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236.2 - Piétiner des perles à Nancy !
Olivier Strassart (membre de la section spéléo du Royal cercle athlétique des étudiants —R.C.A.E.— de l’université de Liège)
dimanche 1er avril 2018
Devant me rendre à Nancy cette fin de semaine (N.D.L.R. : semaine du 5 au 10 février), je décidai d’essayer d’en profiter pour découvrir leur fameux Spéléodrome. Contact fut donc pris avec l’USAN via Christophe Prévot (ce doit être une tradition chez les responsables spéléos du NE de l’Hexagone que de porter ce patronyme) lequel relaya ma demande auprès de ses membres. C’est donc ainsi que je me retrouvai ce samedi fin de matinée accoudé dans un bistrot de Villers-Clairlieu, en banlieue nancéienne, où : « – Jean-Michel ? – Olivier ? », la jonction fut établie. Le bistrot s’avérant ne pas servir de repas de midi en WE, nous changeons d’établissement et la lasagne maison (affichée de la veille, donc) se voit avantageusement — et plantureusement — remplacée par des côtes de sanglier servies en portions que n’aurait pas dédaignées Obélix.
Ainsi lestés, 13 h sonnantes nous voit finalement à pied d’œuvre, un peu de marche, un muret à escalader, une trappe à déverrouiller et ouvrir, une C60 à placer et me voici dans le puits d’accès, un peu plus large que le forage du Rupt mais encombré d’échelons plus ou moins bien conservés.
Tandis que Jean-Michel referme la trappe, je me retrouve face à la spécificité du lieu : sous une dizaine de centimètres d’eau, un sol quasi intégralement couvert de perles des cavernes ! À part la profondeur (qui montera localement jusqu’à mi-cuisse) il en sera ainsi sur les quelques trois des sept kilomètres du réseau que nous visiterons : des perles, des perles, des millions de perles !!! À en perdre parfois l’équilibre lorsque l’épaisseur de la couche est telle que le pied y roule et s’enfonce !!!
Et pour le reste, une galerie creusée fin du XIXe dans les marnes (micacées, c’est du dur !) sous une cinquantaine de mètres de calcaires fissurés (mais où on ne connait pas de cavités) drainés de place en place dans cette galerie, à ces points d’écoulement du concrétionnement (immaculé ou localement teinté d’oxydes de manganèse ou de fer), des confortements en béton (d’époque), blocs maçonnés ou briques, quelques rostres de bélemnites, deux escaliers recouverts de calcite, des échelons encroûtés au point d’en ressembler à des marches, des galeries techniques supérieures — que nous emprunterons pour effectuer la « grande boucle », jetant au passage un œil sur des puits (sur)brochés, sites d’entraînement de l’USAN — quelques galeries annexes ou diverticules remontants — que nous n’aurons pas visités, faute de temps (tant pis, on reviendra en club ! :-)
Car cette visite fut effectuée quelque peu au pas de courses vu mes contraintes horaires. Pour la même raison la sortie ne se fit pas sur cordes mais « bêtement » via les échelles et paliers en place. Ensuite ce fut le retour — dont la traversée de Villers-Clairlieu en tenue spéléo, à la grande surprise des rares automobilistes et piétons croisés — et la tentative de déséquipement du puits d’entrée : après une dizaine de mètres la corde s’étant coincée, Jean-Michel prit la décision de laisser tomber et nous sommes retournés au parking finir de nous changer avant que je ne reprenne la route tout juste dans les temps. Non sans lui laisser quelques bières spéciales, à partager avec Christophe.
Et Jean-Michel de conclure « mais je ne bois pas de bière : c’est moi qui guide et c’est lui qui trinque ! »
Pour suivre la vie du R.C.A.E. et les récits des sorties : http://rcae-speleo.be/wordpress/