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272.2 - Comment expliquer au grand public un week-end /je sors de ma zone de confort/ de spéléologie ?

Maud Rochatte

mardi 6 avril 2021

En temps normal, nous aurions fait la route la veille à la débauche, pour arriver dans un beau gîte chauffé et douillet. Soirée sympa entre nous, bonne nuit dans un lit bien chaud et confortable et un lever tout en douceur vers 7-8 h… Ahahahahahahaha, ça c’est dans une belle zone de confort bien délimitée par des rubalises, cônes de signalisation, barrière de sécurité et tout le tralala.

Naaaan, la spéléo en temps de couvre-feu c’est une étroiture dès le lever. Grâce aux mesures de restriction dues à une épidémie dont nous tairons le nom, nous avons eu le bonheur de nous lever ce 16 janvier à 5 h pour avoir le droit de partir de chez nous dès 6 h afin d’arriver au local le plus tôt possiblement autorisé, après avoir été déjà d’abord chercher Olivier. On y retrouve là-bas Théo, Thomas et Nicolas.

Préparation du matos… Pour les plus courageux la plus courageuse c’est essayage de combinaisons néoprène pour trouver la bonne taille… Qui s’avérera ne pas être la bonne taille. Chargement du matos. Oups, j’oublie un petit léger détail…

Lorsque nous sommes partis de chez nous, il faisait un joli ‑9 °C… Et le local est une cave en pierres apparentes, non chauffée.

Zone de confort-Zone de confort-Zone de confort

À 7 h 44 on part de Nancy pour enfin prendre la direction de Déservillers dans le Doubs (rien que le nom aurait déjà dû nous faire nous poser des questions). À 11 h, nous arrivons devant la ferme où nous pouvons nous garer pour être à proximité du gouffre de la Baume des Crêtes. La neige tombée ces derniers jours a commencé à fondre, il a reneigé quelques flocons dans la nuit.

Ambiance. Il fait ‑4 °C lorsque nous sortons des voitures. Il nous faut nous changer… Mais comme dirait Théo : « Il vaut mieux se changer avec du froid que sous la flotte. » Le pire, c’est qu’il a raison !

Zone de confort-Zone de confort-Zone de confort

Nous sommes fin prêts (si l’agriculteur nous voit, il doit surtout se dire qu’on a l’air fins !). Harnachés dans nos baudriers, casqués, chacun portant deux, voire trois, kits et avec nos combinaisons « Oooooooh la belle combi verte !!! » Oui, Olivier a remarqué ma belle — que dis-je ? magnifique — combinaison verte toute neuve. Je vais avoir droit à chacune de nos retrouvailles à cette exclamation admirative. C’est moche la jalousie… Cependant, je comprendrai plus tard à notre retour au local pourquoi il s’était à ce point vautré dans la bassesse de cette vile émotion qu’est la jalousie lorsqu’il me montrera sa combinaison en lambeaux !

Nous nous dirigeons donc enfin vers l’entrée du puits, il faut faire attention à ne pas tomber car le sol est glissant par endroit. Cependant, les moins aguerris, tels que Théo, n’échapperont pas à un étalage royal sur une plaque de glace (note pour ceux qui ne connaissent pas Théo : Théo est jeune, Théo est musclé, Théo est grand, mais pas trop, Théo est svelte, Théo est fils et petit-fils de spéléos, Théo savait faire des nœuds dans des cordes avant de savoir faire ses tartines de petit-déjeuner. Ça y est ? Tu la saisis la petite note d’ironie précédente ?).

De la neige recouvre le champ que nous devons traverser.

La spéléo ça ne se résume pas uniquement aux reportages catastrophistes de TF1 lorsqu’il y a un secours à portée (Pour rappel : en spéléologie il y a en moyenne moins d’un décès par an. En France tous les ans, les accidents domestiques causent plus de 15 000 morts d’après la Direction générale de la santé, les accidents de la route près de 5 000 morts suivant la Prévention routière et les accidents du travail environ 500 d’après la CNAM).

Non. La spéléo c’est aussi de l’attente, là (par -4 °C je vous le rappelle) il faut attendre que Théo équipe la vire (c’est-à-dire, qu’il accroche des cordes là où on ne pourrait pas passer sans) et ensuite il faut attendre que chacun descende dans le puits de 40 m, descente qui se fait sur une corde.

Une corde lorsqu’on est 6… De l’attente donc… Par ‑4 °C… Nous sommes gelés. J’ai tellement mal aux doigts et aux orteils que je commence à avoir la nausée.

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Selon Google, qui te piste et qui a perdu la trace du réseau du téléphone de Benoît, nous sommes entrés dans le puits à 12 h 36.

Dès l’entrée du puits, on devinait la différence de température par le dégagement de vapeur qui s’élevait du trou. Après ce puits plein vide, nous arrivons dans une grande salle d’effondrement. Enfin sous terre ! Il fait bon. C’est déjà beau. Nous allons vite nous réchauffer car nous continuons notre progression par une forte descente dans un éboulis. Il faut faire attention, c’est glissant de par la pluie et de par les cailloux qui roulent sous nos pieds. Il y a des concrétions qui tombent de la voûte ou qui s’élèvent du sol petit à petit. Ce phénomène donne des stalagmites massives en « piles d’assiettes ». Il y a un côté féerique : certaines colonnes sont presque blanches, dentelées, composées de superpositions un peu comme des champignons sur un tronc ou un peu comme des décorations un peu kitch en pâte à sucre sur un gâteau de mariage (oui, ça m’a fait penser à ça). C’est magnifique.

Nous atteignons rapidement la salle du Réveillon à ‑100 m, bien plane et sèche : elle sera le lieu de notre bivouac. C’est ici que nous allons passer la nuit, oui lecteur tu as bien lu.

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En attendant la nuit vu qu’il fait totalement noir sous terre nous perdons très rapidement toute notion du temps, il pourrait très bien être 12 h ou 22 h — c’est l’heure de déjeuner !!!

Mes précédentes sorties m’ayant fait prendre conscience de l’importance d’avoir toujours quelque chose à manger sur soi et ne petit-déjeunant pas le matin (encore moins à 5 h !!!) j’avais prévu de quoi grignoter avant la descente du puits. Mais maintenant, j’ai vraiment faim ! Sauf que là, tout bascule, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ce magnifique lieu protégé de la nuisance de la présence de l’Homme est transformé en véritable squat de punk à chiens ! On s’est étalé partout, tout est sorti des kits : cubi de 3 L de rouge, bières, gâteaux apéro, bougies, sachets de présumé « nourriture » lyophilisée : de la plus coûteuse achetée dans un magasin spécialisé (qui donne la chiasse) à la plus économique style YumYum (oh mon Dieu comment peut-on mettre autant d’additifs alimentaires dans un seul petit paquet ??? À croire que ces « soupes » ne sont que des « mules » pour un trafic de drogues de synthèse), cafetière à piston en verre (si, si), bouteilles en plastique remplies de liquide couleur pisse de routier, réchauds, tabac à rouler (eh oui, sous terre aussi ils osent !)… Mais le pire, c’est la chanson qu’Olivier nous a mise en tête depuis ce matin : la Zouk Machine. Vivement qu’on se retrouve à quatre pattes dans de l’eau froide sur des cailloux, ça sera moins douloureux.

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Le repas terminé, nous allons enfin pouvoir commencer notre véritable périple. Eh oui, le but de la sortie est d’atteindre le collecteur à ‑181 m pour ensuite atteindre si possible le siphon menant vers le gouffre de Jérusalem. Or, il a neigé et plu cette semaine, sur la route nous avons vu que le niveau du Doubs était haut. Après vérification, nous sommes en décrue, il y a deux jours il y a eu un pic à 16 m3 / s et là nous en sommes à 1 m3 / s. Nous savons que nous allons donc devoir traverser des zones plus qu’humides. C’est pour ça que nous avons pris les combinaisons néoprène (Oui, je ne suis pas barjot au point d’éprouver du plaisir à essayer par ‑9 °C des combinaisons néoprène surtout pour qui sait ce que c’est d’essayer d’enfiler ces machins‑là !). Or, nous ne savons pas à quel point les passages seront inondés. Peut-être allons-nous vite nous retrouver coincés par l’eau alors quoi, la sortie sera écourtée et se transformera en sortie photo-apéro.

C’est parti. Le but est de passer le P15 (puits de 15 m) pour pouvoir atteindre la salle du Carrefour où nous allons pouvoir nous changer et enfiler nos néoprènes avant d’attaquer la galerie des Chinois. Arrivés en bas du P15 on ne peut que constater que l’eau est effectivement activement de la partie. Nous nous changeons dans une magnifique cascade au pied de ce puits. La pause pipi c’est maintenant.

Car oui, vous parler de la pause pipi en néoprène… Sur une petite sortie, tu peux toujours te retenir. Sur une plus longue, au bout d’un moment quand faut y aller, faut y aller. Lors d’une précédente sortie j’ai pu goûter aux joies de s’uriner dedans. Oui, je ne sais pas comment formuler autrement le fait d’avoir 5 mm de combinaison néoprène qui te colle à la peau du cou aux pieds. Ça te colle tellement à la peau que bien souvent lorsque je finis de m’équiper je suis déjà épuisée ! Donc imagine : le but de cette combinaison n’est pas de te garrotter les membres ou de réduire ta mobilité et donc ta souplesse d’au moins 40% (qualités qui ne sont pas de la moindre utilité en spéléo ceci dit en passant) — tu te permets tout de même d’émettre quelques doutes lorsque tes mouvements se résument à ceux d’une poupée Barbie ! — mais de te tenir chaud en présence d’eau froide, voire très froide (eau de neige fondue je te rappelle…). Tu en as grave chié pour la mettre, tu ne vas donc pas l’enlever, te retrouver de nouveau à poils pour faire un petit pipi. Non. Tu fais pipi. Debout. Dans l’eau. Garrottée. Habillée. Ferme les yeux, imagine : ton corps dans de l’eau froide et là au soulagement tant attendu de ta vessie s’ajoute une soudaine sensation de chaleur, qui remonte sur ton ventre, dans ton dos, sur ta poitrine. Tu le sens, là, ton pipi à 37 °C qui envahit ta combinaison néoprène bien étanche et bien froide ? (Je pense qu’il est opportun à cet instant de te remettre la petite rubalise.)

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Fort heureusement, ce matin dans la voiture Olivier nous a fortement déconseillé de le faire (je t’aime Olivier). Parce qu’il n’est jamais possible de totalement enlever ce pipi de ta combinaison, tu auras beau faire passer de l’eau par ton col, jamais ça ne sera assez rincé. Tu vas donc te retrouver avec une odeur d’urine toute la nuit au bivouac, puis tout le lendemain jusqu’à la sortie du gouffre, puis durant tout le trajet dans la voiture. On sent bien le vécu là. Bref, la pause pipi c’est maintenant.

Je me rends compte que j’ai oublié ma culotte de rechange au bivouac. J’enlève donc ma culotte pour la retrouver sèche à notre retour. C’était sans compter sur Benoît qui me la fera tomber dans l’eau.

Je suis excitée comme une puce… J’ai des papillons dans le ventre… Les jambes qui flageolent… Ce son… Ce grondement sourd de l’eau au loin… Ce doux ronflement… Ooooh… J’ai l’impression d’entendre les basses lointaines d’un bon gros concert de métal bien bourrin… Oooooohhh C’est dans ces moments-là que tu fais le douloureux constat du manque… Avant même d’attaquer la galerie des Chinois, nous remarquons à plusieurs endroits des restes de mousses de crue, quelques heures plus tôt, nous n’aurions donc pas pu passer. La progression se fait en opposition. Pour les plus vieux, souvenez-vous de la pub pour « Banga - en route pour l’aventure » lorsqu’il marche entre les murs pour éviter l’eau, là c’est à peu près pareil… sans les crocodiles. La spéléo, c’est se retrouver en état d’extase alors que tu es recroquevillée sur le dos, un genou plié contre une roche, l’autre à la verticale contre une autre roche, le nez à 15 cm du plafond. Nous passons dans des voûtes mouillantes, nous avons de l’eau jusqu’au cou. Nous arrivons dans le collecteur.

Là, le niveau de l’eau, le niveau du Verneau, est 3 m plus haut que la normale, là où nous devrions trouver une plage de sable nous trouvons une baignoire et sa mousse. Il est 19 h, soit on continue et on nage pour aller chercher le siphon et nous ne sommes pas rentrés avant 2 h du matin, soit on fait demi-tour avec un retour au bivouac estimé pour 22 h. Nous décidons de rentrer pour pouvoir passer la soirée tous ensemble.

De retour à la salle du Réveillon à l’heure dite, nous nous changeons pour tenter de retrouver chaleur et taux d’humidité plus proches des normales. Avec Benoît nous découvrons le principe de ce que j’appelle « la tente chauffe schneck ». Ça a l’air efficace ! Nous passons une soirée sympa, échanges de trucs bizarres à boire et à manger : troc de Ricola lyophilisé contre tartare d’algues. À 0 h 30, extinction des frontales.

Malgré un réveil vers 9 h, la nuit ne nous semblera ne pas en avoir été une, pas seulement à cause de l’inconfort d’un frais bivouac, mais sans doute dû à cette perte de notion du temps et de rythme nycthéméral. Nous avons hâte de questionner Théo. Cette nuit il a testé son hamac-bougie. C’est un hamac quasi hermétique, un genre de cocon constitué d’une sorte de couverture de survie et au‑dessous, au niveau des fesses, une excroissance permettant de contenir… une bougie ! Pour rajouter à l’inconfort et à la peur de finir en torche humaine en pleine nuit, il doit dormir avec son casque pour parer à toute éventualité d’une chute nocturne ! Verdict. Il a eu chaud tant que le bougie brûlait. Or, elle n’a pas du tout brûlé toute la nuit et en warrior qui se respecte, il n’avait pas la tenue la plus chaude qui soit ! (Rubalise spécialement pour toi Théo)

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Après déjà trois cafés lyophilisés avalés, Olivier prépare un café digne de ce nom avec la cafetière à piston. Et là, après plusieurs heures sous terre, je commence à voir vos visages se tordre et se crisper, signe d’une agitation interne intense, oui, je sais ce qu’il se passe, vous vous interrogez : matin, café… « Et comment faites-vous popo ? Nous avons tant aimé ton passage sur le pipi, nous rêvons secrètement de connaître les révélations que tu vas nous faire sur le popo. » Ô comme je te comprends.

Il ne m’est plus possible de garder pour moi ce savoir gardé secret si longtemps. Eh bien voilà : tu prends un sac plastique et tu chies dedans. Le vrai secret, c’est de tester l’étanchéité du sac chez soi. Et la résistance du sac aussi. Et sur place on m’apprendra également à chasser l’air du sac avant de le refermer et surtout avant d’arriver au bivouac.

Nous nous préparons pour rentrer. Olivier aurait bien aimé qu’on boive ses 3 litres de vin la veille. Jeter de l’eau est sans nul doute bien moins douloureux que de gâcher même de la piquette. Je ne comprends pas pourquoi personne n’a voulu qu’on teste mon idée (brillante) du vin chaud au Ricola lyophilisé.

Ils avaient annoncé de la neige à la météo. Ce qui est sûr c’est qu’on va encore bien se les geler en sortant… Et il va falloir cette fois-ci enlever des combinaisons humides et des chaussons néoprènes encore mouillés de la veille… On va en avoir des choses à noter pour ne pas refaire les mêmes erreurs la prochaine fois : affaires sèches, affaires sèches, affaires sèches, sacs étanches pour protéger affaires sèches, affaires sèches.

Le retour se fait sans grande difficulté. Si ce n’est celle de résister à la tentation de péter une roche pour en récupérer les magnifiques fossiles qui y sont incrustés (Baume des Crêtes, je reviendrai ! Avec un marteau !).

La remontée du puits est géniale. La lenteur de mon ascension me permet d’admirer concrétions et mousses. J’adore cette sensation d’élasticité de la corde qui se tend et se détend. Et surtout, être suspendue dans le vide telle une araignée !!! Détendre ces bras et ces jambes, tout lâcher pour n’être que suspendue par ma corde c’est divin !

Je m’approche de l’entrée la sortie du trou et je constate QU’IL NEIGE DEHORS !!! Des flocons tombent dedans.

La sortie du puits et sa vire sont un peu difficiles, je suis très fière de moi (c’est suffisamment rare pour le partager !), je m’en suis bien sortie et sans râler, ni insulter mon matériel !!! J’admire mes camardes qui avaient des kits bien plus lourds que les miens !

Dehors tout est maculé de blanc. Il tombe de gros flocons. Un silence en remplace un autre. J’ai un sourire immense sur mon visage. Je suis totalement shootée aux endorphines ! Tellement excitée par cette sortie et par cette neige, que je serais d’attaque pour une randonnée à raquettes ! Ça ne s’arrange décidément pas, la dernière fois je voulais aller courir !

Benoît m’attend, changé, et un peu plus réchauffé. Il faisait partie des premiers sortis. Les voitures tournent chauffage à fond ! Je profite du camion de Thomas pour me changer au chaud. On frôle le luxe. Olivier est là, la Zouk Machine également. Théo se vautrera de nouveau, sur la même plaque de glace.

Cette journée se finira par une douche bouillante dans une salle de bain surchauffée en chantant des « bafémoué bafoué ohoh ». Ah ! Mon inconscient certainement peu enclin aux changements brutaux ou déjà habitué à une nouvelle forme de confort, a trouvé la bonne idée de me faire fermer le robinet du radiateur de notre chambre à coucher au lieu de l’ouvrir à fond. Sans doute une manière pour lui de recréer cette chaleureuse ambiance du bivouac !

En conclusion, je me permettrai cette poétique allégorie : la spéléologie c’est comme le sexe, plus c’est dur, meilleur c’est.

En bilan de cette sortie au gouffre de la Baume des Crêtes, je dirais : c’était GÉNIAL !!!!!!

Les photos du jour : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72157717937657267

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