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113.2 - Traversée du Verneau

David Parrot

samedi 2 février 2008

Depuis le temps que l’on voit marqué sur Le P’tit Usania : Traversée du Verneau, il fallait mettre un terme à tout ça ! Effectivement la météo n’a pas été clémente pour les 3 dernières tentatives, mais finalement, 2008 nous sourit ! Alors que beaucoup d’entre vous émergent de la dure soirée du nouvel an, 5 spéléos tentent une 4ème fois en 2 ans cette course.

Ainsi, tôt le mardi 1er janvier 2008, nous empruntons notre route perpétuelle, en direction de Montrond-le-Château (Doubs). Arrivé à notre lieu de rendez-vous, tout le monde est là :

S.C Aubois : Dominique BACHE (qui nous rejoindra en début de soirée)

S.C Metz : Albéric NEGRO

USAN : David PARROT, Olivier DECK, Sabine VEJUX-MARTIN

Nous dispatchons tout ce petit monde en deux équipes ; une équipe au gouffre des Biefs-Boussets composée d’Albéric et moi-même. Nous équiperons jusqu’au terminus à -192 m. Autant dire que cette sortie nous a bien mis en condition. (4 heures aller-retour).

La deuxième équipe pour le repérage par la grotte Baudin était composée d’Olivier et Sabine, ils auront remonté le Verneau jusqu’à la salle Belauce pour vérifier les cordes du puits du Légionnaire et du puits Balot et surtout que le passage ne soit pas noyé. (6 heures aller-retour). Hélas pour Sabine l’aventure s’arrête là, elle a chuté dans un éboulis lors de ce repérage, ayant quelques douleurs au cou et au coude, elle choisit de ne pas s’aventurer avec nous pour cette traversée.

Après une bonne journée, Dominique nous a rejoints et nous pouvons finalement établir un dernier petit briefing, et procéder à la préparation des kits personnels pour effectuer la traversée. Ainsi chaque personne aura son kit avec sa combi néoprène complète, un bidon de nourriture, une recharge de carbure et 1 L d’eau.

Mercredi 2, Montrond-le-Château - 7 heures

Le grand jour est enfin là, nous prenons un petit déjeuner bien consistant en nous disant que la prochaine fois que l’on mangera ça sera dans le Verneau. Après ça, nous partons en direction des Biefs.

Il est 8h20 quand nous entrons dans les biefs ; la météo est stable, avec un temps froid. La température de l’air est de -5°C, avec une température intérieure (sous combinaison) de 37°C, nous entrons donc dans cette randonnée souterraine de 8 km, j’estime le temps de parcours entre 12 à 16 h maximum, maintenant place à la distraction !!!

Une fois de plus nous descendons cet enchaînement de puits jusqu’au méandre que beaucoup redoutent ; 200 m tout de même ! Mais nous ne faisons qu’y passer, rien qu’à l’idée de le traverser, c’est un poids en moins...mais bien des surprises nous attendent dans cette course.

Nous arrivons à la salle Machin, nous y enfilons nos combinaisons néoprène et descendons la dernière succession de puits. Nous franchissons la porte du Verneau : la fameuse voûte mouillante, gardienne de ce long réseau.

Après une petite marche dans le collecteur des biefs, nous arrivons au siphon des Patafouins. Sans trop se poser de question, nous enfilons tous le haut de néoprène et plongeons chacun notre tour le siphon en apnée (actuellement aucune corde n’est en place), mais finalement la corde n’est pas nécessaire, il faut juste oser s’engouffrer dans ce conduit noyé, qui, j’avoue, de surface est très glauque, amas de mousse, eau brune, et fond boueux... Aussitôt derrière nous retrouvons là une voûte mouillante, mais qui finalement ne laisse guère le choix que de plonger en dessous pour passer. Nous arrivons à l’endroit où débouche la Vieille-Bousset, c’est l’itinéraire pour les non adeptes de la plongée (P35 à remonter, P4, P5, R3, R3 à descendre), après un cheminement entre les talus de boue nous remontons une forte pente, ainsi nommée le tube en U, risque de formation d’un siphon temporaire lors d’une mauvaise météo. Pour calmer les émotions, nous commençons notre première pause aux alentours de 13 heures. Mais la suite est toute aussi impressionnante par ses volumes gigantesques. La course reprend à la Salle Jarbraud de Bois, puis nous traversons nos premier lacs à la nage, l’image que j’avais du bidon comme flotteur est tout comme je me l’imaginais : très attrayant, par contre l’eau ne donne vraiment pas envie, premièrement par sa couleur très foncée et deuxièmement par sa température : vive la néo.

Nous sillonnons toujours dans des grands volumes très chaotiques parcourus par moment par le collecteur, jusqu’à l’un des plus gros vides souterrains de ce réseau, la Salle du Bon Négro, suivi immédiatement de la Salle du petit Négro, toujours sous l’émotion et l’émerveillement, nous arrivons enfin à la Salle Belauce. Ici, nous ferons un petit détour afin de contempler le « Tripode », vous savez cette concrétion dont on entend parler tant pour son côté esthétique, que son côté énigmatique, mais à ce stade de la course, c’est, disons une récompense qui nous redonne un coup de booste pour la suite, car on a peut-être fait les ¾ de la traversée, mais par expérience, c’est la dernière partie la plus dure. Effectivement le Verneau par le côté Grotte Baudin, oblige de se remouiller, de refranchir des éboulis et d’être tout particulièrement vigilant à la fine pellicule recouvrant le fond de la rivière car c’est très glissant ! Quelques glissades n’auront pas pu être évitées, mais sans conséquence heureusement. Nous arrivons enfin à la vire câblée de la jonction avec la Grotte Baudin, la fatigue se fait ressentir, surtout lors du franchissement de l’infâme boyau dont vous connaissez certainement... Bref, la Grotte Baudin, c’est la cerise sur le gâteau : on rampe, on rampe, et on rampe, le courant d’air est glacial en cette période, et plus on se rapproche de l’entrée et plus la fatigue nous frappe dans ces interminables rampings ! Mais finalement on s’était préparé mentalement depuis bien longtemps, et Baudin ne nous a même pas fatigué, juste fait mal aux genoux et aux coudes, en revanche voilà de quoi nous remotiver, la sortie est là, il est 22h10, il fait froid, et par la même occasion j’ai laissé la fatigue dans Baudin pour les prochains spéléos.

Malgré tout, le retour dans la Vallée se fera prudemment, car on traîne comme un boulet accroché au pied d’un prisonnier, notre petite fatigue, le seul remède après 14 heures sous terre, c’est une bonne nuit de sommeil.

En conclusion, cette traversée ne fait que confirmer mon admiration pour ce réseau, je l’adore ! Magnifique paysage souterrain, et très prenant, la rivière est d’une finesse qui vous pousse à aller toujours plus loin, mais c’est une fois sorti, que l’on regrette un peu que cette course ne dure pas plus longtemps, cependant, les chaos, la natation, la longueur rendent la progression très sportive.

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