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270.4 - Études hydrogéologiques au Spéléodrome

Christophe Prévot

samedi 6 février 2021

En 2005 un groupe d’Usaniens composé de Noëlle Antoine, Pascal Cuxac, David Parrot et Pierre Revol s’est lancé dans une étude du Spéléodrome de Nancy : topographie intégrale du réseau, relevé de température de l’eau en plusieurs points et en différentes périodes, mesure du niveau de l’eau grâce à deux limnigraphes et de la pluviométrie en surface grâce à une station météo à Clairlieu chez Pascal Admant, étude géologique, etc.

Malheureusement, le groupe s’est séparé et les études n’ont pas toutes été réalisées...

Néanmoins, l’ensemble des données concernant les limnigraphes et la station météo ont pu être transmises à des étudiants de l’École des mines de Nancy pour des projets d’étude. Le dernier groupe à avoir travaillé sur le Spéléodrome se composait de Jean Nollet et Clémentine Meyniel qui, en 2012-2013, ont utilisé les données et les travaux de leurs prédécesseurs pour servir de base, dans le cadre du cours d’hydrogéologie de Véronique Merrien-Soukatchoff, à un travail soutenu en 2013 intitulé « Étude hydrogéologique des écoulements sous le plateau de Haye » (travail de 38 pages disponible sur le site de la Ligue Grand Est de spéléologie, dans la page de la commission Scientifique) ; en particulier, les deux étudiants ont mis en œuvre un dispositif permettant de mesurer le débit de la galerie en injectant du sel dans le ruisseau souterrain et en mesurant la conductivité électrique de l’eau puis ils ont cherché à déterminer la présence d’une nappe phréatique dans le Bajocien supérieur par l’intermédiaire d’un quadripôle électrique de Schlumberger et de la mesure de la résistivité du sol.

Les résultats de leur projet d’étude montrent qu’au niveau du puits de Clairlieu la roche calcaire est abondante en eau à 13 mètres de profondeur, non pas dans une nappe, mais au travers d’un réseau de fractures qui alimente la galerie supérieure. De plus, la pluviométrie joue un rôle important dans l’alimentation de la galerie supérieure alors qu’une nappe située à environ 30 m de profondeur amortit la vitesse de descente de l’eau dans la galerie. Enfin, les travaux réalisés ont permis d’établir une coupe géologique en long plus précise pour l’ensemble du réseau.

Le rapport est intéressant à lire, décrivant les méthodes de travail, les aspects théoriques et les formules mathématiques de calcul, les appareils utilisés…

Cette collaboration avec l’École des mines a permis de mettre en valeur l’intérêt pédagogique du Spéléodrome pour des étudiants dans le cadre de projets en lien avec l’hydrogéologie.

D’autres études pourraient être proposées en hydrogéologie, par exemple autour des circulations d’eau et du phénomène des « rides de plage » dans le cours principal (lire : Prévot D. (2011) - « Ripple-marks en milieux souterrains lorrains », Le P’tit Usania n°156, Usan, Nancy, p. 3-6), des vitesses de concrétionnement, de la présence abondante des perles des cavernes (lire : Prévot Chr. (2013) - « Les perles des cavernes du Spéléodrome », Le P’tit Usania n°178, Usan, Nancy, p. 1-2), mais aussi en biospéologie concernant la faune troglobie présente composée de Niphargus et Cæcosphæroma et les interactions entre ces espèces, leurs zones de présence, etc.

Il ne reste plus qu’à convaincre et intéresser des scientifiques ou universitaires de la région !

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