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317.1 - RetEx incident du 26/11/2024

Théo Prévot

mercredi 1er janvier 2025, par Bertrand Maujean

Participants : Robin et Samuel (France 3), Abiella, Dominique, François, Jean-Michel, Maud, Pascal et Théo (Usan)

TPST : 6 h

Mardi 26 novembre, c’est le deuxième jour de tournage avec France 3 Lorraine. Nous nous retrouvons à Audun-le-Tiche (57) avec pour objectif « la Vierge », colonne de calcite emblématique de la diaclase de la voie Ferrée.

Samuel (reporter) et Robin (caméraman) font leurs premiers pas sur corde en milieu naturel, ils ont déjà pu faire deux séances d’entraînement en gymnase et appréhendent plus aisément cette journée. Nous avançons tranquillement vers notre objectif où il est également prévu de faire notre pause casse-croûte. L’accès au fond peut se faire par deux remontées, une première sur corde (généralement utilisée au retour pour varier le cheminement), une seconde équipée avec une échelle spéléo. Nous avons convenu de passer par l’échelle à l’aller et de revenir par l’autre côté au retour. La remontée à l’échelle prend quelques minutes par personne. Fermant la marche avec Maud, je décide de passer par la corde afin de remonter en parallèle. Le passage se fait plutôt bien en opposition, mais la corde étant là j’installe tout de même un bloqueur par sécurité. Je trouve des prises de pieds et une bonne prise de main inverse sur laquelle je n’hésite pas tellement à tirer. Patatras ! Maud me demande si tout va bien, vraisemblablement oui.

Nous prenons quelques minutes pour revoir ce qu’il s’est réellement passé : la prise inverse prise de passion a voulu me faire un câlin, mais en a oublié son attache avec la paroi nous emportant tous les trois. Rapidement repris par mon bloqueur j’abandonne sans trop de regrets le beau plaquage de calcite et sa fameuse prise qui n’hésitent pas à m’embrasser les genoux avant de poursuivre leur chemin. Pris de jalousie et pour faire regretter son comportement à la prise, le plaquage décide de tenter une embrassade avec Maud. Par chance, le petit mètre nous séparant suffira à éviter cela laissant juste quelques gouttes de sueur s’échapper de nos fronts et le vieux couple s’écraser au sol.

J’ai eu chaud me dit Maud… tu m’étonnes ! Je regarde si la corde a quelque chose, vérifie que la suite de la famille ne déboule pas pour voir le drame. Ça semble stable, mais une purge au pied de biche ne sera pas de trop je pense. Nous prenons une photo pour en tenir informer le CDS 57.

Nous rejoignons le reste du groupe, mangeons un bout au pied de notre objectif du jour avant de rebrousser chemin. Sur le retour le reste du groupe comprendra notre mésaventure. Nous ressortons tous sans encombre avec en prime un petit souvenir sur la main et une douleur au genou droit pour ma part. Le CDS 57, prévenu le soir, s’empresse de faire le nécessaire en attendant une purge et sécurisation du site, c’est également plaisant de voir de la réactivité dans ce genre de situation.

Je dédramatise volontairement l’évènement en espérant que cela puisse apporter un retour positif sans pousser à la psychose... nous ne maîtriserons jamais l’ensemble des paramètres d’une sortie, néanmoins nous pouvons et devons laisser un minimum de place aux incertitudes. Loin de moi l’idée de faire la morale, je ne suis pas le dernier pour faire des pas d’escalade ou franchir des obstacles en opposition et je suis le premier à râler qu’on « aseptise » de plus en plus nos milieux. Ce qui est en revanche quasiment certain c’est que sans mon bloqueur sur la corde je ne serais sûrement pas dans le même état avec le placard d’environ 1,2 m ´ 0,6 m ´ 0,15 m de calcite que j’ai abandonné en cours de route.

Cela nous rappelle l’importance d’avoir un minimum de matos secours avec soi et ce même dans une sortie que nous pourrions qualifier de faible ampleur comme celle-ci. On voit également qu’être deux cadres dans ce genre de sortie d’initiation ne peut qu’être bénéfique en cas d’imprévu. Pour finir, je ne pousserai pas jusqu’à dire que je suis content que ça me soit arrivé, c’est le genre de truc dont on se passe aisément sur le CV. En revanche je n’ose pas imaginer les conséquences physiques comme psychologiques qu’il y aurait pu avoir avec un groupe de scolaires ou si ça avait été une autre personne ce jour.

En espérant que ça serve ou à défaut que ça vous mette en éveil lors de vos prochaines sorties.

Et comme le dirait une célèbre marque « never stop exploring » !

Messages

  • Bonjour à tous, tu as raison Théo, il est plus que raisonnable,en situation d’encadrement, d’avoir 2 personnes compétantes et une personne sonnette.
    Pour ce qui est du bloc qui se détache, hier ou demain, c’est dans l’ordre de la nature, il faut l’accepter et en tenir compte.
    En spéléo, les cordes sont rarement mises en déco, elles ont un rôle prioritaire et sécuritaire.
    Il est donc indispensable de les utiliser en toutes circonstances.
    Bravo à toute l’équipe pour ces reportages.
    Claude

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