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286.3 - Visite de la mine de sel de Varangéville

Christophe Prévot

samedi 4 juin 2022, par Bertrand Maujean

Après une première tentative avortée le 23 avril, c’est finalement le 14 mai que nous pouvons aller visiter la mine de sel de Varangéville, première action du CDS 54 de l’année. Nous nous retrouvons donc à 23 spéléos licenciés et membres de famille (18 issus de l’Usan et 5 de la section spéléo de l’USBL) sur le parking de la mine à 13 h 30 pour entamer cette visite.

La mine de sel de Varangéville est la dernière mine de France encore en activité, tout matériau confondu. L’exploitation minière de sel gemme se situe à 160 m de profondeur et a débuté en 1855 par la Société du comptoir de l’industrie du sel et de la saline de Saint-Nicolas à Varangéville. L’unique puits d’accès est étonnamment « étroit », l’ascenseur ne pouvant contenir que 6 personnes serrées. Mécanisé, il permet de descendre et remonter les personnels, de descendre les matériels (aucune machine ou véhicule ne remonte ensuite, tout engin hors service est stocké en bas) et remonter le sel. L’exploitation est aujourd’hui propriété du Groupe Salins - Compagnie des salins du Midi et des salines de l’Est (CSMSE) constitué en 1997. La mine de Varangéville produit principalement du sel de déneigement (98 %) et, dans une moindre mesure, du sel destiné à l’industrie (2 %) pour des adoucisseurs, de l’alimentation animale (pierre à lécher)… La mine a acquis 2 autres puits, l’un servant à l’évacuation en cas d’accident (puits à remonter sur échelle) et l’autre n’étant pas utilisé.

La « nappe » de sel souterrain fait 90 m d’épaisseur à Varangéville, mais le sel n’est exploité que sur une épaisseur de 5 m à une profondeur où il est le plus pur (91 % d’halite). L’exploitation procède par chambres et piliers, comme en carrière souterraine de pierre ou à la mine de fer de Neuves-Maisons puisque le matériau est « continu » (contrairement aux mines filoniques). Il s’agit donc de laisser des piliers qui tiennent la voûte (aujourd’hui piliers de 25 m par 25 m alors qu’au 19e siècle ils faisaient 10 m par 10 m) dans des galeries de 13 m de large. Actuellement le point le plus éloigné de l’ascenseur se trouve à 5 km à l’intérieur du gisement.

Le gisement de sel s’étend sur environ 100 km sur l’axe nord-sud et 230 km sur l’axe est-ouest et date du Keuper moyen (entre ‑225 et ‑220 millions d’années). La « nappe » de sel correspond à une mer qui s’est asséchée, le climat en Lorraine étant alors extrêmement aride.

Pour en savoir plus :

  • Mine de sel sur la base SVT Géologie lorraine (académie de Nancy-Metz) : https://sites.ac-nancy-metz.fr/base-geol/fiche.php?dossier=218&p=2localis&a=0

  • Weber A. : « Recherches et exploitations de sel gemme en Lorraine à partir du XVIIIe siècle : implications politiques et financières et apports dans la connaissance de la géologie et la recherche minière, puis dans les voies de communication et la chimie » 324 p., paru en 4 parties dans la revue spéléo régionale Spéléo L n° 20 (2011, p. 31-132), 22 (2013, p. 109-192), 23 (2014, p. 45-114) et 25 (2016, p. 57-124)



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