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303.1 - Camp spéléo Bauges août 2023 (1re partie)

François Schott, Maud Rochatte & Olivier Deck

samedi 4 novembre 2023, par Bertrand Maujean

Participants :

  • Usan : Olivier Deck, Sabine Véjux, Anaëlle Dubourg, Maud Rochatte, Benoît Brochin

  • GS Le Graoully / SC Metz (sympathisants ou non) : Sylvie Remiatte, Séverine Chanot, Vivien Romuald, Laetitia Boyer

  • ASHM (sympathisants ou non) : François Schott, Nathalie Marchi

On remarquera pour commencer que nous avons largement contribué à redresser les statistiques de mixité de la pratique spéléologique 7 femmes et 4 hommes.

Base de vie : maison cantonale du Revard

J1 : Samedi 19 août – départ

Pas moins de 5 voitures pour amener tout ce beau monde compte tenu des contraintes de chacun. Sabine covoiture avec François, Nathalie et le bon gros Harko en passant par les petites routes, Vivien covoiture avec Anaëlle, Sylvie covoiture avec Séverine et Olivier, Maud et Benoît prennent leur voiture car ils ne remonteront pas ensuite sur Nancy et Laetitia nous rejoint sur place.

RDV est pris à 15 h 30 (finalement 16 h) pour faire les courses au Leclerc d’Aix avec les occupants des voitures de Sylvie et Vivien. La liste est préparée à l’avance, avec les ingrédients pour chaque repas. Reste l’épineuse question du bio qui est un sujet permettant d’alimenter les discussions aussi efficacement que celle des nœuds en spéléo.

Nous nous retrouverons finalement tous vers 18 h à la maison cantonale du Revard qui est un lieu de vie parfait pour notre belle équipe. Le garage étant occupé par du matériel du ministère de l’Équipement, nous aurions aimé pouvoir tester les panneaux d’interdiction ou de travaux pour réduire un peu la vitesse des voitures passant devant la maison. À part la proximité de la route, le gîte était génial (avec baby-foot en plus).

Au final, la route par les chemins de traverse est fort sympathique, même si elle fait perdre un peu de temps.

J2 : Dimanche 20 – mise en jambe à FE

Tout le monde vient pour découvrir la salle Fitoja via Fitoja Express (FE). Le trou est en plus encore équipé. L’accès est facile, mais on est content d’aller chercher la fraîcheur après la vingtaine de minutes de marche d’accès. Le courant d’air est impressionnant dans l’entrée et dans les quelques passages étroits. La descente se fait tranquillement au rythme d’un groupe de 11 en vacances. La salle Fitoja est vraiment belle avec une diversité de paysages souterrains et de concrétions. On mangera sur la coulée de calcite du fond avant de revenir avec de nombreuses poses photos.

Nous avons également pu apercevoir la capsule installée sur une des parois de la salle Fitoja lors du congrès international de spéléologie qui a eu lieu en juillet-août 2022 : la capsule contenant des objets du présent sera ouverte en 2091 !

Belle première journée, mais premier incident avec François qui se trouve handicapé par une douleur et inflammation au genou, séquelle des jours précédents le camp.

TPST : 8 h environ

J3 : Lundi 21 – un peu plus sportif avec la traversée Litorne -> FE

4 motivés pour cette traversée : Nathalie, Laetitia, Vivien et Olivier. Pour les autres, soit la traversée est trop ambitieuse, soit la forme physique est insuffisante. Ces derniers iront se dégourdir les jambes dans le beau massif des Bauges.

Les petites anicroches s’enchaînent au démarrage : impossible de retrouver la photocopie de la topo... Olivier coupe les pages du beau topo-guide. Forcément, la page qui précise finement l’accès est laissée au gîte... Ce n’est pas grave car on récupère sur la route un descriptif d’accès sur le web et on a les coordonnées topo. Oui, mais c’est sans compter sur le téléphone qui est en petite forme et qui déconnecte automatiquement le GPS pour économiser la batterie... Bon on finit par s’en sortir après quelques erreurs. Ça fait partie du jeu ! Le trou est censé être équipé, mais rien au premier puits qui est le premier rappel. On est rassuré dès le second qui est bien équipé (on avait les cordes au cas où de toute façon).

Litorne->FE est une belle traversée. La première partie est fossile avec pas mal de passages sportifs : long méandre « étroit » du début qu’on franchit en partie haute avec, pour chance, une main courante sécurisante ; plusieurs rampings et des mains courantes un peu aériennes. Un bon endroit pour se perfectionner dans la progression en oppo et le franchissement de passages plus techniques ! La seconde partie est dans l’actif, même si pour nous le méandre (de toute beauté) est sec. L’arrivée dans le collecteur des Etiorneaux est de toute beauté. On retrouve au bout d’environ 6 h le bas de la salle Fitoja. On ressort 2 h plus tard après une pause et une remontée au rythme de chacun et chacune.

TPST : 8 h environ


Pendant ce temps, Sabine, Anaëlle, François et Harko partent se promener vers les cascades de la Doria, plus au sud. Après une petite erreur de parcours, nous atteignons la Doria, rivière encaissée ponctuée d’impressionnantes cascades. Les lieux sont très fréquentés par des familles qui viennent chercher la fraîcheur et se baigner. Harko ne demande pas son reste, avec la chaleur extraordinaire qui règne. Nous devrons même revenir à la baignade après une marche le long du lit du torrent. À la suite, nous tentons une visite au lac d’Aix mais la chaleur et la foule nous dissuadent, nous ne prenons même pas le temps de déjeuner. Puis nous procédons au renouvellement des courses d’usage au supermarché, avant de remonter au gîte.


Maud.

Pas en forme pour cette traversée spéléo et attirée par les paysages qui l’entourent, Maud a tracé via AlpineQuest la moitié d’un itinéraire de randonnée : 6 km, si on en compte le double, on devrait être dans les 12 km grosso modo. Avec la promesse d’un point de vue et des cascades. Benoît, aveuglé par l’amour, et Séverine, inconsciente, décident de la suivre.

Départ à 10 h 28 du parking du Sire (1 417 m) pour une rando qui doit les amener à la Croix du Nivolet. Il fait déjà plus de 27 °C... On commence par une belle descente... Après deux heures de marche, la vue commence à devenir sympathique : lac du Bourget, massif de la Chartreuse... Et la question du dénivelé commence à arriver... Car ça commence à monter tant en température qu’en dénivelé... La Croix du Nivolet nous nargue, elle est juste au-dessus de nous... quelques mètres plus haut. Nous pouvons soit raccourcir de beaucoup cette randonnée, être en une demi-heure à la croix, et la transformer en balade ou continuer... Nous sommes trop attirés par la promesse des cascades. Nous décidons de continuer.

Il fait très chaud, 33 °C et nous grimpons : ça monte, ça monte ! L’arrivée à la cascade de la Doria et la fraîcheur de l’eau signent le temps de faire la pause déjeuner.

Nous reprenons le chemin, en quelques minutes les bénéfices de la pause sont totalement ruinés : ça grimpe fort et la chaleur est écrasante. Nous arrivons enfin à la Croix du Nivolet (1 547 m).

C’est magnifique ! Ça valait bien ce petit effort. Benoît est en nage, Séverine doit regretter la fraîcheur de Fitoja ! Il reste 1 h 25 de marche pour rentrer, j’essaie de les motiver en les rassurant : promis plus de dénivelé, on a fait le plus gros ! À la troisième montée ils me détestent et ne me croient de toute façon plus depuis longtemps. Je glisse à l’oreille de Séverine que je n’ose pas dire à Benoît que j’ai envie de courir ! La rando en plein cagnard, c’est comme la spéléo, plus c’est dur meilleur c’est !

Nous retrouvons la voiture, il est trop tard pour descendre au lac du Bourget mais le plan d’eau de Lescheraines s’offre à nous. Nous prenons une demi-heure pour nous rafraîchir au milieu de poules d’eau pas du tout farouches. Nous rentrons au gîte à 19 h.

16,1 km (on n’est pas loin des 6 ´ 2 !), 6 h 50 (2 h de pauses), 1 072 m de dénivelé positif.

J4 : Mardi 22 – une cavité surprise : Le Malitou

Le Malitou est cité sur le site du CDS 73 parmi les classiques. Olivier a pu récupérer un descriptif et une topo (les liens sont inopérants sur le site du CDS). On peut y accéder à pied depuis notre gîte. On partira en deux groupes. Le premier (Vivien, Nathalie, Anaëlle et Olivier) part équiper. Le second arrivera 2 h plus tard. Laetitia est un peu inquiète : « T’es sûr Olivier qu’il est bien ce trou ? » - Réponse : « Euh…, s’il est cité sur le site du CDS, c’est que ça ne doit quand même pas être trop pourri ? Et puis un spéléo local dit qu’il y a un chouette canyon au fond... ». Vivien équipera le début et Nathalie la seconde moitié. Le trou se révèle très beau, avec de grands et jolis puits. Cavité adaptée pour apprendre à équiper car on peut surveiller et par l’intérêt de l’équipement. On sera néanmoins rejoint par le second groupe avant de finir l’équipement (250 m de cordes).

Après un repas dans la salle de la base de puits, quelques courageuses et courageux décident de franchir la diaclase étroite pour aller voir le fameux canyon. Ils s’arrêteront en bas des derniers puits de la fiche d’équipement (puits de la Tortue). Ledit canyon est effectivement sympa (à sec actuellement). Peut-être est-il encore mieux au-delà car la cavité est grande. Le retour est sportif pour certaines en raison de l’étroitesse de la diaclase qui passe forcément mieux à la descente qu’à la montée. Heureusement qu’on y a mis une corde !

L’autre groupe a rebroussé chemin et ressort plus tôt. Nous attendons près de 2 h la sortie de nos camarades. Dans l’intervalle, Vivien est redescendu retrouver le groupe.

TPST : 6 à 9 h selon les groupes

J5 : Mercredi 23 – traversée Perrin-Cavale

Après discussion, on décide de partir à 10, pour cette traversée qui est également équipée. On prévoit 10 heures compte tenu de l’effectif.

Le trou est facile d’accès et commence par une partie bien grasse. Sylvie tombe dans la boue et a du mal à en ressortir. Pendant ce temps, l’équipe de pointe doit attendre en bas de la zone de puits – certains commencent à être frigorifiés. Une fois tout le monde sur place, 3 alternatives s’offrent à nous : 1) on rebrousse chemin, car à 10, on ne va pas s’en sortir et les temps d’attente seront trop longs, 2) on scinde le groupe en 2 pour réduire les temps d’attente, 3) on s’entraide pour avancer au rythme le plus soutenu possible. On part sur l’option 3 qui s’avèrera payante avec Olivier devant avec Sylvie, rejoints régulièrement par la suite selon les difficultés qui apparaissent.

La cavité est très belle, aquatique (essentiellement les pieds dans l’eau, parfois un peu plus), assez variée, pas mal d’oppositions. On mange rapidement lorsque la configuration des lieux est adaptée – Laetitia se rappellera visiblement des 5 ou 10 minutes chrono qu’on lui a laissé pour manger (il faut dire qu’elle était la dernière à arriver).

La partie fossile du Papagos est bien boueuse et la rivière Cavale est réellement magnifique avec le contraste entre la noirceur de la roche et la blancheur des dépôts de calcite – on dirait de la neige recouvrant le sol. Anaëlle nous fera une belle frayeur en tombant d’environ 2 m (ah oui, quand même !) après glissade d’un pied à la sortie d’un petit passage en opposition. La présence d’un mètre d’eau plus le kit qu’elle avait dans le dos ont certainement amorti la chute. Un accident est si vite arrivé ! Heureusement, elle n’a rien.

On aura mis 14 heures pour achever cette traversée qui peut raisonnablement se faire en deux fois moins de temps avec un groupe plus petit et un peu plus d’aisance dans les passages techniques. Tout le monde était content, même Sylvie qui s’est bien dépassée, mais qui a su garder le sourire et faire preuve d’une inébranlable motivation.

Pour François, alors que la journée s’est déroulée sans accroc, le genou s’est atrocement réveillé au repos et après la douche. C’est reparti pour les anti-inflammatoires de cheval.

TPST : 14 h

La suite au prochain numéro...


Voir en ligne : Lire la suite dans LPU 304

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