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173.3 - Escapades en mines de fer

pascal Houlné

mercredi 2 janvier 2013

Sorties de septembre 2012 avec Françoise DROUIN, Jean-Paul KELLER, et Bernard LE GUERC’H (C.L.R.S., 54)

Photographies : Bernard LE GUERC’H

Le sous-sol lorrain regorge de galeries, de chambres d’exploitation, de matériels et de ce qui ne se voit pas mais qu’on peut seulement imaginer, la sueur des hommes et la poussière qui emplissaient les poumons. Si aujourd’hui pour les passionnés c’est un plaisir d’aller redécouvrir ce monde souterrain, à l’époque, aller à la mine avait une toute autre signification.

Ainsi l’exploitation du fer en Lorraine laisse derrière elle des milliers de kilomètres de galeries creusées industriellement à partir de 1850 jusqu’à la fermeture de la dernière mine du sous-sol lorrain, celle de Tressange en 1997, mais exploitée à partir du territoire luxembourgeois par ARBED.

Les exploitations dites à flancs de coteaux sont les seules qui demeurent visitables pour peu d’en trouver les accès car la plupart des entrées ont été fermées ou plus simplement dynamitées. La prospection d’entrées nécessite de nombreuses investigations car si les passages principaux sont connus de tous, ils sont rarement accessibles.

Les heures de recherche, principalement sur internet, se prolongent par les repérages sur le terrain. Le succès n’est pas toujours au rendez-vous, alors pensez donc, lorsque les narines se remplissent d’un souffle d’air frais provenant des profondeurs, les yeux pétillent et l’espoir grandit.

Dans les galeries, le silence a aujourd’hui supplanté le bruit assourdissant qui régnait surtout lorsque l’exploitation devint fortement mécanisée. Seul l’écoulement de l’eau ou les gouttelettes stimulent l’ouïe pour peu que les visiteurs sachent écouter. D’autres bruits peuvent survenir, heureusement très rares mais attention danger ! La chute de marnes ou de blocs de minerai est un risque permanent. Contrairement aux réseaux karstiques, le sous-sol creusé artificiellement est rarement stabilisé. La prudence est de mise.

Comment expliquer l’intérêt pour les mines, certains évoqueront la passion historique, d’autres la géologie ou encore choisiront des mots chargés d’anoblir l’activité. Bien sûr, ces motivations existent mais plus modestement, c’est surtout un mélange difficilement définissable d’aventure, de curiosité, de découverte ou de plaisir des yeux devant une étendue de calcite ou un vieux wagonnet, bref une sorte de quête du Graal qui pourrait être une vieille loco électrique ou un engin que nos yeux écarquillés compareront à un trésor, souvent un tas de rouille dont le commun des mortels n’hésiterait pas à se débarrasser au plus vite.

C’est aussi une façon de se recycler lorsque remonter 30 m de verticale devient plus difficile chaque année.

Garder le contact avec le monde souterrain c’est aussi garder un peu le contact avec la spéléologie.

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