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90.6 - La mine de charbon de Contrexéville (88)

Daniel Prévot

mercredi 1er janvier 2020

 En 1820 l’abbé Butord, curé de Norroy-sur-Vair et de Mandres-sur-Vair, découvre sur les flancs du Haut de Charmont (à Norroy) des affleurements de lignite. Ceci va déclencher de nombreuses recherches de gisements de cette houille pyriteuse (appelée encore : houille triasique sur la carte géologique Vittel XXXIII-18 de 1979, dont l’épaisseur varie de 0,20 à 1 m, et que l’on trouve dans les marnes bariolées et grés à roseaux du Keuper moyen). De nombreuses concessions ont alors été accordées. dans toute cette région de Contrexéville, dans les Vosges, débouchant sur de nombreuses exploitations dès le milieu du XIXe siècle. Ce sera une succession d’abandons, de faillites, de reprises...

 L’exploitation de la mine de Contrexéville commencée semble-t-il en 1881 avec la galerie Marie qui s’enfonce sous le Champ Calot au lieudit Remivaux a été abandonnée en 1903 pour être reprise en 1942. Elle a produit jusqu’à 13 383 tonnes en 1947. Il s’agissait d’un mauvais charbon au pouvoir calorique médiocre qui ne pouvait rivaliser avec l’anthracite lorrain. L’extraction de la houille fut abandonnée définitivement en 1948 pour être remplacée par l’extraction du gypse sous jacent à la couche de lignite afin de fabriquer du plâtre de bonne qualité. Cette activité a cessé en 1952 marquant la fermeture définitive de la mine de Contrexéville.

 À l’occasion des Journées du Patrimoine 2005 qui eurent lieu pour Contrexéville les 17 et 18 septembre dernier, le Cercle d’Études Locales de Contrexéville a réalisé dans ses locaux une exposition sur ladite mine. Il a pour l’occasion édité une plaquette 4 pages d’où j’ai extrait tous les renseignements ci-dessus (rédigée par Monsieur Gilbert SALVINI de Lignéville, Président du CELC), et organisé le dimanche 18 des visites guidées du site. Originaire de Neufchâteau à moins de vingt kilomètres et où j’ai vécu plus de vingt ans, je n’ai jamais entendu parler de cette houille vosgienne ou disons que je n’étais sans doute pas suffisamment sensibilisé à cette question pour y prêter attention. J’avais 12 ans lorsque la mine a été fermée et avec des copains, en été, nous nous rendions souvent à vélo au Lac de la Folie nous baigner... c’est à 1,5 km de la mine... la route que nous empruntions (l’ex RN de Neufchâteau à Contrexéville par Bulgnéville devenus D264) passe à 300 m du site... Jugez de mon étonnement à la lecture de l’annonce faite par l’Est Républicain. Patrick LIBERT et moi-même nous nous y sommes donc rendus alléchés par cette visite proposée de ladite mine, munis de nos casques spéléos rutilants rouges qu’il était impossible de ne pas remarquer...

 Sur le site (x = 712,300 ; y = 5341,700 ; carte IGN au 1/25000, LAMARCHE 3318 O, voir le plan ci-joint à la page suivante), dans la forêt au pied de la Fontaine des Allemands, le long de la D264 entre Contrexéville et Bulgnéville, il ne reste rien sinon la halde (décharge des déblais d’extraction) ou terril et l’entrée en béton de la galerie explosée (donc impénétrable) la plus longue (410 m). Alors nous allions, tels des extra-terrestres, le casque rouge rutilant (c’est très discret) sous le bras, chaussés de bottes, sans la combinaison (heureusement), d’arbre en arbre lire les panneaux qui étaient cloués et indiquaient la nature des installations qui équipaient l’endroit 50 ans auparavant. Nous avions réellement l’air un peu ridicule pour ne pas dire autre chose, au milieu des autres visiteurs en tenue de ville.

 Dimanche 20 novembre, j’ai emmené les Usaniens intéressés : Noelle ANTOINE, Pascal CUXAC, Pascal HOULNÉ et Patrick LIBERT (sans casque rutilant cette fois) découvrir ce site archéologique peu connu. Dans la halde j’ai ramassé quelques miettes de lignite. Nous n’avons rien observé de plus que le 18 septembre.

 Suite aux indications de Monsieur Gilbert SALVINI, nous nous sommes rendus au lieudit Champ Calot où selon lui on peut observer un ancien four à chaux, une halde de gypse ainsi qu’une galerie datant du XVIIIe siècle. Nous avons trouvé dans cet espace, une grosse doline farcie de terriers de blaireaux semble-t-il, mais rien de très probant en ce qui concerne ladite mine de gypse, l’ancien four à chaux et les haldes. Ceci est peut être à revoir.

 Toujours suite aux indications de GS et également à celles de Pascal ADMANT, nous avons effectué des recherches au lieudit La Houillère à 500 m au NW de NORROY, sans succès.

 Signalons également l’existence (à 1,2 km au SW de NORROY) de la Source sulfureuse de Crohin (x = 715,525 ; y = 5343,325) qui ne coulait pas ce jour là.

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