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112.1 - Un été mouvementé

Emmanuel Belut

mardi 1er janvier 2008

 « Allo Boris ? C’est Manu. Ça vous dit un barbec’ ce soir ? OK, j’amène tout !  » Le temps de charger ma vieille AX avec tout le matos pour deux semaines de canyon, de la bouffe pour un mois, et de la viande pour ce soir, et me voilà parti, direction : la Suisse, pour rejoindre Guy, Anne-Claire et Boris, qui sont venus depuis la Savoie jusque dans le Tessin, où se déroule le rassemblement annuel de l’AIC, l’Association Italienne de Canyonisme. Toute la « dream team  » est au complet, à l’exception de Stef, parti canyoner à la Réunion (Excusez du peu !).

 AIC donc.... Mais que font 4 usaniens à ce rassemblement italien ? Hé bien, c’est juste un excellent prétexte pour faire des rencontres et canyoner dans cette Mecque du canyon qu’est le Tessin.

Après 4h40 sans décoller les fesses de ma voiture, me voilà arrivé à Biasca. 20h30 : il était temps, les estomacs crient famine... Tous craignaient de voir leur dîner bloqué de l’autre coté du tunnel du Saint-Gothard en raison des mauvaises conditions de circulation. Heureusement, je suis passé comme une lettre à la poste. Le temps de tout préparer, et nous voilà à table en compagnie d’autres français, aux pieds des impressionnantes cascades de Santa Petronilla, qui nous narguent en dévalant le flanc de la montagne par une succession de sauts d’une hauteur vertigineuse : C100, C70, C120, C40, C50, C60, C60... Ça laisse rêveur, mais nous n’avons pas assez de corde. Tant pis ! On reviendra !

 C’est bien beau tout ça, mais on n’est pas venu trier les lentilles, et dès le lendemain, on attaque avec Val del Salto, canyon très aquatique qui s’achève par une magnifique C70. Deux heures de marche d’approche en plein cagnard se chargent de calmer Boris, et c’est parti pour six heures de descente - ou plutôt : de nage - dans une eau d’une incroyable couleur émeraude, en compagnie d’Evan et Brooke, un anglais et une canadienne qui nous accompagnent ce jour là. Tout ne se déroule pas sans anicroche, car nous perdons un kit boule flottant et ses soixante mètres de corde par plus de six mètres de fond, au pied d’un fabuleux toboggan de quinze mètres... Pendant une heure, tout est tenté, même le plus hasardeux, pour récupérer le kit défaillant, mais en vain, nous devons poursuivre notre périple sans lui. Un peu plus tard, au sommet de la C70, quelques frissons nous parcourent lorsqu’Evan part brusquement seul et sans assurance sur la vire glissante et arrosée qui conduit au relais, sans chercher à installer de main courante, et avec la seule corde assez longue pour arriver en bas d’un seul jet... Pas de commentaires sur cette méthode « a l’inglese  » qui ne nous a pas plu pas du tout.

 Le lendemain, Brooke et Evan, au terme de leur séjour, regagnent la terre des Angles, et nous descendons le magnifique petit canyon de Loco (Rio Bordione) en petit comité d’usaniens, accompagnés par Fabrice, un spéléo belge. Mardi, Sébastien et Cécilia, deux amis à moi, nous rejoignent après leur voyage de noce. Ils sont claqués, mais nous descendons néanmoins tous ensemble le sublime Lodrino, descente que Fabrice conclut par un magnifique passage de nœud, sur corde à double, au milieu d’un décor grandiose (encore une fois, sans commentaires !). Nous achevons cette belle journée avec Val Combra, glacial torrent d’altitude, sans Sébastien et Cécilia qui sont repartis se coucher...

 Le lendemain, c’est encore un canyon mythique du Tessin avec Val d’Osogna, en compagnie de Jacques et Cathy Cohen  : c’est tout simplement magique. Jeudi, Boris, Anne-Claire et Guy partent pour Val Trodo en compagnie de Georgi, un ami du Valais, tandis que Séb, Céc, Fabrice et moi, nous apprêtons à descendre Val Cresciano et Val Pontirone que je ne connais pas. Suite à une petite erreur dans la lecture du topo, nous nous retrouvons à descendre un torrent peu intéressant, voisin de Cresciano, que l’on enchaîne ensuite avec le véritable Cresciano. Du coup, plus le temps de faire Val Pontirone... quel dommage ! Le soir venu, nous nous retrouvons tous au camp pour nous narrer nos exploits respectifs, bercés par les hurlements avinés de nos voisins (« Marseillais, en....és !!!  »). Bilan : Trodo est une infâme bouse longue et discontinue, précédée d’une marche d’approche exposée et broussailleuse, et Val Cresciano ne passe pas au village de Cresciano... Comme quoi...

 Vendredi, notre petit groupe au complet - à l’exception de Boris, parti faire l’intégrale de Val Grande avec Georgi - descend successivement Val Grande et Val di Gei inférieurs, canyons sculptés dans un magnifique gneiss au litage coloré, qui s’avèrent propices à de nombreux sauts et toboggans. Séb et Céc nous quittent alors pour regagner leurs pénates dans la Meuse profonde. Pour nous, le séjour dans le Tessin n’est pas encore terminé, et il s’achève en apothéose samedi, où nous « torchons » à cinq, en un peu plus de cinq heures, la sublime descente d’Iragna intégral.

 Nous quittons ensuite cette belle région du Tessin, la tête pleine de souvenirs et d’images magnifiques, et tandis que Fabrice regagne son plat pays, nous, intrépides usaniens, mettons le cap sur la Lombardie, rejoindre un ami guide, Pascal van Duin, afin de rééquiper à neuf les canyons Lombards... Mais ceci est une autre histoire, que Boris se charge de vous raconter...

 Et pourtant l’été ne s’achève pas là. Alors que je quitte la Lombardie pour me reposer en famille en Corse, bien décider à ne rien faire pendant deux semaines, me voilà rejoint par un futur usanien pour quatre descentes de l’Ile de beauté, dont l’inévitable duo Vacca - Purcaraccia, et la sublime Richiusa. Mon retour sur le continent, le premier week-end de septembre, se révèle également propice aux sorties. Alors que je me traîne sur la route au volant de mon char fatigué, Boris et Anne-Claire, maintenant installés à Lyon, me proposent de passer les rejoindre dans les Hautes-Alpes, histoire de rincer les combis à l’eau claire des Ecrins, et de tâter le terrain en prévision de certains grands projets de septembre... Ce sont trois torrents bien sympathiques que nous descendons ainsi sous un ciel azuréen, Tramouillon Haut, Pra Reboul et l’Eychauda : on en redemande ! C’est décidé, la semaine prochaine, c’est le grand jeu, avec les mythiques Oules de Freissinières et Chichin, suivis pour le reste du mois de Claretto et Marderello, des Oules du Diable, du canyon de la Meije et du Gâ... Mais j’en garde un peu sous le coude pour un prochain récit...

 Pour les amateurs de belles images, Boris a monté d’excellents films que vous pouvez télécharger sur http://www.corsica.canyon.free.fr/Archive(ADSL recommandé !). Et si vous souhaitez faire une sortie aquatique le week-end, manifestez-vous, on cherche des volontaires !

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