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281.2 - Stage régional Découverte-Perfectionnement à Sainte-Marie-aux-Mines

Pascal Admant (dit Bubu) & Simon Admant

jeudi 30 décembre 2021, par Bertrand Maujean

Après l’annulation de l’année 2020, Laurent Guyot, président du CPDS Alsace, a tenu bon et a pu organiser le stage « Découverte de la spéléologie et perfectionnement » au sein du domaine souterrain de Sainte-Marie-aux-Mines (Smam) entre le 11 et le 14 novembre 2021.

Ce qu’il nous en avait dit à l’AG de la Liges ne pouvait que mettre l’eau à la bouche. En effet, le domaine souterrain de Sainte-Marie-aux-Mines, ouvert pour des travaux miniers de recherche et d’extraction de minéraux argentifères pendant plusieurs siècles, abandonné et réouvert, plusieurs fois au cours de l’histoire, est réinvesti dans les années 60 par des groupes centrés sur la minéralogie et l’histoire des mines. Le plus fameux d’entre eux est l’Asepam (histoire et archéologie sur le site de l’Asepam).

Citons ici la mémoire d’Alain Weber, qui y a milité et a rédigé de nombreuses pages sur ces thèmes. (remarque : nous avions fait une traversée de Saint-Louis en 2018 sous la conduite de Théo).

Plus récemment, à partir des années 2000, la pratique de la spéléologie sportive se développe, jusqu’à la création récente d’une via ferrata souterraine au Centre Tellure

Bref, on peut aborder là-bas mille aspects du monde souterrain, tous plus intéressants les uns que les autres : histoire, géologie, minéralogie, histoire des techniques minières et minéralurgiques… tout en pratiquant la spéléo. Le plus étonnant est peut-être l’aspect paradoxalement « naturel » de ces vides artificiels creusés par l’homme ! En effet, les « dépilages » (l’extraction) des minerais ont libéré les volumes des filons, sortes de grands feuillets de quelques centimètres à quelques mètres d’épaisseur sur 200 mètres de haut. Cela donne au spéléologue d’aujourd’hui l’impression d’évoluer souvent dans une sorte de succession de puits sur faille. De plus, le domaine se prête à de nombreuses traversées.

Une carte de P. Fluck de 1974, reprise dans un compte rendu de stage de 2004 du groupe spéléologique de Mandeure, montre la géologie du site des mines de Smam et la situation des différents filons exploités (principalement argent, cuivre et plomb). Le dessin de P. Fluck et B. Ancel donne une idée de la répartition des filons autour de Sainte-Marie-aux-Mines et apporte une vision en relief de la géométrie des filons et de leur exploitation.

Comme nous ne disposions pas, Simon et moi, du pont du 11 novembre, nous n’avons pu assister qu’aux journées du samedi 13 novembre et du dimanche 14 novembre. Nous avons donc rejoint le groupe le vendredi en fin d’après-midi. Première bonne impression : la facilité et la rapidité d’accès depuis Nancy par la N 59 et le tunnel Maurice-Lemaire. Nous trouvons facilement le chalet YMCA UCJG d’Echery.

C’est une belle bâtisse à la Vosgienne, qui raconte l’histoire des loisirs du XXe siècle ; cuisine et salle commune chaleureuses avec des murs habillés en bois, une belle étagère remplie de coupes de compétition de ski de fond, un passe-plat entre cuisine et salle à manger…

Samedi 13 novembre. En fonction des toutes les données, la réunion des cadres nous affecte au filon « Armée Céleste » avec Jean-Paul et Yves. On ne pouvait pas mieux commencer. Nous échangeons jeux de mots et plaisanteries tout au long du parcours ; ainsi Jean-Paul nous assure qu’un carreleur qui travaille au noir peut faire des joints en blanc… ; Yves nous fait part de ses connaissances du Lot ; tandis que je mets au point un dialecte germanophone… Simon assure dans toutes les manœuvres ; Jean-Paul, l’air de rien, le drive parfaitement et le fait même passer en premier. Le parcours varié, offre de nombreuses observations sur le passé minier ; quelques plaques de calcédoine et minéraux divers rappellent la trace du filon. Nous nous arrêtons pour le casse-croûte dans une salle offrant de nombreux blocs pour nous installer confortablement. Jean-Paul allume une chaufferette de sa fabrication.

Simon joue avec des bougies. Et nous pouvons échanger sur le formidable domaine que nous avons la chance de visiter au cours de ce stage. TPST : 4 h 15 (de 9 h 15 à 13 h 30).

Le soir nous avons droit à un repas de gala. Élisabeth et Irène, respectivement maman et belle-maman de Laurent, nous ont régalé tout au long du stage, tant pour les repas que pour les pique-niques. Le repas se poursuit avec le gâteau pour fêter l’anniversaire de Laurent.

Enfin, la soirée se termine par un exposé sur les techniques spéléo, animé par Laurent Guyot et Olivier Courtois. Olivier, qui est à la fois fédéré et professionnel de la spéléo, nous aura fait part de son expérience tout au long du stage avec une pédagogie remarquable ; à retrouver sur son site www.aventurecanyon.com.

Dimanche 14 novembre. En fonction de toutes les données, la réunion des cadres propose une matinée au sein du complexe Tellure. La majeure partie du groupe va travailler le perfectionnement des techniques de progression sur cordes fixes en profitant de la structure artificielle du centre, sous la conduite d’Olivier Courtois. Les arrivés tardifs du vendredi soir, Catherine, Simon et moi, se voient proposer la traversée du filon « mine de cuivre », qui est en communication avec les galeries du centre ; nous partirons avec Laurent.

À Tellure, nous faisons connaissance avec Pascal Hestin, responsable des équipements du centre et guide professionnel spéléo (SARL Montagne Passion Itinérance).

Nous rejoignons l’entrée avec lui et une équipe de ses clients, originaires des terrils du Nord. Nous pouvons ainsi faire connaissance pendant le court trajet en camionnette. Nous vivons alors une expérience exceptionnelle, au cours de laquelle nous sommes tour à tour en autonomie dans la cavité et en rencontre avec Pascal et ses clients. Les équipements en place, judicieusement posés et fonctionnels, laissent toute la place au plaisir des manipulations spéléo et à la découverte du filon.

Pascal nous fait voir ses travaux d’aménagement ; nous pouvons aussi assister à ses techniques d’encadrement et discuter tous ensembles : il y a là un professionnel et son élève Julien, des clients, des fédérés jeunes et moins jeunes (de 13 à 65 ans, plus ou moins expérimentés), le président du CPDS Alsace, … Nous échangeons ainsi sur la découverte et sur l’entrée dans l’activité, sur les techniques spéléos, sur l’accès aux cavités, sur la politique fédérale, … bref, un moment improbable et magique comme seule la pratique spéléo sait en créer !

La traversée débouche dans les installations du centre. Nous rejoignons alors toute l’équipe pour un nettoyage du matériel tout aussi efficace que joyeux.

Enfin, après le dernier repas et le rangement du centre d’hébergement, vient le moment du dernier debriefing et des aurevoirs. Tous les participants sont unanimes, ce stage nous a comblés dans tous les compartiments du jeu. Plus particulièrement pour moi, il aura été l’occasion de redécouvrir le site de Sainte-Marie-aux-Mines, que j’avais visité dans les années 1970-1980 ; c’était l’époque de la réouverture des mines, de la protection, de l’essor de l’archéologie minière. Aujourd’hui, la spéléo sportive s’y développe au contact de la culture scientifique et du patrimoine. Félicitations et merci à Laurent Guyot et sa famille, à Olivier Courtois et Pascal Hestin de nous avoir guidés dans ce nouveau monde. Quel mineur du XVIe siècle aurait imaginé qu’il creusait un terrain d’aventure pour ses descendants du XXIe siècle. Merci à tou(te)s les stagiaires pour leur bonne humeur. Au grand plaisir de se revoir.

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