissance de l’évolution de la spéléologie régionale.

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