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225.3 - Stage Initiateur Albion 2K17
Théo Prévot (photos du pot commun du stage)
samedi 6 mai 2017
Après avoir fait un détour chez mon cousin Antoine (Usanien n° 150) à Nîmes, nous partons le lendemain en direction du plateau d’Albion où je vais passer mon Initiateur. C’est donc samedi vers 14 h que nous arrivons au gîte de l’ASPA à Saint-Christol-d’Albion. Le temps de dire au-revoir, de déposer mes sacs, de dire bonjour aux gens déjà présents et me voici à présent prêt pour passer une semaine dans la région qu’est le Vaucluse.
Très rapidement nous avons une réunion pour nous expliquer un peu le déroulé du stage, les objectifs de chacun ainsi qu’une présentation du plateau qui possède des gouffres plutôt sympathiques. Nous sommes six à postuler pour le stage d’initiateur et visiblement ça ne va pas être de la rigolade ! La réunion terminée, nous avons enfin le temps d’aller nous installer dans nos chambres. C’est alors que je fais la connaissance de trois de mes compères : Clément de Besançon, Pascal de Grenoble et enfin Cyprien des Grands Causses. Après avoir fait plus ample connaissance, on nous appelle pour venir manger, à savoir que nous aurons pour le stage des cuisiniers et donc qu’il n’y aura rien à préparer, chic alors ! De plus, ça changera des autres camps, car là on aura la totale avec des entrées, des plats délicieux, mais aussi des desserts, bref on ne va pas mourir de faim.
Le lendemain le réveil se fait vers 7 h 45 étant donné qu’il faut être dans la salle à manger pour 8 h car on nous sert aussi le petit dej. Quand je vous dis que c’est le luxe ! Aujourd’hui c’est une journée de tests en falaise qui nous attend. Elle a pour but de voir si on a oui ou non les aptitudes pour se présenter à l’initiateur. Nous devrons donc montrer pendant cette journée que nous sommes capable de faire un passage de nœud, mettre en place un poulie-bloqueur, faire un dégagement d’équipier, mais surtout faire une conversion en total réchappe... On ne regardera pas que ça, car bien sûr nous devons chacun équiper une voie et en déséquiper une pour avoir un aperçu de la façon de progresser en confort et, qui plus est, en toute sécurité. Pour le moment tout va bien mise à part quelques détails, mais rien de bien méchant. De retour au gîte on range le matos utilisé puis nous nous rendons en salle vers 18 h pour suivre une conférence qui nous est présentée par Vincent (moniteur stagiaire). Vers 20 h nous sommes appelés car le repas vient tout juste d’être servi. Il est 22 h et il reste les kits du lendemain à faire, prendre une douche et aller au lit. Mais avant tout il faut faire le tirage afin de connaître les équipes et les trous que nous ferons demain. Pour ma part je serai avec Clément et nous irons dans l’aven Pepette qui possède un dénivelé d’environ 150 m.
Lundi... Bon je crois définitivement que c’est le pire jour de la semaine car déjà en temps normal le lundi est le pire jour mais là... Bon tout est dit, le stress est au maximum l’instructeur qui nous encadre prend des photos dans tous les sens et pose des questions qui ne m’avaient jamais traversé la tête jusque-là. Petite anecdote, une déviation doit être doublée car visiblement le mono-point fait l’objet d’une grosse erreur, comme on me l’a fait remarquer (après explications il est vrai que si la dév. vient à lâcher le frottement de la corde nous empêchera de remonter d’où l’intérêt de mettre deux points). On sort enfin de terre et retrouvons les autres. D’après nous le bilan n’est pas superbe car chacun a visiblement fait des petites erreurs. Comme chaque soir vers 18 h nous assistons à une conférence. Enfin pour cette fois il s’agit d’une petite pièce de théâtre pour rappeler à tout le monde les fondamentaux de la spéléo du genre se longer, doubler ses points, etc. Le repas s’enchaîne puis nous avons enfin les résultats de ces deux jours de tests d’entrée à l’initiateur. Malheureusement nous ne serons plus que quatre à continuer l’aventure permettant pour les uns de souffler un peu et pour les autres d’approfondir certains points pour revenir une prochaine fois. Maintenant que les tests d’entrée sont passés tout ce que nous allons désormais voir est en principe nouveau. Je dis en principe car j’ai déjà vu la plupart des techniques au mur. Par contre, là où je suis totalement novice c’est en topo ainsi qu’en étude du milieu, mais je suis impatient de voir tout cela car on pourrait creuser avec un peu plus de certitudes sur ce qu’il y a derrière lors de nos désobs en Lorraine.
Comme vous l’aurez compris, la journée suivante est donc consacrée à l’étude du milieu. Pour cela nous allons dans deux grottes horizontales, dont une dans laquelle il y a eu des fouilles archéologiques de faites. Cette fois nous rentrons plus tôt afin de terminer le bout de topo dont nous n’avions pour le moment que les points topo pris par nos trois équipes constituées de deux spéléos. Cette fois il n’y a pas eu tout de suite une conférence car nous avons présenté aux autres stagiaires ce que nous avons fait et le but de cette journée, puis les perfs nous ont montré à leur tour ce qu’ils avaient fait et vu sous terre. Repas, kits, douches on commence à chopper le coup de main.
Aujourd’hui est un jour particulier car nous arrivons déjà à la moitié du stage, eh oui, ça passe vite ! Bref on ne va pas épiloguer là-dessus, sinon on y passerait la journée. Donc on nous a prévenus que cette journée allait être tuante car il faut percuter très rapidement. En gros, on va en falaise et là on voit un maximum de techniques d’assurance pour les journées qui suivront et notamment pour le vendredi qui est le jour de l’examen. Nous avons donc pu voir l’assurance en boucle, l’assurance avec corde annexe, l’auto-moulinette, l’utilisation de systèmes réversibles ou non, etc. La petite cerise sur le gâteau fût le midi avec une simulation d’accident pour voir nos réactions et la façon dont on fait un point chaud, ou encore la manière de déplacer un blessé. Paraît qu’on n’a pas trop mal géré même si j’avoue avoir mis un peu de temps à finir ma pomme... Cette fois je vous passe la fin de journée qui s’est déroulée comme les autres.
Jeudi nous allons au Rousty, gouffre dans lequel nous allons encadrer un groupe pour l’évaluation finale. Cette fois encore je me retrouve avec Clément. En même temps on ne change pas une équipe qui gagne ! Comme le groupe à emmener est totalement novice, nous n’avions pas un gouffre ultime (P20 d’entrée puis P6 pour accéder à un réseau inférieur). Nous avons donc profité de cette journée pour tester les ateliers que nous allions utiliser et pour voir les points que nous pourrions aborder lors de la visite de la cavité. Une fois au gîte nous avons fait un petit scénario avec les différents plans de secours et points importants à aborder.
Ça y est c’est le grand jour... Premier point important, faire bonne impression ! Du coup, boum, on sort le petit café, thé, etc. On discute un peu avec le groupe qui se compose de deux enfants de 8 ans, leur maman, deux jeunes de 14 ans qui n’étaient d’ailleurs pas prévus normalement mais en spéléo faut savoir s’adapter, ainsi qu’un père et sa fille qui avait elle aussi 14 ans. On les équipe de la tête aux pieds et on peut alors charger les voitures et partir. Une fois au bord du gouffre on donne les explications et, au fur et à mesure que le mistral souffle, la petite équipe s’enfonce dans les entrailles de la Terre. Jusque-là j’ai géré la descente dans le P20 et rien à signaler. Le P6 s’enchaîne puis nous appliquons les plans mis en place. Vers 13 h nous remontons le P6 et mangeons, et là encore le café est bien vu ! Nous continuons en passant par un pont de singe et terminons notre course dans la galerie principale. Le public a l’air content et nous aussi. Pour ce qui est de la sortie nous emprunterons une sortie artificielle évitant de remonter le P20. Bilan de la journée : il y a encore quelques points à améliorer, comme le fait de dire « asseyez-vous dans le vide » (dans le harnais c’est mieux ;-) ainsi que « faire attention en bord de trou » même si ce dernier est fermé par une grille. Le résultat final sera dévoilé demain matin car les cadres doivent faire les bilans et se mettre d’accord sur leur décision. En attendant le repas se fera en comité réduit car les autres sont en grosse explo et ne rentreront que vers 3 h du matin pour les derniers.
Le stage touche déjà à sa fin. Le matin il faut tout nettoyer et faire les inventaires. Pour les initiateurs c’est E.P.I., suivi de l’inventaire des mousquetons. Ouf, on a évité les 3 km de corde utilisés pendant le stage. Petit à petit les résultats tombent puis vient enfin mon tour : oui j’ai réussiiiiiiiii !!!!!! (bien sûr, le diplôme officiel ne sera délivré qu’à mes 18 ans puisque je ne suis pas encore majeur). Ouf, ça y est, enfin une chose de faite. Après le débriefing de la semaine je repars de la salle conscient de mes points faibles mais aussi de mes points forts. Maintenant il n’y a plus qu’à s’améliorer car on ne pourra jamais être parfait. Je mange un bout et voilà mon père qui arrive. Après un certain temps nous repartons en faisant un détour par les gorges de la Nesque (gorges où nous étions pour les tests).
Bilan de la semaine : le Vaucluse faut y revenir car l’initiateur il y a mieux pour découvrir les gouffres d’une région, mais bon ça on s’en doutait. Sinon superbe gîte, ambiance au top, personnes super cools, et même s’il paraît que c’est un des stages les plus exigeants pour l’initiateur, je le recommande à tous. Surtout que pour un mois de février on a eu tous les jours le soleil et environ 16°C et ça, quand vous êtes en falaise en T-shirt vous kiffez.
Albion 2K17 restera dans les mémoires !