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262.4 - Week-end spéléo avec bivouac

Arnaud Hollard Photos : Théo Prévot

mardi 9 juin 2020

Théo, Pascal, Arnaud de l’USAN et Nicolas de l’ASHM composent l’équipe pour ce week-end de trois jours fin février (28 février-1er mars).

L’objectif était d’effectuer une reconnaissance du gouffre Jean-Bernard à Samoëns, mais la météo a contrarié nos plans, comme régulièrement… On ne peut avoir la chance que nous avons eu au Verneau à chaque fois ! Après un gros travail de recherche, le thème de cette exploration étant de bivouaquer sous terre, Théo nous propose l’exploration d’une partie du réseau des Chuats, dans le Vercors. Rendez-vous est donné au local à 8 h. Le gouffre étant équipé en fixe, le volume de cordes à prendre est limité, ma voiture suffira, pas besoin de remorque. En revanche, comme le bivouac est une découverte pour Nicolas et moi, nous nous apercevrons que notre matériel n’est pas adapté, trop encombrant. Après un point matériel rigoureux, pendant lequel je retrouve cette ambiance particulière qui précède les explorations un peu engagées, nous partons en direction du sud.

La route se passe sans encombre, ou presque. Arrivés à la fin de l’autoroute, Pascal me dit, nonchalamment, que nous passons à proximité du magasin Expé. Aïe. Re aïe. N’ayant pas de matériel personnel, je me dis que c’est l’occasion… je repars donc avec un baudrier flambant neuf. Après un demi-tour pour faire le plein, la région n’étant pas très urbanisée, la voiture ne démarre plus ! Cela permet à mes compagnons d’échappée de s’échauffer !

Nous arrivons sur le parking un peu avant 18 h. Nous rencontrons trois spéléos qui nous prennent pour des fous d’aller bivouaquer deux nuits… c’est rassurant. Un dernier point matos, Nicolas est aidé pour trier son matériel, il était passé au travers à Nancy, et tout l’inutile est retiré, sauf une cafetière italienne ! Il s’est battu pour l’emmener, Pascal et Théo ont apprécié.

D’après Théo, il nous faut une heure pour atteindre le bivouac. Ayant appris à le connaître lors de la traversé du Verneau, nous nous méfions quand même. Nous mettrons 3 h ! Il faut dire que nous avons 2 kits chacun, et le passage d’un méandre n’est pas des plus aisé avec deux sacs au cul !

Le premier soir est consacré à la mise en place du camp, un point chaud efficace étant laissé en place par le club local. Nous étalons une bâche au sol, sur laquelle nous étalons nos matelas, autogonflants (encombrant) ou gonflables (moins encombrant, et de loin !) qui recevront nos sacs de couchage. Nicolas tend un hamac au-dessus de nos pieds, espérant l’essayer. Le repas du soir est le seul chaud et consistant du week-end, pâtes à la bolognaise. Tous les autres sont constitués de soupes déshydratées, qui ont suffi, complétées par du saucisson sec, des barres de céréales, des compotes et quelques graines. Avant d’aller me coucher, je me passe un coup de lingette et me brosse les dents, ce qui me vaut le sobriquet de « spéléo raffiné » !

La première nuit m’a permis de constater que mon sac de couchage est adapté à la température, contrairement à Nico, qui a même essayé son hamac, mais pas longtemps ! Pascal ne se plaint pas, Théo a eu un peu froid. Une modification à apporter pour la deuxième nuit, mettre une pierre au pied du sac, cela m’évitera de faire du ramping pour remonter, le terrain étant en pente !

L’avantage de dormir sous terre, c’est que nous attaquons l’exploration directement. La première mission est de trouver de l’eau. Nous entendons une cascade et tentons de nous diriger vers le bruit… nous tombons sur deux petits bateaux pneumatiques et un plan d’eau. L’approvisionnement en eau potable attendra un peu, j’embarque le premier sur la frêle embarcation, relié aux copains par une corde. La navigation en eau souterraine est une première pour moi, et mon principal objectif est de ne pas tomber, pas comme Théo ! Le niveau de l’eau étant assez haut, nous ne pouvons aller au bout et sommes contraints de faire demi-tour. Après avoir trouvé de l’eau courante et fait la vaisselle au sable, l’exploration commence.

Je n’ai pas en tête le nom des salles que nous avons traversées, j’ai trop tardé pour écrire le compte rendu. Mais les volumes immenses se succèdent les uns aux autres. Il y a beaucoup de dépôts, où nous identifions bien les différentes couches de sédiments. Un passage bien balisé par les locaux permet de préserver de très jolis dépôts de calcite, il mène à des concrétions qui forment un crocodile. Nous avons parcouru une petite partie de ce réseau, c’est très prometteur.

Nous retournons au bivouac en fin d’après-midi et passons une soirée conviviale très sympathique, au cours de laquelle nous goûtons aux flasques apportées par chacun, sauf moi, j’ai oublié, le boulet. C’est aussi l’occasion de comparer l’efficacité des différentes bougies artisanales, Théo n’étant pas sec suite à son naufrage. Quelques enseignements : il faut que le contenant soit étanche ; le rouleau de carton chauffe plus que trois mèches en coton, logique. Celles-ci doivent être collées au fond de la boîte, sinon elles flottent quand la cire fond, et s’éteignent.

La deuxième nuit se passe un peu mieux, le réveil sonne à 5 h, de façon à ne pas atteindre la voiture trop tard. La remontée se passe sans encombre ou presque, et nous atteignons la surface vers 10 h, un soleil radieux nous accueille. Mon baudrier semble beaucoup moins neuf que 40 h auparavant !

Pascal nous ramène à Nancy sans encombre. Après un nettoyage du matériel collectif, nous rejoignons nos foyers vers 20 h.

C’est ma deuxième sortie avec le club, avec la même équipe, sans Olivier. Je pense qu’on peut aller beaucoup plus profond et plus loin ensemble, n’est-ce pas Théo… objectif ‑1 000 m ? Mais en corde de 8 mm !

En cette période trouble de pandémie et de confinement, l’écriture de ces quelques lignes me change les idées, et me replonge dans le milieu souterrain loin de ces tracasseries !

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