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182.4 - Présence de champignons en milieu souterrain

Jean-Baptiste Perez

dimanche 20 octobre 2013

Lors de sorties spéléologiques en milieu souterrain, grottes, mines ou carrières souterraines, nous rencontrons des espèces animales, généralement cavernicoles, comme les niphargus, sorte de crevette cavernicole d’eau douce, les chauve-souris, mais aussi des traces de mammifères comme des renards à Aulnois-en-Perthois. Suite aux cultures de champignons à Savonnières-en-Perthois, et en présence de bois de mines ou de racines, des champignons sont fréquemment présents. De nombreuses espèces sont répertoriées dans les carrières souterraines de l’Oise ou de Paris ; nous en reparlerons. Nous citerons pour l’instant quelques découvertes remarquables de notre région. Ainsi, les Coprins de Savonnières sont bien connus, même s’il est difficile de déterminer les espèces de ce groupe, Domesticus (comme Micaceus récolté ailleurs), attribué à priori à Coprinus xanthotrix d’après les détails de caractères microscopiques, principalement les spores (photo 1). Mais dans la mine du Val de Fer, à Neuves-Maisons, certains correspondaient plus par leurs spores à C. ellesii , très voisin, lié aussi au bois. Ici, C. xanthothrix était présent au plafond d’une galerie, l’un d’eux fixé à un reste de pied d’un ancien coprin (photo 2). Des Agaricus bisporus , cultivés anciennement dans ce site, ont été observés dans une galerie, au sol (photo 3). À Pierre-la-Treiche, dans le refuge, nous avons pu observer au plafond des bolets de taille variée, attribués à priori à Xerocomus subtomentosus par les caractères macroscopiques, liés aux racines mycorhizées atteignant le plafond (photo 4). Dans la mine du Val de Fer, sur un ancien bois de mine, à 800 m de l’entrée de la partie visitée, j’ai récolté la fausse girolle, Hygrophoropsis aurantiaca , sur des vieux bois antérieurs aux années 70 (photos 5 et 5 bis). Dans le même site a été vu et récolté Hypholoma fasciculare (Hypholome en touffe, poussant aussi sur bois). Il était situé en hauteur sur des poutres en bois posées récemment pour tâcher de reconstituer le cadre et l’état ancien des galeries. Son originalité était de présenter des chapeaux coniques, « submamelonnés », ce que j’ai observé toutefois une autre fois ailleurs ou sur document. (photo 6 et 6 bis) Alors que dans la grande mine en face, à 6 ou 7 km, toujours sur des vieux bois antérieurs aux années 70, poussait un polypore magnifique, à couleur ocre rosée, mais à pores jaune-citron, était présent, Flaviporus brownei (photos 7 et 7 bis). La détermination a été réalisée par Gérard Trichies, spécialistes des polypores et croûtes, poussant exclusivement sur le bois. D’autres champignons ont été observés au Spéléodrome, des Mycènes ou Hemimycena blanc, restés pour l’instant non identifiés. Ces observations peuvent intéresser les amis de la nature, parce qu’elles montrent que la vie en milieu souterrain est plus riche que l’on croit. Chacun peut donc faire des découvertes, à condition d’ouvrir les yeux avec curiosité. Ajoutons qu’il est important de faire des prélèvements minimums, respectueux de l’environnement, pour les confier à des connaisseurs ou spécialistes. D’autres récoltes sont faites dans des carrières de l’Oise (communication de Philippe Clowez, pharmacien mycologue du département) et citées par Émile Gérards dans Paris Souterrain (É. Garnier, 1908, réimprimé aux éditions DMI en 1991), un ouvrage qui a été offert par notre ami Philippe Damiens de Savonnières et qui sera déposé à la bibliothèque de la LISPEL à Laxou.

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