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281.1 - Vauvougier, acte 3 : un week-end bien rempli !

Olivier Gradot

jeudi 30 décembre 2021, par Bertrand Maujean

Depuis quelques semaines, Arnaud (alias Doctor Jones), Théo (alias le Lynx) et moi (alias le Rat) discutons des avantages de nous installer un bivouac permanent le temps de finir les explorations que nous avons reprises cette année dans l’amont du réseau AGA du gouffre de Vauvougier et dans d’autres parties accessibles depuis la galerie des Dos d’Ânes. Arnaud nous a dégoté des sacs de couchages neufs via ses relations et nous avons à ramener en plus : une tente pour nous faire un salon, pleins de bougies faites maison, des doses de repas lyophilisés, du café soluble, de l’eau, un réchaud et encore quelques autres ustensiles qui sont jugés utiles.

On se planifie donc d’installer tout ça à la cool le week-end des 18 et 19 septembre et de camper le vendredi soir à proximité du gouffre… Sauf que : Christophe nous rappelle peu de temps avant ledit week-end que le 19 ce sont les journées du patrimoine et que nous sommes attendus pour animer les visites du Spéléodrome à Villers-lès-Nancy que l’Usan propose chaque année à cette date… Reporter ? Jamais de la vie ! Il suffit de concilier les deux plans !

Et c’est comme ça que je me retrouve directement en sortie du boulot un vendredi soir chez Théo avec mon paquetage Vauvougier et que nous partons rejoindre Doctor Jones qui nous attend chez lui avec sa voiture. On gare mon Berling’, on transfère notre bordel dans sa voiture et on part ensemble en direction de Malbrans, on arrivera sur place pour les 22 h. Avant d’aller sous terre on s’enquille une plâtrée de pâtes que nous a préparée Arnaud, on s’équipe et direction le puits d’entrée de notre adoré Vauvougier (VVG pour les intimes). Théo s’est donné et a réussi à rentrer tout le matos de progression sur corde dans seulement un kit et demi… enfin ce ne sont pas des kits : c’est lourd et dur comme de la pierre tellement c’est tassé ! Pour gagner du temps c’est lui qui équipe et ça booste, je peux vous le dire, Arnaud et moi suivons derrière et il n’y a pas de temps d’arrêt ! Notre progression sera bien rapide avec juste un petit « PxxxxN de kit de MxxxE !!! » que poussera Arnaud juste avant la tête du ressaut MachPro… Il faut dire qu’il a un kit de luxe qui est super pratique car il contient les barres de structure de la tente et bien sûr ces dernières sont plus longues que le kit et elles sont super cools dans les passages étroits ! 

On fait une mini pause en bas du puits du Guano et ensuite ça sera sans arrêt jusqu’à la zone du bivouac. On y arrive vers 2 h 15, je suis trempé de sueur, ce gouffre est infâme en tenue enduite ! On y crève de chaud. Je me fous direct en sous-combi pour sécher et les amigos font de même. On commence l’installation de la tente même si le terrain n’est pas encore aplani, ce n’est pas grave on fera le peaufinage demain. On tend une corde pour sécher nos affaires et on se parque à trois dans notre tente de luxe avec chauffage au sol (bah oui… on a posé les bougies par terre… c’est donc un chauffage au sol !) et Théo nous sert trois verres… euh non… trois cruches de whisky tourbé que nous buvons dans la bonne humeur ! Le whisky est plutôt dégueu mais sous terre ça passe toujours mieux qu’en surface et ça nous contente bien, surtout qu’on a du véritable foie gras spéléo pour aller avec (de la mousse de foie de canard, sous terre c’est notre foie gras officiel !). Pour s’accorder avec ce plat de luxe on s’enfile, en guise de dessert, un sachet de bonbons qu’on défonce entièrement en trois minutes chrono ce qui nous donne l’idée de se finir sur une eau de vie tout droit sortie de la topette du Doc ! Eh bien ! Pour un apéro c’était plutôt soutenu ! Bon allez, il est 3 h !!! On va se pieuter en se promettant que la prochaine fois qu’on vient là on se fait une fondue savoyarde ou un tacos trois animaux (nous comptons bien gagner la finale de « Taupe Chef » !).

On gonfle nos matelas et on teste pour la première fois nos duvets VVG : bon, on n’irait pas faire un 8 000 m avec, mais pour VVG ça sera nickel ! On ne se souhaite pas « bonne nuit » mais juste « nuit » car elle sera forcément un peu spartiate en l’état et c’est extinction des frontales : Zzzzz, Zzzzz, Zzzzz (cool personne ne ronfle dans l’équipe).

On se réveille vers 8 h 30, petit déjeuner à base de café soluble dégueulasse et de noix diverses, premier passage dans nos nouvelles chiottes, Théo y laisse le cul de sa sous-combi, Arnaud se pisse sur le pied et moi je marche pieds nus dans sa pisse.

On se partage ensuite les tâches : Théo et Arnaud iront chercher la bite à carbure qui est au pied du puits de l’Espoir, on en aura besoin pour stocker nos duvets au sec, moi je m’occuperai du chantier génie civil du jour : aplanir notre bivouac avec l’aide d’une pelle en plastique que Théo a certainement volé à un gamin sur une plage bretonne durant ses vacances…

Mes compagnons d’aventures s’éloignent et moi par miracle j’arrive à me démerder avec cet outil qui, au final, marche bien ; ça me prend bien deux heures, quand j’ai fini je m’apprête à aller voir si tout va bien chez les collègues, mais je les entends arriver.

On continue quelques aménagements, on remet la tente bien à plat : c’est nickel ! Vivement les prochaines sessions qu’on teste ça ! L’heure tourne, on se réchauffe un déjeuner puis on se prépare à faire chemin retour vers la surface.

La remontée se fait tranquillement car je veux en profiter pour faire quelques photos travaillées en technique « L » (Smartphone en mode nuit et contre-jour avec éclairage de secours). La récolte d’images sera bonne et nous ramènerons quelques beaux clichés. Arnaud s’occupe du déséquipement et c’est bien chargé qu’il ressort du P40 d’entrée. Une fois dehors il me demande de défaire le nœud de chaise tressé dans les deux premières broches, je m’apprête à le faire quand Théo lui dit « Tu ne pourras pas dire que tu as tout déséquipé du coup ! » Arnaud nous regarde avec dépit puis me dis d’arrêter et se charge lui-même du dernier nœud.

La nuit tombe et il commence à faire faim ! Une idée de génie nous passe par la tête : si ça se trouve le Pitch de Montrond sert encore des pizzas à cette heure ! On appelle et c’est « oui ! », trop cool ! On passe notre commande et quand nous arrivons à Montrond on s’offre une pinte de bière bien méritée !

Une fois nos pizzas préparées nous allons déguster ça au parking des Cavottes où nous camperons pour la nuit qui sera courte car nous devons être à Nancy pour 8 h 30 maximum, on prévoit donc de se lever vers 4 h 30.

Les pizzas sont bonnes, la nuit moins et ce n’est pas le réveil qui nous sort du sommeil mais l’arrivée de la pluie… On remballe rapidement dans le noir et on commence (sans même un café) le trajet du retour qui nous semble bien long. Nous arrivons pile à l’heure pour les journées du patrimoine et une fois n’est pas coutume la journée sera une réussite ! Et ce week-end : un week-end qui comme beaucoup d’autres restera un bon souvenir !

Photos du week-end : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72157719875116024


Voir en ligne : La suite : acte 4

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