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93.3 - Weekend de nettoyage canyon

Boris Sargos

dimanche 7 mai 2006

 Le week-end du 1er avril avait été planifié comme week-end de reprise de canyon, ouvert à tous. Il s’est transformé en une participation au nettoyage d’un canyon tout récemment ouvert : le Laval.

 Pour notre part, l’USAN était représentée par trois de ses membres : Emmanuel BELUT, Anne-Claire et Boris SARGOS. Avec le redoux qui s’était installé depuis trois jours, et une bonne pluie incessante depuis les deux jours qui précédaient le week-end, le Bugey était en crue. Cela faisait deux ans que les canyons n’avaient pas été aussi remplis. Sur le trajet, nous pouvions voir dès notre entrée dans la région de l’eau jaillir de partout, en gros flots. Le petit ruisseau qu’est habituellement l’Albarine était devenu un gros torrent en colère. Le week-end s’annonçait sportif...

 Après une courte nuit, nous sommes arrivés sur place à 8h30 le samedi 1er avril, où nous avons pu serrer les mains de nombreux amis. Nous avons tous les trois constitué un groupe, avec une zone bien déterminée à nettoyer. Ce que nous avons fait jusqu’à 13 heures, heure à laquelle, après être sortis du canyon, nous sommes allés nous réfugier dans le camping-car pour y déjeûner au sec (car il pleuvait). Dans l’après-midi, pour profiter au mieux d’un niveau d’eau aussi haut, nous avons décidé d’abandonner provisoirement notre tâche de ferrailleur pour nous faire un petit canyon entre amis. Nous avons descendu la Brize, un des rares canyons à être praticables ce jour-là. Il y avait beaucoup d’eau, mais les cascades étant larges, ça passait assez bien (même si je n’ai pas pu traverser le ruisseau au sommet de la deuxième cascade, celle-ci faisant pourtant six mètres de large ! Mon pied se faisait aussitôt emporter). Nous avons pu constater à nos dépens que ce canyon n’est pas équipé. En fait, toutes les cascades s’équipent directement sur arbre. Ce qui bien sûr, n’est pas l’idéal pour installer des descentes « débrayables », et donc offrir une grande sécurité en cas de fort débit. Au lieu des deux heures initialement prévues, nous avons mis trois heures pour la descente.

 Nous avons retrouvé la troupe de nettoyeurs au gîte d’étape de Culoz, où Agnès GODART nous avait préparé un succulent repas à base de saucisses et de jus d’orange. Nous avons couché au bord du Séran, bercés toute la nuit par le tumultueux ronronnement de l’eau s’éclatant à grosses vagues contre la roche de l’impressionnant méandre final.

 Le lendemain fut une journée totalement dévouée au nettoyage. Celui-ci s’arrêta vers 18 heures. L’heure à laquelle nous avons tous les trois pris le chemin du retour.

Bref compte-rendu du nettoyage

 Jusqu’à il y a vingt ans, ce ravin servait de dépôtoir aux riverains. Et même si les crues ont pu être violentes entre temps, il restait avant ce week-end un nombre inimaginable d’immondices de toutes sortes, allant d’une seringue avec son aiguille au... tracteur ! Bien que très courte (800 mètres de long), la partie « canyon » de ce ravin possède une très belle partie souterraine, et compte trois cascades, dont la dernière de 20 mètres, magnifique. Comme il était inconcevable de laisser ce canyon dans un tel état, Pascal BERARD avec le Spidercan de la FFME et Joël MERCIER avec la Tribu Canyon (FFS, CDS-01), organisaient ce week-end là un immense nettoyage auquel des clubs comme les Teckel (FFS) et l’USAN se sont joints.

 Au total, plus de quarante personnes directement concernées par le monde des rivières (canyonistes, pêcheurs, chasseurs...) étaient présentes pour participer à cet énorme chantier. En deux jours, grâce à l’utilisation de palans mécaniques, de quads, de tracteurs, de disqueuses, de tronçonneuses et surtout de bonnes volontés, un énorme travail a été réalisé, notamment la sortie du tracteur. Il reste malheureusement encore beaucoup de choses à nettoyer tant il y avait à faire, mais l’objectif initial a été largement dépassé. Et devant le succès de cette opération, peut-être qu’une autre session sera envisagée avant l’année prochaine.

 Il est évident que cette action est bénéfique pour les canyonistes. Evidemment, directement, parce qu’on nettoie un canyon, mais aussi indirectement : en effet, d’un point de vue pédagogique, elle a apporté trois choses essentielles :

Ø Elle a promu notre activité auprès de la population locale, ce qui est un gage de protection de « notre canyon » par les riverains, ainsi que de compréhension de notre sport. Une couverture médiatique a été assurée par la presse locale.

Ø Elle a permis de rassembler trois disciplines (canyonisme, pêche et chasse) assez éloignées (et malheureusement souvent en guerre) autour d’une même préoccupation : l’environnement.

Ø Nous avons battu un sentier sur la rive (lorsque cela était possible) pour éviter de marcher dans le cours d’eau et écraser les petites bêtes qui y vivent. Cela a permis de prouver aux pêcheurs que nous essayons de préserver au maximum les populations rivicoles et aquatiques.

Ce projet a donc été mené avec intelligence et humilité, faisant d’un gigantesque travail éprouvant et fastidieux, un événement présentement et durablement utile au monde du canyon, duquel tous les participants garderont un excellent souvenir.

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