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299.1 - Vauvougier, acte 10 : un nouvel espoir

Théo Prévot

samedi 8 juillet 2023, par Bertrand Maujean

Départ vendredi 17 mars 2023 à 20 h. Après un petit crochet par le local pour récupérer du matériel pour Anaëlle qui est également dans le Doubs (les mains dans les poches), nous prenons la route en direction de Montrond-le-Château. Nous arrivons sur les coups de 23 h. Une bière et un petit vin de citron pour Vivien qui part se coucher, deux anonymes veilleront un peu plus tard…

Réveil vers 7 h, nous déjeunons avec l’équipe également en escapade dans le Doubs. 8 h, le trou (gouffre de Vauvougier, Malbrans, 25) s’ouvre à nous ! Nous n’avons pas trop traîné. Une descente plutôt chaotique pour Vivien et son kit. Le puits d’entrée, enfin plutôt le bon kit, aura eu raison de lui. Je reprends son kit et la descente se poursuit. Nous passons le puits du Pendule suivi du ressaut de 5 m et du puits Asco, jusqu’ici rien de nouveau pour Vivien qui connaît déjà ce cheminement menant au réseau du Piton. Nous poursuivons par le petit ressaut donnant dans le méandre Bourgogne et quittons le cheminement classique afin d’aller repérer un accès supérieur au puits du Coucou. Une fois encore nous passons à côté de ce dernier, la suite (ou du moins là où nous pensons qu’elle est) n’est plus pénétrable ni pour Vivien ni pour moi… Sur le retour nous remarquons un départ en hauteur dans la Grande Galerie.

 On se fait une escalade ?
 Vas-y, je suis chaud !

Vivien se lance alors dans sa première escalade en artif. La zone est assez péteuse d’accès, je reprendrai la partie finale. Nous faisons tomber quelques blocs en équilibre et partons en « explo » dans le méandre qui s’ouvre à nous. Une petite étroiture à 90° que je passe péniblement donne dans ce qui semble être la suite. Après quelques minutes de progression, j’aperçois 5 m plus bas une de nos cordes. Le méandre retombe au sommet du ressaut après la salle Asco.

De l’autre côté, je finis par déboucher dans un volume assez spacieux, je lève les yeux et m’aperçois que je suis en fait au pied du puits du Pendule. Bien qu’aucune première n’ait été réalisée ici, nous sommes assez satisfaits de notre matinée ! Nous équipons la descente (environ 25 m plein gaz) et retournons dans le méandre Bourgogne. Il est 14 h les ventres commencent à grogner, nous mangeons un bout et reprenons la descente où nous l’avions arrêtée.

La suite se fait sans trop de difficultés malgré l’appréhension du passage « Marie Blachère ». Vivien n’étant encore jamais descendu ici, nous en profitons pour faire un crochet par le puits Barbeau et la fameuse concrétion de Vauvougier. Nous rebroussons rapidement chemin afin d’atteindre la galerie des Dos d’Ânes située en hauteur. Vivien arrive au bivouac pour 17 h 30 tandis que je pars prospecter la zone du puits Bidouille où une suite serait envisageable.

Une première verticale donne au-dessus du bivouac, la communication est possible il faut d’ailleurs y faire attention car les cailloux et poussières déplacés en haut finissent… en bas ! Vivien réfugié dans la tente tel un poilu dans une tranchée ne tarde pas à détaler oubliant son casque dans la tente ! En haut la suite se constitue d’un joli puits d’où arrive l’eau, une escalade y a déjà été réalisée. Pour continuer je n’ai d’autre choix que de me mettre à quatre pattes dans une flaque, se mouiller à Vauvougier si ce n’est pas un comble ! Deux très jolis puits se suivent. Ici l’écoulement de l’eau est visible et surtout audible, en prévision des jours pluvieux j’équipe assez loin de l’écoulement. J’en profite pour retirer mes anciens propos concernant le puits du Marmottons, ceux-là sont un poil au-dessus à mon goût, désolé Thomas…

Au pied du grand puits (24 m) le méandre se poursuit et une nouvelle petite verticale est visible. Quelle n’est pas ma surprise lorsque mes pieds touchent le fond. L’eau s’écoule en effet bien ici, la galerie semble être un mini « collecteur » sur lequel l’arrivée du puits Bidouille vient se greffer. Je vous entends déjà venir j’ai bien mis des guillemets… Ne vous imaginez pas non plus être dans le collecteur du Verneau, mais pour la cavité et le secteur c’est assez étonnant !

Côté amont la suite est impénétrable en l’état, mais un courant d’air frais (lié à l’écoulement ?) est bien perceptible.

Côté aval c’est un beau méandre où s’engouffre l’eau. Le méandre est pénétrable sur une trentaine de mètres, un rétrécissement ne nécessitant qu’un seul misérable tir permettrait le passage, la suite semble volumineuse et qui sait, peut-être pénétrable ! Cette découverte est une véritable merveille qui pourrait bien permettre au gouffre de Vauvougier d’accroître son dénivelé. Il est maintenant l’heure pour moi de rejoindre Vivien, j’arrive au bivouac peu après 19 h. La soirée suit son train, les différents breuvages laissés ici ne sont clairement pas millésimés. La chaleur du point chaud n’est clairement pas désagréable, nous, enfin les sous-combi, fumons à tue-tête. Aujourd’hui personne ne veillera plus tard que 22 h. Jamais une nuit n’aura été aussi longue dans ce bivouac, nous nous levons vers 6 h 45, déjeunons et replions le camp en moins d’une heure (ça aussi ce n’est pas commun). La remontée se fait beaucoup plus légère. Pour cause environ 60 m de cordes ont été laissés en fixe, une poupée d’environ 30 m est également laissée au bivouac pour les prochaines explorations. Le bas du puits du Guano est atteint en une petite heure après un crochet pour montrer à Vivien le sommet du Grand Puits (47 m).

La remontée se fait sans accroc, quoique, Vivien regrette vraiment sa grosse sous-combi polaire ;‑) Nous arrivons à la voiture pour 12 h 15.

Nous sommes dans le timing prévu à savoir 4 h pour remonter depuis le bivouac. Changement, rangement et retour à Montrond. Les autres ne sont pas encore revenus, nous lavons les quelques trucs que nous avons et commençons à manger. L’odeur du saucisson ne résistant à personne nous sommes rapidement rejoints. Le temps passe, il est maintenant l’heure pour nous de regagner notre contrée. Nous disons au-revoir et prenons la route.

En conclusion une bien belle sortie qui aura permis de comprendre un peu plus ce dédale de galeries et surtout fixer un nouvel objectif : franchir l’étroiture m’ayant stoppé. Pour Vivien le week-end n’aura pas été de tout repos, mais il semble également bien content et motivé pour revenir (rappelons que c’était tout de même son premier ‑200 et vrai bivouac souterrain).

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