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79.03 - Petit bain à la baume de Gonvillars

Pierre Revol

mercredi 1er janvier 2020

Samedi 12 février, alors que d’autres du groupe logé à Pont de Roide recherchaient avec difficultés un gouffre pas trop arrosé sur les hauteurs doubsiennes (?), je me suis rendu à la Baume de Gonvillars, dans la commune haut-saônoise du même nom. Il s’agit d’une petite rivière souterraine à laquelle on accède dès sa perte, et que l’on peut suivre sur environ 600 mètres avant d’être bloqué par un siphon (le développement total, avant siphon, mais avec les galeries annexes est de plus de 3 kilomètres).
Outre le fait qu’il s’agit d’une ballade facile et sure, cette rivière présente dans son parcours aérien puis souterrain des caractéristiques qui justifient qu’on s’y attache.

Dans son cours aérien, la Sapoie, puisque c’est son nom, draine un bassin versant qui montre en quinze kilomètres un résumé géologique de ce qui est visible entre Saint Dié et Nancy : elle débute sur des formations volcaniques primaires, puis traverse les couches de l’ère secondaire jusqu’au Lias, constitué ici comme en Lorraine par des formations argileuses. À ce moment, elle butte sur les calcaires bajociens (semblables à ceux qui constituent nos plateaux de Côtes de Moselle). C’est alors qu’elle devient souterraine, sur une dizaine de kilomètres, pour réapparaître en surface dans une imposante résurgence, à Lougres, dans la vallée du Doubs.
Quand le temps est à peu près normal, c’est une balade à peine un peu humide pour les pieds, que je voulais faire en prenant mon temps, pour regarder de-ci et de-là les cailloux et les détails de ce trou que quelques trop rapides visites antérieures m’avaient juste permis de découvrir.

Après une vingtaine de kilomètres depuis Pont de Roide sous la pluie, un habillage sous la pluie et une approche (courte), sous la pluie, j’atteins enfin le large porche protecteur. L’entrée est située à une vingtaine de mètres au-dessus du fond de la reculée où se situe la perte.

La descente s’effectue sans problème dans des galeries confortables, mais à mi-distance du collecteur, le ruisseau se fait déjà bien entendre. L’accès se termine par un ressaut de 2 mètres équipé d’une échelle métallique, de la base duquel on accède au collecteur... sauf qu’aujourd’hui l’eau atteint presque le pied de l’échelle...
La pente du ruisseau est ici assez forte et le ruisselet qui cascadait gentiment entre les cailloux s’est transformé en torrent moyen qui cascade gentiment au-dessus des cailloux...
Un test prudent me montre que la profondeur atteint tout de suite le haut des cuisses, qu’il faudrait donc s’humecter nettement plus pour continuer, et que le courant est vraiment fort. Une rapide concertation m’amène donc à ne pas insister et la remontée est engagée après quelques photos. Après avoir un peu traîné dans les galeries d’accès, je me suis donc retrouvé à l’extérieur, et j’en ai profité pour aller voir la perte elle-même. L’entonnoir terminal, où l’eau arrive habituellement à peine, les infiltrations étant progressives sur la dernière centaine de mètres du cours d’eau aérien, est aujourd’hui un petit étang d’une profondeur d’au moins cinq mètres.

Sur le chemin du retour, j’ai pu discuter avec l’agriculteur propriétaire des lieux qui a déjà vu la reculée se transformer en petit lac d’une longueur de près de 200 mètres. À ce moment, le collecteur doit entièrement être noyé (mais l’accès n’en serait cependant pas risqué, puisqu’il se fait par le haut, le porche se situant tout à fait hors crue).

Pour terminer la ballade, je suis allé voir la résurgence du système à Lougres, important exutoire qui regroupe, outre la Sapoie souterraine plusieurs autres cours d’eau souterrains, autre ballade, cette fois-ci sous une légère ondée tournant à la neige. Ce réseau est d’ailleurs un terrain de jeu très fréquenté par les plongeurs, en liaison avec le groupe spéléo d’Héricourt.

D’un point de vue « sportif », à partir de deux participants, et avec quelques cordes, il aurait été possible de continuer, moyennant un bain à mi-corps et l’installation de main(s) courante(s) pour passer les premiers rapides (la pente de la galerie est ensuite plus douce). Vu la température une pontonnière ou une combinaison néoprène auraient apporté un confort appréciable...

À l’occasion, si certains sont tentés par une ballade plus ou moins aquatique, dans une cavité où il y a (sûrement) plein de trucs à voir (il y a même des galeries étroites et moyennement stables pour les amateurs !), qu’ils me contactent...

Des photographies de cette visite sont disponibles dans la galerie photo :
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