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285.2 - Un retour aux sources...
Angéline Robert et Nicolas Robert, photos : Théo Prévot
mardi 3 mai 2022, par
Participants : Ibrahim, Angéline, Nicolas R., Colyne, Nicolas P., Christophe, Bertrand, Thomas, Honorin, Fabien, Océane et Théo (qui prend la photo)
Ce samedi 9 avril 2022, 10 h, nous sommes nombreux à avoir saisi l’occasion de retourner dans la carrière souterraine du village de Savonnières-en-Perthois. Au programme, ce sera l’Avenir, une cavité d’initiation d’une profondeur de 40 m et la classique du coin. Pour affronter ce froid matinal (3° C), Théo sort de quoi prendre des forces, un cake préparé par Océane, avec pépites de chocolat et bien imbibé d’alcool : effet antigel garanti. Une fois équipés, nous nous enfonçons dans la carrière et en profitons pour tester le nouveau fléchage mis en place 15 jours auparavant : il est discret, mais efficace. Cependant, certains panneaux ont déjà pris l’eau. Théo n’épargne pas son père : « Quelle idée de clouer dans une feuille plastifiée, c’est comme si tu perçais un bidon étanche et qu’après tu le mettais dans l’eau. ». Cette marche d’approche jusqu’à la cavité est aussi l’occasion de revoir quelques chauves-souris encore en hibernation (petit rhinolophe et vespertilion) et surtout de ressentir les odeurs d’humidité et de champignons et l’obscurité : une vraie madeleine de Proust.
Arrivés à la bifurcation menant à la Grande viaille, Christophe propose de se répartir en deux groupes : un pour la partie étroite de la Grande viaille aval et l’autre pour la succession de puits de l’Avenir aval. Bizarrement, rares sont les volontaires pour les étroitures, mais on arrive finalement à équilibrer les groupes. Théo, Thomas, Bertrand, Honorin, Nicolas R. et Angéline, les plus courageux et surtout les plus fins, s’engagent dans le méandre de la Grande viaille où les passages ne sont pas évidents. Heureusement, Théo est là pour nous montrer la voie. Ça frotte, ça coince. On avance puis en recule pour s’engager autrement et enfin passer. Nicolas et Thomas rêvent alors de quelques kilos en moins au niveau de l’abdomen. D’un coup, les volumes deviennent énormes et les bruits assourdissants. Enfin, pour nous, après ces étroitures, tout nous paraît grand. Ce bruit infernal, c’est l’eau qui crache dans un petit puits puis un second, plus grand. Heureusement, Théo équipe hors crue et nous échappons à une grosse douche. Une fois éclairé, le dernier puits cylindrique est magnifique. Un des plus beaux de Meuse.
Au fond, on découvre d’étranges chauves-souris orange qui nous éclairent. Après une inspection en détail, il s’avère que ce sont les Prévot de l’autre groupe, cachés sous leur poncho de survie. Mais où sont Ibrahim et Fabien ? Ils surgissent alors du méandre étroit qui mène au fond de la cavité : le siphon. À la couleur de leur combinaison, personne ne veut les imiter pour s’enfoncer dans ce méandre très boueux. Surtout qu’après, ils se sont douchés sous l’eau qui arrose la base des puits.
Après une pause repas qui est l’occasion de discuter des équipements sortis, une tentative de changement de la constitution des groupes est faite. Honorin, qui a donné dans les étroitures à la descente, va naturellement dans le groupe des puits. Ibrahim et Fabien, nos deux téméraires boueux sont les seuls nous rejoignant pour affronter la Grande viaille. En remontant, c’est Nicolas R. qui ouvre le passage, mais ça fait longtemps qu’il n’a pas fait la Grande viaille... Il cherche les passages, avance, recule puis il finit par nous ramener à la sortie. Ibrahim, qui pensait coincer, le suit et s’en sort comme un chef. On s’aide en se conseillant sur le passage à choisir et on se passe les kits pour faciliter la progression. Bref, un bon moment d’entraide comme on en trouve souvent en spéléo. Comme dit Théo, tout le monde est à la même enseigne « Tous dans la même galère ». Dans l’autre groupe, on prend le temps de remonter et c’est une pause à chaque puits. Je crois aussi que ça discute beaucoup. Eh oui, on n’arrête pas Christophe comme ça ! Finalement, le groupe de la Grande viaille sort le premier !
On ne se fait pas prier pour retourner aux voitures où des bières nous attendent. Merci à Océane et Fabien. Cela permet de jouer les prolongations et chacun y va de son anecdote.
Merci pour cet accueil chaleureux et la convivialité. C’est notre troisième sortie avec l’Usan et à chaque fois nous avons été intégrés dans le groupe. La journée n’est pas finie pour les Nancéiens qui retournent au local et s’occuperont du nettoyage du matériel. Nous leur en sommes redevables.